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Moyen Orient et Monde - Épidémie

Le monde est en train de perdre la guerre contre Ebola, avertit l’Onu

Un deuxième soignant a été contaminé par le virus aux États-Unis ; un premier cas suspect dans le Golfe, à Dubaï.

Lors d'une réunion spéciale mardi du Conseil de sécurité, le chef de la mission des Nations unies chargée de coordonner la réponse d'urgence à Ebola (Unmeer), Anthony Banbury, s'est exprimé en termes alarmants concernant le virus Ebola. « L'épidémie est loin devant nous, elle va plus vite que nous et elle est en train de gagner la course », a-t-il déclaré. « Soit nous arrêtons Ebola maintenant, soit nous devrons affronter une situation sans précédent et pour laquelle nous n'avons pas de plan », a renchéri M. Banbury.
De son côté, le Conseil de sécurité a demandé hier aux pays membres de l'Onu « d'accélérer et d'étendre de manière spectaculaire leur aide financière et matérielle » aux pays touchés par l'épidémie d'Ebola. Dans une déclaration unanime adoptée à la suite d'une réunion mardi du Conseil, les 15 pays membres « soulignent que la réponse de la communauté internationale a été pour l'instant insuffisante face à l'ampleur de l'épidémie et de ses conséquences ».

Seconde contamination aux États-Unis
Parallèlement, les services de santé de l'État du Texas ont annoncé hier qu'un deuxième soignant de l'hôpital de Dallas où a eu lieu la première contamination sur le continent nord-américain avait lui aussi contracté le virus. Il s'agit là aussi d'un professionnel de santé qui s'est occupé d'un Libérien mort d'Ebola dans ce même hôpital. L'infirmière, qui a de la fièvre, a été placée à l'isolement et les personnes avec qui elle a été en contact vont être examinées. Avant même l'annonce de ce second cas, la polémique avait rebondi sur l'insuffisance des mesures de sécurité prises pour éviter la propagation du virus. Le directeur des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), Tom Frieden, avait émis l'hypothèse d'un manquement aux procédures pour expliquer le premier cas. Mais un syndicat d'infirmières a répliqué hier qu'aucun protocole n'avait été fourni pour traiter les patients touchés à l'hôpital de Dallas. « Le CDC affirme que les protocoles n'ont pas été suivis, mais les infirmières disent qu'il n'y avait pas de protocole », a déclaré la présidente du syndicat national des infirmières, Roseann DeMoro.

Premier cas suspect dans le Golfe
Les autorités sanitaires de Dubaï ont placé hier en quarantaine un passager en provenance du Liberia présentant des symptômes de contamination par Ebola, premier cas d'infection suspectée dans la région du Golfe. L'homme, qui arrivait du Liberia via le Maroc, a été « isolé pour des examens car il souffrait de diarrhée », mais ne présentait pas de fièvre, a annoncé le ministère de la Santé des Émirats arabes unis. Tous les autres passagers du vol ont été soumis aux examens nécessaires, selon le communiqué du ministère diffusé par l'agence officielle Wam. L'aéroport de Dubaï est l'un des principaux hubs de transit entre l'Occident, l'Asie et l'Australie.

Aides américaine et norvégienne
L'OMS pourrait déclarer en revanche vendredi la fin de l'épidémie d'Ebola au Sénégal et lundi au Nigeria si aucun nouveau cas n'y était détecté d'ici là. Sur le terrain, les États-Unis ont promis 5 millions de dollars au Liberia pour indemniser ses personnels de santé, en première ligne face à Ebola, a déclaré hier la présidence libérienne. De son côté, le ministre norvégien des Affaires étrangères, Boerge Brende, a annoncé un soutien logistique et financier accru de la part de la Norvège. Oslo va augmenter de 9 millions d'euros son aide, la portant à 39 millions.

Repenser les programmes d'aide en Afrique
Sévissant en Afrique de l'Ouest, le virus Ebola met en évidence les lacunes de l'aide au développement et incite à repenser l'équilibre entre la lutte contre des maladies spécifiques et la construction de systèmes de santé publique. Depuis plus de dix ans, des milliards de dollars ont été consacrés en Afrique à la prévention et au traitement de maladies particulières. Cette aide massive a fait reculer leur prévalence et a sauvé d'innombrables vies. Mais dans le même temps, l'effort porté sur la construction d'hôpitaux et sur la formation de personnels soignants a été nettement moins soutenu. Et les conséquences de la faiblesse des systèmes de santé publique des pays africains concernés sont particulièrement criantes.
« L'épidémie du virus Ebola montre comment après avoir négligé les systèmes et services de santé fondamentaux pendant des décennies, il suffit d'un choc, comme un événement climatique extrême ou une épidémie, pour mettre un pays fragile à genoux », expliquait récemment Margaret Chan, la directrice de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), lors d'une conférence sur la santé publique en Afrique du Sud. De fait, ajoutait-elle, les quelque 4 500 décès enregistrés depuis le début de l'épidémie, en mars, ne sont pas des « dommages collatéraux "mais" sont tous inhérents au problème central : aucune infrastructure fondamentale de santé publique n'était en place et c'est ce qui a permis au virus d'échapper à tout contrôle ».
(Sources : agences)

Lors d'une réunion spéciale mardi du Conseil de sécurité, le chef de la mission des Nations unies chargée de coordonner la réponse d'urgence à Ebola (Unmeer), Anthony Banbury, s'est exprimé en termes alarmants concernant le virus Ebola. « L'épidémie est loin devant nous, elle va plus vite que nous et elle est en train de gagner la course », a-t-il déclaré. « Soit nous arrêtons...
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