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Quand les chrétiens de Syrie organisent leur protection

L’objectif de Sutoro : défendre les chrétiens contre tout ce qui les menace

Le témoignage de Fouad Mourad, leader des Sutoro

Des miliciens de Sutoro à Hassakeh. Photo Facebook

En rejoignant Sutoro (protection en syriaque), dont il est le leader, Fouad Mourad, un Syrien d'une quarantaine d'années, avait un objectif premier : défendre le peuple syriaque et tout faire pour que ce peuple puisse rester enraciné dans la terre de ses ancêtres, la terre syrienne.
« Notre but est de défendre la terre de nos fils et de nos grands-pères », martèle-t-il, tout en ajoutant que Sutoro défend plus largement tous les fils de la région, kurdes et arabes.
L'ennemi ? « Ce qui menace les chrétiens », répond-il. Et aujourd'hui, « les menaces viennent des terroristes de l'organisation Daech (acronyme en arabe du groupe État islamique, ex-EIIL, NDLR) qui a pour but de déplacer les fils de notre peuple de leurs villes et leurs villages «. « Avant, la menace venait des régimes dictatoriaux qui ne reconnaissaient pas les droits démocratiques de notre peuple, ajoute-t-il. Les menaces existent sous différentes formes. Par exemple, Daech enlève, vole, tue. L'opposition et le gouvernement syriens, eux, jouent la carte des minorités et de leur protection. Mais sur le terrain, la réalité est que personne ne soutient le peuple chrétien », indique-t-il.
« Le bureau principal des forces de sécurité syriaques (Sutoro) est basé à Derik (nom kurde de Malikiyah). Les régions que nous "gérons" sont Qamichli, Qahtaniya, Hassakeh et leurs banlieues, ainsi que certains villages syriaques de la région », explique Fouad Mourad, interrogé via Facebook par L'Orient-Le Jour.
Ce Syrien syriaque indique que la principale source de financement de Sutoro est le « Democratic Self Management », une organisation créée en 2014 qui rassemble des groupes d'autodéfense de la région d'al-Jazira (alias Hassakeh)/Kobané/Afrine. Il comprend des Kurdes, des syriaques et des Arabes.
Les membres des Sutoro, « des centaines de personnes », sont « les fils de la région », poursuit Fouad Mourad. Pas d'étrangers, assure-t-il d'abord, alors que la presse suisse avait fait état de l'engagement d'un ressortissant helvétique. « Johan Cosar est un Suisse syriaque qui est venu pour aider le Conseil militaire syriaque qui combat contre les jihadistes. Au début, il a entraîné les membres de Sutoro », reconnaît toutefois Fouad Mourad. « Nous avons ouvert le recrutement aux femmes, et des femmes ont rejoint nos rangs »,
ajoute-t-il.
Selon Mourad, les relations entre Sutoro et le régime de Bachar el-Assad sont coupées. « Jusqu'à aujourd'hui, des membres du peuple syriaque sont incarcérés dans les prisons du régime », lance-t-il. Pas de relations non plus avec Sootoro, l'autre organisation syriaque liée au régime, elle.
Sutoro, en revanche, coordonne son action avec le Conseil militaire syriaque (CMS). « Nous avons soutenu et accompagné le Conseil militaire syriaque pour affronter le Front al-Nosra et l'organisation Daech à plusieurs occasions », indique Fouad. Sutoro coordonne aussi son action sur le terrain avec les Kurdes de l'YPG, le bras armé du Parti de l'union démocratique (PYD) kurde, aile syrienne du Parti des travailleurs
du Kurdistan (PKK).
Sutoro est équipé d'armes légères, des kalachnikovs, des mitrailleuses PKC... « Notre rôle est d'abord défensif, mais quand il le faut, notre rôle est offensif », assure Fouad Mourad.

En rejoignant Sutoro (protection en syriaque), dont il est le leader, Fouad Mourad, un Syrien d'une quarantaine d'années, avait un objectif premier : défendre le peuple syriaque et tout faire pour que ce peuple puisse rester enraciné dans la terre de ses ancêtres, la terre syrienne.« Notre but est de défendre la terre de nos fils et de nos grands-pères », martèle-t-il, tout en...

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