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Liban

Himaya, un appel à la liberté pour les enfants menacés ou en danger

Au sein de leur famille, à l'école ou dans les rues, les jeunes continuent, sur plus d'un plan, à subir des traitements choquants et inhumains. Contre les bourreaux, l'association Himaya pour l'innocence est bien décidée à poursuivre son combat...

Les vidéos qui ont circulé sur les réseaux sociaux en disent long sur une population qui estime qu'elle peut être violente sans être sanctionnée, ou qu'elle peut toujours s'en sortir. Un enseignant filmé en flagrant délit de violence ; un gosse haut comme trois pommes bat sauvagement un autre, sous les bravissimo de ses parents ; un homme, couteau à la main, s'amuse à menacer de décapiter trois enfants, insensible à leur terreur, inconscient que ce jeu laisse de dangereuses séquelles.
Et comme ce n'est jamais assez, de jeunes garçons sont soumis à l'emprise cruelle de leur bourreau, père, beau-père ou employeur ; des petites filles violées, pleurant, criant, vomissant des aveux qui en disent long sur l'esprit retors de l'être humain. Or quand on sait on ne peut pas se taire. C'est le principe de l'association « Himaya, pour l'innocence en danger » qui, depuis son lancement en 2008 par Viviane Debbas, mène son combat contre cette folle dérive, pointant du doigt pédophiles, violeurs et autres agresseurs. Une féroce volonté de dénoncer tous les abus commis sur les mineurs.

Des chiffres, des actions et des partenariats
Ralliée par un réseau de bénévoles, « petits soldats » de l'ombre encadrés par 60 professionnels qui mettent leur compétence au service des enfants victimes ou en danger, « Himaya » a étendu son champ d'actions à tout le pays, sans distinction de confessions et de nationalités. Pour elle, un enfant est un enfant. Il est tout innocence et il a droit à la vie, certes, mais surtout à un minimum de dignité et d'attention. Ainsi, par le biais de l'Unicef, 5 720 mômes ont bénéficié de son soutien en 2013-2014. Pour la même période, 1 462 victimes de trauma et de maltraitance ont été pris en charge par les services de thérapeutes, de psychomotriciennes et d'orthophonistes de son Centre de résilience à Damour, où, de surcroît, des psychanalystes de l'Association libanaise pour le développement de la psychiatrie (Aldep) et de la Société libanaise de psychanalyse (SLP) interviennent mensuellement auprès de l'équipe pluridisciplinaire et leur fournit le support nécessaire à leur mission. Et ce n'est pas tout. Pour comprendre plus largement la pertinence de cette philosophie de vie qu'est la résilience, Himaya était l'unique ONG libanaise présente au deuxième Congrès mondial sur la résilience qui s'est déroulé en Roumanie en mai dernier. À souligner aussi que l'association est l'unique partenaire au Liban du SSI (Service social international), réseau mondial d'assistantes sociales qui travaillent sur la problématique de maltraitance et des conflits familiaux.
Outre ses séances de psychothérapie individuelle pour les victimes, des sessions de méthodologie d'éducation pour les parents, les campagnes de sensibilisation auprès du grand public, l'ONG a assuré une formation intensive auprès de l'association « Development for People and Nature » (DPNA). Elle a aussi dirigé plus de 15 projets communautaires destinés aux élèves et étudiants de différentes écoles et universités, dont l'IC, LIU, le Collège de Jamhour, ainsi que les sœurs de Besançon et l'USJ. Sans compter son projet baptisé « Autonomisation financière » destiné à des jeunes femmes de 15 à 25 ans pour les aider à se prendre en main en élaborant des projets pour leur avenir professionnel.
Car plus qu'une leçon de bienfaisance, c'est un appel à la liberté et à la dignité que lance Himaya.

M.M.

Les vidéos qui ont circulé sur les réseaux sociaux en disent long sur une population qui estime qu'elle peut être violente sans être sanctionnée, ou qu'elle peut toujours s'en sortir. Un enseignant filmé en flagrant délit de violence ; un gosse haut comme trois pommes bat sauvagement un autre, sous les bravissimo de ses parents ; un homme, couteau à la main, s'amuse à menacer de...
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