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Liban

Rêves à vendre, une étude sur l’exploitation des employées de maison népalaises et bangladaises

L’association Kafa et l’Agenda légal ont lancé hier l’étude au cours d’une conférence de presse à l’USJ.

L'association Kafa et l'Agenda légal ont lancé hier une étude sur le thème : « Rêves à vendre : entre le recrutement et le travail au Liban, voyage d'exploitation des employées de maison du Népal et du Bangladesh ». Le lancement de cette étude, qui traite des modalités d'embauche des employées de maison du Népal et du Bangladesh et leur exploitation au Liban, s'est effectué à la faculté de médecine de l'Université Saint-Joseph.
À partir de témoignages d'employées de maison recrutées depuis ces deux pays, de responsables de bureaux de recrutement et de fonctionnaires, l'étude a conclu que la majorité des employées de maison népalaises et bangladaises concernées par l'étude ont été victimes de formes de trafic humain et de travail forcé. Pour s'acquitter des frais de recrutement, la majorité des femmes migrantes se sont endettées. Les dettes de 63 % d'entre elles s'élèvent de 100 à 1 000 dollars, avec les intérêts. Elles ont mis entre six mois et 4 ans à rembourser cette dette.


Par ailleurs, les employeurs sont eux aussi victimes d'exploitation de la part des bureaux de recrutement, car ils sont soumis à d'importantes commissions. Selon les autorités officielles, les coûts d'émigration d'une femme népalaise ou bangladaise s'élèvent à 650 dollars américains en moyenne. Or les bureaux de placement imposent aux employeurs des paiements de l'ordre de 1 300 à 3 000 dollars américains, se réservant ainsi une marge de gain importante.
Les femmes migrantes ont souvent été leurrées sur leurs conditions de travail et de vie au Liban. Les intermédiaires leur ont caché certaines informations ou leur ont menti sur leurs salaires, leurs congés, leurs horaires de travail, leurs droits à contacter leurs familles, alors qu'ils connaissent pertinemment les conditions de vie de la main-d'œuvre migrante au Liban. À ce propos, 83 % des employées de maison migrantes interrogées ont déclaré qu'elles n'auraient jamais pris la décision de venir travailler au Liban si elles avaient été informées au préalable des conditions de travail. S'exprimant sur leur premier emploi, 82 % des personnes interrogées ont estimé qu'elles se sentaient forcées de travailler, 50 % d'entre elles ont indiqué qu'elles ne recevaient pas leur salaire chaque mois et 40 % ont affirmé que leur employeur retenait leur salaire pour une période de trois mois en moyenne. Ces femmes ont aussi évoqué la confiscation de leur passeport, l'interdiction de quitter le domicile de leur employeur et affirmé que leur employeur avait effectué des coupes dans leur salaire.

L'association Kafa et l'Agenda légal ont lancé hier une étude sur le thème : « Rêves à vendre : entre le recrutement et le travail au Liban, voyage d'exploitation des employées de maison du Népal et du Bangladesh ». Le lancement de cette étude, qui traite des modalités d'embauche des employées de maison du Népal et du Bangladesh et leur exploitation au Liban, s'est effectué à...
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