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Liban - L’éclairage

Présidentielle : l’impatience gagne les milieux diplomatiques

Le chef du PSP, Walid Joumblatt, a beau être persuadé que les conditions ne sont pas réunies à ce stade pour élire un président de la République, il n'en poursuit pas moins sa série de contacts avec les leaders maronites, qu'il avait entamée il y a plusieurs semaines.
Hier, M. Joumblatt s'est rendu à Bickfaya, chez l'ancien président Amine Gemayel, au lendemain de la visite que le chef du CPL lui avait rendue jeudi à son domicile de Clemenceau.
Le leader druze a souligné à l'issue de l'entretien avec M. Gemayel qu'il préparait avec lui une « modeste initiative » pour améliorer l'état des institutions et éviter de tomber dans le vide et l'inconnu. Mais il n'a fourni aucune précision au sujet de cette initiative, si modeste soit-elle.
Par ailleurs, on sait que la coordination se poursuit régulièrement entre M. Joumblatt et le président de la Chambre, Nabih Berry.
Cependant, comme le soulignent des députés du 8 et du 14 Mars, on continue à faire du surplace et aucun élément concret ne permet d'entrevoir à l'horizon une solution à la crise présidentielle, et cela en dépit de prises de position de plus en plus insistantes en provenance de l'extérieur à ce sujet. C'est le cas par exemple de l'ambassadrice de l'Union européenne, Angelina Eichhorst, qui a souligné dans une déclaration télévisée que les signaux que transmet un Liban sans président à la communauté internationale ne sont guère rassurants.
Une source diplomatique libanaise révèle par ailleurs que les ambassadeurs des cinq grands et le représentant du secrétaire général de l'Onu multiplient les démarches ces jours-ci en faveur de l'élection d'un président. Un diplomate occidental va jusqu'à faire valoir, dans ce cadre, que le Liban officiel n'est pas en mesure de réclamer des puissances occidentales et autres qu'elles accourent au secours de l'armée libanaise et hâtent les livraisons d'armes lorsque les Libanais eux-mêmes se révèlent incapables d'assumer leurs propres responsabilités à l'égard de leur pays et s'abstiennent d'élire un président.
Pour ce diplomate, les leaderships politiques libanais devraient agir de façon responsable dans ce contexte précis, car le Liban ne saurait effectivement prendre part à la vaste coalition arabo-occidentale contre le terrorisme et l'extrémisme à l'ombre d'un pouvoir tronqué du fait de la vacance de la présidence, vacance dont les retombées touchent l'ensemble des institutions.
Un diplomate libanais relève néanmoins que les tentatives occidentales n'ont pas encore abouti en raison de la persistance du conflit irano-saoudien et de l'échec des efforts visant à tourner la page entre les deux pays en dépit de la récente visite du vice-ministre iranien des Affaires étrangères à Riyad.
Pour ce même diplomate, cet échec est dû aux développements survenus dernièrement sur le plan de la mise en place de la coalition internationale anti-Daech (l'État islamique) et le refus par les États-Unis de l'entrée de l'Iran et du régime syrien dans cette coalition.
Du coup, la politique de Téhéran se radicalise, y compris au Liban, ce qui pousse actuellement le camp du 8 Mars à croire que ses chances de faire accéder son candidat non déclaré, le général Michel Aoun, à la présidence, sont en passe de devenir plus importantes. Voilà pourquoi ce camp choisit de temporiser en attendant que son heure vienne.
Cependant, le même raisonnement est tenu par le 14 Mars pour des raisons exactement inverses. Dans ce camp, on considère, en effet, que le projet régional iranien a reçu un coup après les développements en Irak et l'abandon forcé par Téhéran de Nouri al-Maliki, mais aussi par le regain de l'idée d'un gouvernement de transition en Syrie, où le régime de Bachar el-Assad ne contrôle qu'une partie congrue du territoire. D'où l'intérêt aussi de temporiser, pour être en mesure d'imposer un président sans partage.
Mais dans les milieux diplomatiques, on reste déterminé à faire passer aux Libanais le message suivant : les développements dans la région imposent l'élection d'un président. L'idée qui circule est de faire en sorte que ce dernier puisse superviser une longue période de transition au cours de laquelle on procéderait à une nouvelle prorogation de la législature pour deux ans et sept mois (soit au total quatre ans de prorogation, soit une législature entière), ce qui devrait permettre la mise au point d'une nouvelle loi électorale, la réactivation de l'État et le renforcement des capacités de l'armée et des services de sécurité.

Le chef du PSP, Walid Joumblatt, a beau être persuadé que les conditions ne sont pas réunies à ce stade pour élire un président de la République, il n'en poursuit pas moins sa série de contacts avec les leaders maronites, qu'il avait entamée il y a plusieurs semaines.Hier, M. Joumblatt s'est rendu à Bickfaya, chez l'ancien président Amine Gemayel, au lendemain de la visite...

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