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À La Une - France

Au Front national, certains doutent de la capacité du parti à gouverner

"En terme d'élus, de réseaux, de tissus dans le réseau social et citoyen, c'est extrêmement pauvre".

La présidente du Front national français Marine Le Pen martèle que son parti est prêt à gouverner la France. VALERY HACHE/AFP

Forte de sondages et d'une conjoncture favorables, l'extrême droite se dit prête à gouverner la France en cas de dissolution de l'Assemblée, mais en privé, plusieurs cadres du Front national (FN) s'interrogent sur les capacités du parti à exercer le pouvoir.

Dans tous les médias et sur toutes les estrades de France, ses dirigeants le répètent indéfiniment : oui, le président François Hollande doit "dissoudre" et oui, le FN est prêt à prendre le pouvoir pour changer "radicalement de politique".

Collectifs sur les jeunes entrepreneurs ou l'environnement, club de réflexion, mise en avant d'"experts" : en cette rentrée, le parti de Marine Le Pen veut convaincre les Français qu'il ne lui manque que leur autorisation pour se saisir efficacement des rênes du pouvoir.
Le message est d'autant plus martelé qu'outre le contexte politique, les sondages sont favorables, avec celui de l'Ifop vendredi qui donnait Marine Le Pen pour la première fois gagnante contre François Hollande en cas de second tour d'une élection présidentielle (elle serait toujours battue par tous les ténors du premier parti d'opposition, l'UMP, à droite).

Si dissolution il y a, "le FN peut obtenir une majorité", a-t-elle répété mardi. Et autour d'elle, Marine Le Pen, qui a succédé à son père en 2011, certifie qu'"il y a énormément de gens prêts à prendre leurs responsabilités, qui ont des compétences reconnues dans leur milieu", citant le nom de certains de ses conseillers inconnus du grand public.

Le FN prêt pour le pouvoir ? "Ce qui est sûr, c'est que les autres se montrent incapables de gouverner, ne défendant pas une politique à laquelle les Français aspirent. Et puis c'est instabilité et amateurisme, de remaniement en remaniement", renverse Nicolas Bay, secrétaire général adjoint du parti.
"De nombreux dirigeants et cadres du mouvement, et même d'autres, sont des pointures dans leurs domaines", appuie David Rachline, maire FN de Fréjus (sud), citant notamment le député européen Florian Philippot, vice-président du parti, diplômé de la prestigieuse Ecole nationale d'administration (ENA) qui forme les élites françaises.


'Quincaillerie des années soixante'
Pourtant, lorsque les micros sont éteints, plusieurs cadres émettent des doutes, voire des inquiétudes à l'idée de voir le parti gouverner demain.
"En terme d'élus, de réseaux, de tissus dans le réseau social et citoyen, c'est extrêmement pauvre. De nombreux cadres me disent: +On n'est pas encore prêts et si on gagnait 2017, ça serait dramatique. On n'a pas la culture de gouvernement et la capacité humaine pour exercer le pouvoir+", rapporte Sylvain Crépon, sociologue spécialiste du FN.

Premier problème : la structure. "Le FN connaît un développement extrêmement rapide, nous travaillons à ce que son organisation humaine soit en adéquation avec son poids électoral", euphémise un député européen. "On a des résultats miraculeux avec une quincaillerie des années soixante", s'étonne un membre du bureau politique. Pour le pouvoir, le parti manque de personnalités prêtes pour le pouvoir. "Marine est prête, les autres non", ajoute-t-il.

"Vous imaginez demain +Marine+ à l'Elysée ? Il n'y a pas assez de ministres ! Qui est son directeur de cabinet ? Qui est ambassadeur à Washington ? S'il n'y a qu'une dissolution, et qu'on peut avoir 150 députés, on met qui ?" s'étrangle un frontiste qui connaît bien l'appareil. Quelques voix s'interrogent déjà sur le choix des eurodéputés FN, estimant que certains ne se distinguent pas par leur travail.

Dans un documentaire diffusé en avril sur la chaîne parlementaire LCP, Jean-Marie Le Pen, qui avait accédé au second tour de la présidentielle en 2002, était interrogé sur la capacité à gouverner du FN à l'époque: "Non, non, nous n'étions pas prêts à prendre le pouvoir", répondait-il. Et de nuancer aussitôt : "On peut être président sans (y) être prêt."

 

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commentaires (3)

Ils peuvent dormir tranquillement sur leurs 2 oreilles, ils ne feront pas pire que sarkozy et hollande... et si au passage il mettaient Monsieur Alain Soral comme ministre des AE, ils y gagneraient beaucoup et la France avec.

Ali Farhat

00 h 56, le 11 septembre 2014

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Commentaires (3)

  • Ils peuvent dormir tranquillement sur leurs 2 oreilles, ils ne feront pas pire que sarkozy et hollande... et si au passage il mettaient Monsieur Alain Soral comme ministre des AE, ils y gagneraient beaucoup et la France avec.

    Ali Farhat

    00 h 56, le 11 septembre 2014

  • ET ILS ONT BIEN RAISON D'EN DOUTER, ÉTANT DONNÉ LA "FABULEUSE GOUVERNANCE" PASSÉE A JAMAIS DÉPASSÉE DE LEURS ANCÊTREZ-ÉBAUBIS FRANQUISTES, FASCISTES ET /OU NAZIS. TFÎÎÎH !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    15 h 00, le 10 septembre 2014

  • C'est une appréhension disons normale ..Vu que le FN en France n'a jamais était au pouvoir ...en plus, vu la gouvernance catastrophique du dernier gouvernement socialiste en UE...il y a vraiment matière a avoir des doutes sur la capacité future de gouverner ...car après le départ des socialistes , l'ardoise a régler , va être colossale ....

    M.V.

    11 h 40, le 10 septembre 2014

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