Les Américains soutiennent fortement les frappes contre l'Etat islamique

Une forte majorité d'Américains est favorable à des frappes aériennes américaines en Irak et en Syrie contre les jihadistes de l'Etat islamique (EI), selon un sondage paru mardi, un consensus reflété par les appels de parlementaires des deux partis à "détruire" l'EI.

Une écrasante majorité de 91% des Américains considère que l'EI représente une menace grave contre les intérêts vitaux des Etats-Unis, selon un sondage Washington Post/ABC News. 71% des personnes interrogées sont favorables aux frappes aériennes menées par l'armée américaine depuis un mois en Irak, et 65% soutiennent même une extension de ces frappes en Syrie.

Au Congrès, républicains comme démocrates réclament à l'unisson la "destruction" de l'EI. Beaucoup estiment, comme Barack Obama lui-même, que le président américain dispose déjà des pouvoirs nécessaires pour mener une campagne aérienne, mais des voix dans les deux partis appellent à un vote formel pour autoriser une opération militaire d'envergure, surtout si elle impliquait l'envoi de soldats, ou même simplement de conseillers militaires supplémentaires.

Les dirigeants parlementaires semblaient enclins à ne pas réclamer de vote, en pleine période électorale, mais attendaient que Barack Obama présente sa stratégie, d'abord mardi en privé aux quatre plus hauts responsables du Congrès, puis publiquement mercredi soir aux Américains. "J'attends du président qu'il présente une stratégie contre cette menace terroriste afin de la détruire", a affirmé mardi le président de la Chambre des représentants, le républicain John Boehner, sans poser de pré-conditions. Il a par exemple refusé d'exclure a priori la participation de troupes au sol.

Les élus veulent aussi que les Etats-Unis ne soient pas seuls à porter l'opération. "Il faut qu'il montre qu'il est un leader, qu'il peut rassembler les partenaires de la Ligue arabe, ce qu'il n'a pas réussi à faire dans le passé, et qu'il peut pousser l'Otan à en faire un peu plus", a réclamé le représentant Mike Rogers, président de la commission du Renseignement, sur Fox News. Mais selon le représentant républicain Adam Kinzinger, "s'il demandait son avis au Congrès, il recevrait un appui écrasant".

La volonté d'intensifier la campagne militaire contre l'EI dépasse le seul cercle des faucons interventionnistes. Le sénateur républicain Rand Paul, traditionnellement très réfractaire aux engagements militaires à l'étranger, s'est récemment rallié aux appels pour anéantir l'EI. Selon la sénatrice démocrate Dianne Feinstein, Barack Obama a les pouvoirs qu'il lui faut, mais "la question est de savoir pendant combien de temps".