Appel à l’empathie pour les victimes de l’accident routier de Saadiyate

Nous avons reçu de M. Pierre de Rougé l'appel émouvant suivant :
« Dimanche dernier, comme cela arrive trop souvent au Liban, un accident de la route a meurtri à jamais deux familles. Deux familles comme la vôtre, comme la mienne. La famille Fawaz, à laquelle on ne peut que souhaiter de rester unie devant ce cataclysme, et la famille Aufrère, qui a perdu en une fraction de seconde son patriarche aimant, bon et dévoué, Alain. Pour sa femme, encore hospitalisée à l'Hôtel-Dieu dans un état grave comme deux de ses amis, et pour ses enfants, je souhaite ici demander l'aide de chacun. Dans la cohue qui a suivi l'accident, deux valises ont disparu. Elles contiennent des vêtements, des babioles, de petits riens qui ont pourtant une valeur sentimentale inestimable pour les enfants du disparu. Ces derniers donneraient tout pour les retrouver, c'est leur droit le plus strict, le plus simple, le plus humain. Ils ont déjà remué ciel et terre dans ce but, dans une atmosphère lourde de larmes et d'incompréhension, sans succès. Chaque bribe d'information pouvant mener au recouvrement de ces deux valises serait une bénédiction pour eux. Nul ne cherche à punir ou à dénoncer, seul subsiste l'espoir de voir une âme courageuse déposer, même de manière anonyme, l'une ou l'autre de ces valises dans l'hôpital le plus proche afin que l'information remonte jusqu'ici. Si l'un de vous, lecteurs, parvient à rendre une telle chose possible, il ou elle aura participé à panser les plaies profondes qui affectent aujourd'hui la famille d'Alain. Ne parlant pas l'arabe et ne maîtrisant pas les réseaux sociaux populaires, je publie ceci en sachant que d'autres le traduiront, le diffuseront et aideront sans les connaître ces gens que j'aime tant. Pourquoi en suis-je si certain ? Parce que c'est ici qu'après l'accident, des hommes ont couru de grands risques pour aller arracher à la main les portes des voitures et en sortir leurs occupants blessés. Parce que c'est au Liban que je vois régulièrement le meilleur émerger vainqueur face au pire, pourtant si présent. Parce que aider son prochain dépasse les livres saints et les frontières. Je sais que Pilar, Rommy, Anna-Maria et Lucie Aufrère ont une chance de voir des inconnus alléger leur peine, et je remercie du fond du cœur ceux qui me donneront raison. »