Le ministre de l’Intérieur, hier, en compagnie du président des FL à Maarab. Photo Aldo Ayoub
Le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, a reçu hier à Maarab le ministre de l'Intérieur, Nohad Machnouk, avec qui il s'est entretenu pendant plus de deux heures de la situation sur le double plan local et régional.
À l'issue de l'entrevue, M. Geagea a vivement dénoncé l'enlèvement de Toufic Wehbé il y a une semaine à Ersal. M. Wehbé, note-t-on, a été libéré mardi en contrepartie du versement d'une rançon de 50 000 dollars. Le leader des FL a déploré le fait que Wehbé a été enlevé à l'intérieur même de Ersal et livré aux Syriens. « J'étais opposé au paiement de la rançon, mais sa famille craignait pour sa sécurité et a estimé que c'était là le meilleur moyen » (de le sauver). « Il est déplorable que les services de sécurité aient tiré leur épingle du jeu en soulignant qu'ils n'ont pas d'autorité à Ersal, a déclaré M. Geagea. Aussi bien les notables de Ersal que l'État libanais ont baissé les bras. Il aurait fallu au moins que le ministère de la Défense, en charge du secteur, informe les citoyens qu'ils doivent éviter de se rendre dans la localité car nul ne peut garantir leur sécurité ».
Et M. Geagea d'ajouter : « La situation à Ersal n'est pas acceptable. Il n'est pas concevable que la culture du rapt se répande de la sorte entre Libanais. La faction responsable de cet enlèvement est connue. La rançon a été versée à une personne précise qui l'a transmise à une certaine partie. Je demande par conséquent à l'autorité judiciaire dans la Békaa d'enquêter avec la personne qui a reçu l'argent ».
Les indications de Wehbé
Il convient d'indiquer qu'à son retour à son domicile de Terbol, Toufic Wehbé a relaté devant ses visiteurs les circonstances de son rapt, précisant qu'il avait été enlevé à l'intérieur de Ersal par quatre éléments armés qui l'ont livré à l'organisation Daech. Il a toutefois été séquestré dans une pièce à l'intérieur de Ersal, les miliciens n'ayant pas pu le transférer dans le jurd du fait que l'armée a isolé la localité du jurd.
M. Wehbé a d'autre part souligné qu'il a pu être libéré « grâce aux efforts déployés par les Forces libanaises, le député Antoine Aboukhater, M. Ibrahim Sakr, le président de la municipalité de Terbol, Fady Khoury, ainsi que les jeunes de Terbol, de Ryack et de la région qui ont coupé les routes, ce qui a accéléré ma libération ».
Signalons dans ce cadre que la branche du Courant patriotique libre à Zahlé a condamné, dans un communiqué, les enlèvements ainsi que la pratique des routes coupées.
Il convient d'indiquer en conclusion que les ravisseurs réclamaient une rançon de 100 000 dollars, mais ce montant a été ramené à 50 000 dollars au cours des tractations entreprises par les médiateurs.
EST-CE AU PAYS D'AL CAPONE QUE CELA SE PASSE ?
12 h 03, le 16 octobre 2014