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Liban

Otages, réfugiés syriens et coalition internationale sur la table du Conseil des ministres

Conciliabules interministériels autour de la coalition internationale. Photo Dalati et Nohra

C'est par une minute de silence à la mémoire d'un ancien ministre décédé récemment, Saëb Jaroudi, que le Conseil des ministres a entamé hier sa réunion. Une minute de silence qu'il aurait pu répéter à l'infini, tant les obstacles et les « points morts » qui se dressent devant l'exécutif sont nombreux, à commencer par ceux qui proviennent des antagonismes politiques absurdes qui opposent certains ministres à d'autres. Au point que l'exécutif semble trop éloigné des préoccupations de la population, presque indifférent à ses souffrances.

Quoi qu'il en soit, à l'issue d'une nouvelle réunion marathon de six heures, le Conseil des ministres a passé en revue certains des grands dossiers auxquels est confronté le Liban.
Le Conseil des ministres a commencé par écouter le Premier ministre rapporter les détails du récent voyage qu'il a effectué au Qatar, dans le cadre d'une démarche visant à établir un intermédiaire entre le Liban et les preneurs d'otages, le Front al-Nosra et Daech.
M. Salam a également fait état de la réunion qu'il a eue en cours de journée avec les parents des otages, et des perspectives ouvertes par l'arrivée aujourd'hui au Liban d'une délégation qatarie chargée d'établir l'impossible contact, sachant que les preneurs d'otages réclament désormais non seulement la libération de certains de leurs camarades détenus à Roumieh, mais aussi celle de certains autres prisonniers en Syrie.
Par ailleurs, le Conseil des ministres a, une fois de plus, abordé le dossier des réfugiés syriens au Liban sous l'angle de l'aménagement des camps et de la limitation du nombre de réfugiés susceptibles d'être encore accueillis, sachant que le point de saturation de cette capacité d'accueil a, depuis longtemps, été dépassé. Une réunion prochaine du gouvernement sera exclusivement consacrée à ce dossier, a-t-on décidé.
Le Conseil des ministres a également abordé le dossier de la coalition antijihadiste conduite par les États-Unis qui doit devenir opérationnelle dans les jours qui viennent. C'est Gebran Bassil, le ministre des Affaires étrangères, qui a pris la parole sur la question et informé ses pairs des réunions de Djeddah et Paris consacrées à cette coalition. On apprend, de source informée, que M. Bassil a notamment fait part au gouvernement des préoccupations de l'administration américaine, telles qu'elles lui ont été relayées personnellement par le secrétaire d'État US John Kerry, au sujet du ravitaillement des forces jihadistes en combustibles à partir du Liban.
En tout état de cause, le Liban a réaffirmé, par la voix des ministres présents, son appui aux forces coalisées, d'autant plus qu'il apparaît de jour en jour plus nettement que les jihadistes dans le Qalamoun ont augmenté en nombre, et que la ville de Ersal est stratégique pour eux.
Par ailleurs, le Conseil des ministres est parvenu à régler la question des vexations opposant Boutros Harb aux ministres aounistes, chaque camp refusant, en signe de représailles, de contresigner les décisions prises par l'autre. Ces manières d'écolier avaient provoqué la paralysie de certaines décisions prises par M. Harb concernant la réduction des tarifs de l'Internet.
Mais, cerise sur le gâteau, c'est la perspective d'un arrêt du paiement des fonctionnaires de l'État à partir du mois d'octobre qui s'est profilée hier, avec la décision du ministre des Finances, Ali el-Khalil, de réclamer que le déblocage des fonds nécessaires au paiement des traitements et salaires soit voté par la Chambre et ne fasse plus l'objet de bons du Trésor. M. Khalil, qui a menacé déjà à deux reprises, en juillet et août, de faire cette grève du zèle, mettra-t-il cette fois sa menace à exécution ? La suite dans le prochain numéro de ce feuilleton que les Libanais ont pris en dégoût.

C'est par une minute de silence à la mémoire d'un ancien ministre décédé récemment, Saëb Jaroudi, que le Conseil des ministres a entamé hier sa réunion. Une minute de silence qu'il aurait pu répéter à l'infini, tant les obstacles et les « points morts » qui se dressent devant l'exécutif sont nombreux, à commencer par ceux qui proviennent des antagonismes politiques...

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