Au moment où le pays retenait son souffle à l'approche de l'expiration du délai accordé par l'État islamique (EI, ex-Daech) pour décapiter un nouvel otage, le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, a affirmé en fin d'après-midi à la chaîne MTV que les contacts intensifs effectués en cours de journée ont abouti à un engagement de principe de la part de l'EI de renoncer provisoirement à l'exécution de leur menace. Si l'information s'avère fondée, elle n'en reste pas moins une excellente nouvelle pour les familles des otages qui ont repris hier le chemin du Sérail pour y faire parvenir leur mécontentement et stigmatiser la manière dont ce dossier est traité. Les promesses qui leur ont été données, une fois de plus par le Premier ministre Tammam Salam, n'ont pas pour autant calmé leurs craintes.
Prenant la parole au nom des familles, Ahmad Ayoubi a souligné que le Premier ministre a expliqué aux familles que les revendications des jihadistes sont divisées entre celles susceptibles d'être réalisées et celles qui nécessitent plus de temps pour qu'elles puissent aboutir.
M. Ayoubi a lancé un appel en direction des ulémas les invitant à prendre une initiative immédiate ne serait-ce que morale, pour faire échouer la mise à exécution des menaces formulées la veille par l'EI. Il a également appelé le médiateur qatari à venir le plus tôt possible au Liban pour reprendre le chemin des négociations dans le jurd de Ersal, où sont retenus les militaires.
Vivant au rythme des menaces de mise à mort régulièrement proférées par les jihadistes, les parents des militaires ont laissé éclater une fois de plus leur colère. Rassemblés à la place des Martyrs, ils ont brandi des pancartes dénonçant la détention par la force de leurs proches et interpellant les responsables notamment le gouvernement qu'ils ont exhortés à œuvrer en vue de sauver leurs fils. Leur mécontentement, ils l'ont également exprimé dans un communiqué, dans lequel ils ont dénoncé la tournure qu'ont prise les médiations qui n'ont abouti à aucun résultat concret. Le texte soulève en outre une question sur les raisons de l'arrestation de plusieurs dizaines de Syriens et les perquisitions qui ont lieu dans les camps ainsi que les mesures d'escalade prises par l'armée à Ersal.
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