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Économie - Entreprises

L’innovation 2.0, nécessaire pour rester dans la course

C'est le monde à l'envers ! Aujourd'hui les entreprises n'innovent plus seules dans leur coin, l'innovation se fait avec les consommateurs, mais aussi, surtout, avec les clients. Zoom sur la grande tendance de ces dernières années.

Une nouvelle façon d'inventer pour ne pas se tromper : l'innovation dite « ouverte » suscite l'aide des consommateurs pour la production d'un bien ou d'un service. Pour éviter déconvenues et invendus, les entreprises mettent désormais consommateurs et clients à contribution, très tôt, dans le processus d'innovation. Un gain de temps et d'argent. Les entreprises, en voulant connaître dans les moindres détails les goûts et les besoins de leurs clients, construisent en contrepartie une offre plus adaptée.
Le « crowdsourcing » est un exemple d'innovation parmi d'autres ouverte dans la mesure où il consiste pour une firme à externaliser vers « la foule » la réalisation de certaine tâches.
Lancées au début des années 2000 puis popularisées en 2010, les plateformes d'innovation ouverte connaissent une croissance continue avec pour preuve une augmentation de près de 100 % par an du nombre de questions posées (ou « challenges »). Dans la série on n'est jamais mieux servi que par soi-même, les consommateurs peuvent même proposer leurs propres innovations via des sites Internet, comme celui créé par « Quirky ».
Le fondateur de cette start-up new-yorkaise, Ben Kaufman, a créé le « Facebook de l'innovation », un site Internet sur lequel des idées sont postées tous les jours par des usagers. À la charge de « Quirky » de les transformer en produits quand il flaire la bonne affaire. Une entreprise performante aujourd'hui est une entreprise qui a ses capteurs complètement ouverts sur l'extérieur : ce n'est plus le modèle B2B (Business to Business), mais le B2B2C (Business to Business to Consumer). Le consommateur n'attend plus passivement que le fruit des inventions des chercheurs arrive dans les rayons, mais dicte leurs désirs à ces derniers, histoire de les mettre sur la bonne voie.

Le client est-il roi ?
Interrogée par L'Orient-Le Jour, Olivia Lisicki est ancienne responsable de l'activité « Business Inclusif » à IMS-Entreprendre pour la Cité en France. Passionnée par les approches d'« Open-Innovation », elle crée le blog « Inndesign.fr », dédié à l'innovation et le design. Elle affirme que « le concept d'ouverture peut sembler nouveau, mais qu'en réalité il ne l'est pas vraiment.
L'émergence des nouvelles technologies est certainement un facteur déclencheur ».
« On est tous un peu bricoleur et inventeur chez soi. Aujourd'hui les entreprises ont envie d'en tirer parti », ajoute-t-elle. Certes, aujourd'hui le client est un élément très important de l'écosystème d'une entreprise, mais Mme Lisicki insiste qu'il « faut se méfier du buzz ». « Il faudrait faire la différence entre "faire avec" et "faire par". Déléguer une tâche à une certaine personne certes, mais jusqu'à quel point ces idées sont utilisées ? » s'interroge l'experte.
Le terme « cocréation » est donc certainement plus approprié pour qualifier ce concept. La puissance de production de l'entreprise est toujours la même, ce n'est pas qu'une simple externalisation.
« Les grandes sociétés automobiles comme Fiat ou Renault ont su tirer profit de cette nouvelle émergence en créant des plateformes d'échanges d'idées ou de personnalisation de voitures. Il y a clairement l'apparition d'une communauté où on est tous concepteurs mais pas créateurs », ajoute l'experte.
Les modèles d'open-source comme le « crowdsourcing » sont considérés plus ouverts que le modèle d'« open-innovation ». Ce dernier maintient le contrôle des firmes sur les connaissances créées et de ce fait est considéré comme moins efficace.
Les consommateurs que gagnent-ils ? « À vrai dire, pas grand-chose, affirme Mme Lisicki. Une satisfaction personnelle d'avoir contribué à la production du bien est généralement le cas. Mais jusqu'à quel point cette contribution est utilisée ? »
Le droit de propriété du consommateur sur le bien produit est aussi une problématique non résolue. « Les structures juridiques n'ont toujours pas évolué malgré l'élimination des frontières et le changement des modes de fonctionnement.
Avec l'émergence de la co-innovation, chacun fait bouger l'autre, on ne peut plus rester dans les mêmes cadres juridiques. »
Les firmes doivent clairement trouver l'équilibre entre contrôle et ouverture. Un phénomène malgré ça irréversible accompagné d'une vision claire :
les idées innovantes sont davantage dans la tête des consommateurs que des chercheurs. À bon entendeur, salut !

Une nouvelle façon d'inventer pour ne pas se tromper : l'innovation dite « ouverte » suscite l'aide des consommateurs pour la production d'un bien ou d'un service. Pour éviter déconvenues et invendus, les entreprises mettent désormais consommateurs et clients à contribution, très tôt, dans le processus d'innovation. Un gain de temps et d'argent. Les entreprises, en voulant connaître...

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