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Liban

Le ministre de la Culture appelle à « une action responsable et concertée » pour « combattre l’obscurantisme »

Le ministre Araiji prononçant son allocution. Photos Dalati et Nohra

Prenant la parole au lancement des cérémonies marquant les 140 ans de l'USJ (fondée en 1875), le ministre de la Culture, Rony Araiji, a mis en garde mardi contre « la pulsion de mort » et « l'obscurantisme » des groupes fondamentalistes et lancé un appel au « dépassement des clivages politiques ». Le temps n'est plus aux discours, mais « à une action responsable et concertée » pour faire échec à cette menace, a-t-il affirmé.
L'Université Saint-Joseph, vecteur de la culture libanaise : tel est l'essentiel du message transmis de son côté par le Pr Salim Daccache s.j., recteur de l'université, lors de la cérémonie.
Placé sous le patronage du ministre de la Culture, lui-même ancien de l'USJ, l'événement s'est tenu à l'auditorium François Bassil du futuriste campus de l'innovation et du sport, rue de Damas, en présence d'une foule de journalistes des médias écrits, audiovisuels et des réseaux sociaux et Internet.
Dans son allocution d'ouverture, le recteur de l'USJ a souligné combien, pour combattre les ténèbres spirituelles qui s'étendent sur des régions entières du monde arabe, entraînant l'uniformité de pensée, la culture est essentielle. Se félicitant de la présence de Rony Araiji, le Pr Daccache a considéré que le ministère de la Culture est non seulement souverain, mais « suprasouverain », pour le rôle fondamental qu'il joue « dans l'édification de la personnalité libanaise ».
Ces paroles ont rejoint fortuitement, mais de façon très significative, celles que le patriarche maronite en visite à Dar el-Fatwa avait prononcées, mardi, et dans lesquelles il soulignait : « Aujourd'hui (...) le grand défi consiste à protéger notre culture libanaise commune, à la développer, à la diffuser et à la passer aux générations montantes ; la culture est ce qui protège les patries et les délivre de leurs crises. »
Dans ce même esprit, le Pr Daccache a relevé que, conformément à sa charte fondamentale, l'USJ est chargée « de la promotion de la culture libanaise et de ce qu'elle contient comme richesse au niveau de la diversité, de la pluralité et de la coexistence, par lesquelles nous affrontons les idéologies aveugles, les dictatures stupides et le fanatisme haineux ».

Combattre l'obscurantisme
Pour sa part, rendant hommage à l'USJ, le ministre de la Culture l'a présentée comme une institution « qui a toujours défendu le dialogue des cultures "et" qui accueille ses étudiants sans aucune discrimination raciale ou religieuse, parce qu'elle croit profondément que c'est par la lumière du savoir et de l'éducation que sont combattus les pires obscurantismes ».
Et Rony Araiji de mettre en garde : « Pour que subsiste le Liban, pour que subsiste au-delà du Liban le concept même de démocratie, il est indispensable de s'arrêter sur cette déferlante de barbarie et de violence qui s'abat comme un oiseau de proie sur nos croyances et nos valeurs, sur nos biens et sur nos vies. Je profite de cette tribune pour inviter à une prise de conscience claire du danger qui nous guette et qui guette plus largement l'humanité ; sur cet empire du mal qui tue aveuglément, saisi qu'il est d'une soif de sang et d'une irrésistible pulsion de mort. »

Hommage aux pères Ducruet et Van der Lugt
M. Araiji a conclu par un appel à l'action. « Aujourd'hui, a-t-il dit, on ne peut plus s'en tenir aux discours. On doit ensemble trancher pour une action responsable et concertée au-delà de nos clivages politiques, pour sauver notre modèle de société, mosaïque de minorités, riche en interférences, et qui risque de disparaître. »
Au passage, le ministre de la Culture a évoqué « le souvenir du père Frans Van der Lugt s.j., homme de paix, lâchement assassiné en Syrie » et rendu hommage au recteur Jean Ducruet qui, en pleine guerre, « refusant de céder et de se résoudre à fermer les portes de l'université, a dressé sa volonté comme un rempart contre toutes les menaces et les intimidations, et a passé le témoin à ses dignes successeurs ».
Au nom des anciens de l'USJ, le Dr Christian Makary, secrétaire général de la fédération, a annoncé que d'immenses efforts sont déployés pour mettre en communication efficace avec l'USJ les 50 000 anciens recensés au Liban et à l'étranger. Il a notamment fait état de la création récente d'associations d'anciens à Genève, au Qatar, à Amman, en Californie, à Montréal et à Boston, sans oublier les chapitres déjà présents et actifs à New York, à Paris, à Abou Dhabi et à Dubaï.
Pour sa part, la directrice du service des publications et de la communication de l'USJ, Cynthia Ghobril-Andrea, qui a prononcé le mot d'accueil de la cérémonie, a annoncé la mise en ligne d'une nouvelle version du site de l'USJ (www.usj.edu.lb), insistant sur la nouvelle rubrique Carrefour des réseaux sociaux.
Entre une intervention et l'autre, Layal Nehmé-Matar, accompagnée au piano par son frère, Georges, a tour à tour fait rêver et enthousiasmé les présents avec des chansons du terroir.

Prenant la parole au lancement des cérémonies marquant les 140 ans de l'USJ (fondée en 1875), le ministre de la Culture, Rony Araiji, a mis en garde mardi contre « la pulsion de mort » et « l'obscurantisme » des groupes fondamentalistes et lancé un appel au « dépassement des clivages politiques ». Le temps n'est plus aux discours, mais « à une action responsable et...
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