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Campus

Jarjoura Hardane : Sans recherche, il n’y a pas de développement

L'École doctorale « Sciences de l'homme et de la société » (EDSHS) de l'USJ, dès son établissement en 2005, a adopté une politique d'ouverture interdisciplinaire et une stratégie commune de recherche. « Campus » a rencontré le Dr Jarjoura Hardane, président de l'EDSHS, qui nous en dit plus sur l'institution qu'il dirige.

Q. Quelle est la mission de l'EDSHS ?
R. Je voudrais d'abord revenir sur une distinction fondamentale entre deux types d'écoles doctorales. Il y a ce qu'on peut appeler l'école doctorale disciplinaire, par exemple en histoire, dans laquelle se retrouvent des départements d'histoire de différentes universités. La deuxième formule, qui est la nôtre, est celle d'une école doctorale transversale qui regroupe plusieurs disciplines proches les unes des autres et qui peuvent travailler ensemble. À partir de là, la mission fondamentale de l'EDSHS devient très claire, très logique et très justifiée. Elle s'inscrit dans l'interdisciplinarité et consiste à dynamiser les études doctorales, à travailler à l'ouverture des doctorants les uns aux autres et au décloisonnement des directeurs de thèse. Il y a une troisième mission, celle de visibilité et de rayonnement.

Comment, concrètement, briser l'isolement des doctorants ?
Nous proposons des activités collectives, des cours en commun et ce que j'appelle des « doctoriales » qui réunissent différents doctorants autour d'un seul thème. Par exemple : la mission des sciences humaines dans une société proche-orientale. Au cours de ces rencontres, il y aura, sur une thématique donnée, des interventions de plusieurs spécialistes dans différentes disciplines, chacun exposant son point de vue. Les doctorants ne sont plus dans un espace fermé. Ils s'habituent à l'ouverture.
Je voudrais souligner que notre objectif est de proposer des projets de recherche en harmonie avec le projet de l'université qui présente, au niveau de toutes les institutions, un plan quadriennal de recherche.

En chiffres, un bref aperçu de l'EDSHS ?
Les chiffres sont approximatifs. L'EDSHS compte actuellement 200 doctorants et au moins 50 collègues qui sont plus ou moins impliqués dans la direction de thèse. Elle regroupe 3 facultés : la faculté des lettres et des sciences humaines, la faculté des sciences religieuses, la faculté des sciences de l'éducation, et plusieurs institutions.
Nous venons de mener à l'EDSHS deux activités dans lesquelles ont été impliquées l'Université libanaise et l'Usek. Il s'agit d'un master class et d'une école d'été organisée par notre département d'histoire en partenariat avec l'Ifpo et d'autres institutions internationales.

Vos projets pour l'avenir ?
Il existe un projet en cours de gestation qui sera, je pense, inauguré au cours de cette année universitaire. Il s'agit d'un espace de recherche en sciences de l'homme et de la société qui a pour mission de regrouper des équipes, des laboratoires, des centres de recherche ; et où travailleraient en même temps des chercheurs, des directeurs de recherche et des doctorants. Les espaces de recherche en sciences humaines existent, mais ils sont peu nombreux. Nous voulons développer cet espace qui soutiendrait les doctorants et leur faciliterait la tâche. À l'étage ici, outre l'École doctorale, il y a déjà le Centre d'études pour le monde arabe moderne (Cemam). L'Observatoire universitaire de la réalité socio-économique nous a également rejoints. D'autres nous rejoindront dans notre stratégie de recherche.

Les Libanais sont-ils nombreux à poursuivre des études doctorales ?
Il y a une tendance à s'inscrire en doctorat. Et autant, dans certaines disciplines, on va faire la licence ailleurs parce que ça coûte un peu cher à l'USJ, autant on choisit l'USJ pour les masters et les doctorats.
Il y a actuellement un attrait pour les sciences de l'éducation, en arabe ou en français.
À noter qu'à l'EDSHS, il est possible de rédiger sa thèse en français, anglais ou arabe, à deux conditions : que le candidat maîtrise au moins deux langues, dont la langue dans laquelle il va travailler, et qu'il y ait un directeur de thèse qui puisse diriger le doctorant dans la langue choisie.
Pour les étudiants désireux d'intégrer l'EDSHS, les inscriptions sont ouvertes jusqu'à la fin d'octobre.

Votre avis sur la recherche au Liban ?
Trois points sont à souligner. D'abord, il existe beaucoup de potentiel au Liban. Il y a des chercheurs et des projets de recherche. Et il y a beaucoup de choses qui se font dont on ne parle pas. La recherche existe, bien qu'elle soit disproportionnée par rapport à nos souhaits et aux besoins. De plus, la recherche n'est pas subventionnée. Il y a des bourses. Mais ce n'est pas encore ce qu'il faut. Enfin, tant que la recherche n'est pas inscrite dans une politique nationale, dans la mentalité des décideurs, il n'y a pas de développement, ni de progrès, ni d'espoir. Sans recherche, les horizons sont étroits.

 

Q. Quelle est la mission de l'EDSHS ?R. Je voudrais d'abord revenir sur une distinction fondamentale entre deux types d'écoles doctorales. Il y a ce qu'on peut appeler l'école doctorale disciplinaire, par exemple en histoire, dans laquelle se retrouvent des départements d'histoire de différentes universités. La deuxième formule, qui est la nôtre, est celle d'une école doctorale...

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