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Liban - L’éclairage

Un projet de règlement global dans la région bénéficierait au Liban

Les avions militaires des pays de l'alliance arabo-internationale ont poursuivi hier le bombardement des positions des groupes jihadistes en Irak et en Syrie, et continueront leurs frappes aujourd'hui et demain contre l'État islamique, al-Nosra et Khorassan. Le timing de cette opération d'envergure n'a pas manqué de susciter une série d'interrogations. Celle-ci a en effet été lancée consécutivement à deux rencontres ministérielles significatives à New York, irano-américaine et irano-saoudienne, intervenues en marge des travaux de l'Assemblée générale de l'Onu, ce qui a fait dire à des proches du 8 Mars qu'un projet de règlement général dans la région est sur les rails.
Dans ces milieux, on estime que les contours de ce projet ont été définis à la faveur de l'entretien des deux ministres saoudien et iranien des Affaires étrangères, l'émir Saoud al-Fayçal et Mohammad Javad Zarif. Les déclarations faites par la suite, et notamment celle du président iranien Hassan Rohani, qui avait estimé que les rapports entre Téhéran et Riyad devraient être meilleures, ont toutes mis en relief une volonté d'assainissement qui ne se limite pas aux relations entre les deux États, mais qui devrait s'étendre à toute la région. D'où les propos au sujet d'un règlement global qui repose principalement sur la réduction de la tension dans la rue mahométane entre sunnites et chiites.
Un règlement pareil, si jamais il se concrétise, ne peut avoir que des retombées positives sur le Liban et aider à débloquer le dossier de la présidentielle. Pour le moment, il n'en est rien. Plus encore, outre les divergences au sujet de la présidentielle, un nouveau conflit est apparu au sujet de la politique étrangère du Liban. Celui-ci a éclaté au grand jour avec l'intervention télévisée du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui a critiqué mardi l'alliance internationale contre l'État islamique et mis en garde contre une participation libanaise à cette coalition. Le leader du Hezbollah partait du principe qu'il s'oppose à toute intervention américaine en Syrie, qu'elle soit dirigée contre le régime de Bachar el-Assad ou contre l'État islamique et Cie.
Bien entendu, ses propos ont été critiqués par le 14 Mars qui lui reproche de prétendre combattre aux côtés du régime en Syrie pour empêcher l'avancée des terroristes au Liban alors qu'il interdit au Liban officiel d'adhérer à une coalition internationale dont la mission est d'éliminer ces mêmes terroristes, surtout que c'est le chef de la diplomatie, Gebran Bassil, qui appartient au même groupe politique que Hassan Nasrallah, qui avait exprimé le soutien du Liban à cette alliance sans que le pays n'y prenne part. Faut-il parler de dichotomie dans les positions du 8 Mars ? Il serait plus approprié de parler de divergences autour de la politique étrangère du Liban.
De sources informées, on indique que le conflit à ce sujet est à son paroxysme entre les composantes du 8 Mars et a éclaté durant la dernière réunion du Conseil des ministres, lorsque les ministres du Hezbollah avaient exprimé de fortes réserves au sujet des propos tenus par M. Bassil en Arabie saoudite. Le fait est que, bien qu'il appartienne au camp du 8 Mars, le ministre des Affaires étrangères se conforme à la politique officielle de distanciation vis-à-vis du conflit en Syrie et dans la région, ce qui déplaît franchement à ses alliés au sein de l'alliance prosyrienne et rend pratiquement impossible toute possibilité de déblocage de la présidentielle. Même s'il dit soutenir la candidature du général Michel Aoun à la tête de l'État et s'il se dit prêt à accepter toute personnalité sur laquelle les chrétiens s'entendraient, pour le Hezbollah il est hors de question de donner son feu vert à un candidat qui ne soutiendrait pas la résistance et ses armes, et qui se conforme à la politique de distanciation ou à la déclaration de Baabda. En d'autres termes, le parti chiite refuse un président qui reprendrait le flambeau de son prédécesseur, Michel Sleiman.
Un règlement libanais du dossier de la présidentielle est ainsi pratiquement impossible dans les circonstances actuelles. Sauf que si le règlement régional global dont il est question se concrétise, la donne changera et le dossier de la présidentielle se débloquera comme par magie. De l'avis d'un ministre, des éléments positifs se mettent déjà en place, comme l'entente autour de la grille des salaires, qui pourrait constituer la base d'une entente politique laquelle s'installerait parallèlement à la détente qui s'amorcerait dans la région.

Les avions militaires des pays de l'alliance arabo-internationale ont poursuivi hier le bombardement des positions des groupes jihadistes en Irak et en Syrie, et continueront leurs frappes aujourd'hui et demain contre l'État islamique, al-Nosra et Khorassan. Le timing de cette opération d'envergure n'a pas manqué de susciter une série d'interrogations. Celle-ci a en effet été...

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