Al-Wefaq interdit d’activité pour 3 mois

Le principal groupe d'opposition chiite à Bahreïn, royaume du Golfe dirigé par une dynastie sunnite, a été interdit d'activité hier pendant trois mois, une mesure qui risque de tendre le climat politique déjà crispé.
Al-Wefaq est accusé par les autorités de fomenter des troubles sporadiques, ce qu'il nie en insistant sur le « caractère pacifique » des manifestations qu'il organise. Le tribunal administratif de Manama a reproché à al-Wefaq de violer la loi sur les associations et lui a donné trois mois pour « se conformer », selon une source judiciaire. Le principal grief formulé par le ministère dans son recours est que le groupe a tenu, selon lui, des assemblées générales sans quorum et sans transparence. Cette réglementation régit les activités de mouvements comme al-Wefaq, la loi bahreïnie ne reconnaissant pas explicitement le droit de fonder des partis politiques proprement dits.
Al-Wefaq a aussitôt réagi en qualifiant la décision du tribunal d' « irrationnelle et d'irresponsable ». Il a accusé le pouvoir de contrôler le pays d'une « main de fer » et de vouloir ainsi « détruire la vie politique » à Bahreïn. Les États-Unis également ont fait part de leur « inquiétude » après l'interdiction.
Cette décision de justice intervient alors que les élections municipales sont prévues le 22 novembre, en même temps que les législatives, qui constitueront le premier rendez-vous électoral à Bahreïn depuis octobre 2010. Mais al-Wefaq a décidé de boycotter les législatives, estimant que deux sessions de discussions avec le pouvoir n'avaient pas fait progresser ses demandes et que la famille royale des al-Khalifa refusait toute concession qui réduirait ses prérogatives.
(Source : AFP)