Sur dénonciation anonyme, le commissaire Abdallah Labban, à la tête d'un important détachement de la police, fit irruption avant-hier à 10 heures du soir dans le domicile de M. W., rue Trabaud (Achrafieh), où le Parti populaire syrien tenait une importante réunion (...)
Plus de 200 personnes y assistaient (...) Aussitôt la séance ouverte par R. H., les jeunes gens engagèrent fougueusement des discussions qui alertèrent, dit-on (et certains disent alarmèrent), les voisins.
Cependant, pour amortir le grabuge, une musique discrète se faisait entendre dans la rue.
Le commissaire Labban frappe à la porte. Silence. Les documents sont lacérés, détruits... les lumières sont éteintes.
La porte est forcée. La police occupe la salle qui est aussitôt évacuée. Bientôt, MM. Colombani, directeur de la Sûreté générale, Noureddine Rifaï, chef des services de la police, Wagih Khoury, procureur de la République, Rida Tamer, juge d'instruction, Sobhi Mahmassani, procureur général par intérim, arrivent sur les lieux. 107 arrestations sont opérées. Le procès-verbal de la séance, les textes de plusieurs discours prononcés à cette réunion, vingt-deux couteaux sont saisis (...)
Peu de temps après, le président de la République (Émile Eddé), le président du Conseil (Kheireddine Ahdab) et le ministre de l'Intérieur (Michel Zaccour) furent mis au courant de l'incident (...)
Au cours de la matinée d'hier, M. Antoun Saadé, chef du parti, s'est rendu, sur convocation, chez le président de la République. À la suite de quoi la direction du PPS nous a fait parvenir le communiqué suivant : « La direction du PPS a appris qu'une réunion a été tenue par un groupe des membres du parti à Achrafieh (...) Cette réunion ayant été tenue sans l'autorisation et à l'insu du parti, la direction la désavoue d'une manière absolue » (...)
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