Dans tous les camps, haro sur les terroristes

Les commentaires allaient bon train dans les divers milieux politiques et spirituels au sujet des événements de ces derniers jours au Liban-Nord. Le soutien à l'action de l'armée est unanime, mais des nuances restent clairement perceptibles dans les positions.
Mohammad Kabbara, député de Tripoli et membre du bloc du Futur, a souligné à l'agence al-Markaziya que la ville « est à présent calme » et que « les habitants sont satisfaits, surtout à Bab el-Tebbaneh où ils se conforment de manière totale aux directives de l'armée ».
Son collègue Ahmad Karamé, du bloc Nagib Mikati, a souligné à la même agence que ce qui importe, à l'heure actuelle, c'est de savoir que la troupe a pris le contrôle de Bab el-Tebbaneh et que Tripoli « n'est pas un terrain propice aux terroristes et aux extrémistes ».
Quant à Samir Jisr, également député de Tripoli (bloc du Futur), s'il a fait part de sa satisfaction de voir l'armée parachever aujourd'hui le plan de sécurité commencé en avril dernier dans le chef-lieu du Liban, il a également mis l'accent, à la chaîne du Futur, sur le fait que « tous les cas d'extrémisme au Liban sont des réactions au comportement du Hezbollah et à son arrogance ».
Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, qui poursuit sa visite en Australie, a appelé les chrétiens dans le monde à « aider les musulmans à faire front pour sauver l'islam des nuisances que lui causent les terroristes ».
Le bloc du Changement et de la Réforme, qui s'est réuni hier comme chaque mardi sous l'égide de son chef, le général Michel Aoun, a salué « l'opération anticipée menée par l'armée » et exprimé son rejet de la « sécurité consensuelle ».
« Le plan de sécurité doit être parachevé afin d'anéantir les nids de terroristes, ajoute le texte, lu par l'ancien ministre Sélim Jreissati. Il faudrait aussi que soit libérée l'aide matérielle promise à l'armée, actuellement entravée pour des raisons inconnues et suspectes. »
Député du Kesrouan et membre du même bloc, Nehmetallah Abinasr a estimé, dans une déclaration, qu'il « ne suffit pas de se lamenter sur les martyrs de l'armée et sur les victimes civiles innocentes ». Selon lui, « il faudrait aussi demander des comptes et peut-être sanctionner après avoir déterminé qui assume la responsabilité des actions terroristes qui ont pris l'institution militaire pour cible et qui ont fait en sorte que ces régions en arrivent au point où elles sont aujourd'hui ».
À ses yeux, « les habitants de Tripoli, de Minié et du Akkar paient aujourd'hui avec l'armée libanaise et tout le Liban le prix du laxisme avec lequel on a traité les terroristes ».
Fady Karam, député FL du Koura, a écrit sur son compte Twitter un mot de remerciements à l'intention de l'armée, « qui a démontré qu'elle était la plus indiquée et la plus compétente pour combattre le terrorisme et faire échec aux complots ».
Le secrétaire général adjoint du Hezbollah, cheikh Naïm Kassem, s'est employé pour sa part à relever que le Liban est finalement venu à bout des « takfiristes » dès lors que « l'unanimité politique s'est faite » et que « le gouvernement libanais, dans toutes ses composantes, a décidé de faire front ».
« On a vu des parties qui tendaient auparavant à soutenir Daech d'une manière ou d'une autre modifier dernièrement leur position, car ils ont réalisé que Daech était un danger pour eux avant de l'être pour les autres », a ajouté cheikh Kassem dans une allocution dans le cadre de la commémoration de Achoura.
De son côté, le vice-président du conseil exécutif du Hezbollah, cheikh Nabil Qaouq, a fait valoir que le succès de l'armée à Tripoli est « un acquis national et historique pour le gouvernement, pour la patrie, pour tous les Libanais, musulmans et chrétiens, pour le 14 Mars et pour le 8 Mars ».
Enfin, l'ancien ministre Jean Obeid, dont le nom est cité, parmi d'autres, comme présidentiable, a appelé hier toutes les parties à « se ranger aux côtés de l'armée et se solidariser avec elle sans conditions ».
Pour faire bonne mesure, M. Obeid a aussi appelé à « hâter les procès des prévenus de tous bords, la justice lente et sélective étant une injustice ».