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Nemmouche: Le Monde répond aux critiques sur ses révélations

Le directeur du Monde, Gilles Van Kote, a déclaré dimanche à l'AFP que son journal "n'a pas eu le sentiment de mettre en danger qui que ce soit" en révélant samedi que Mehdi Nemmouche avait été geôlier d'otages en Syrie.

Le Monde a été vivement critiqué ce week-end par l'ex-otage Didier François, pour qui révéler cette information était "irresponsable" car cela met en danger les otages restés captifs, le travail des services anti-terroristes et les citoyens français.

"Si nous avions eu le sentiment que cela pouvait mettre en danger qui que ce soit, nous ne l'aurions pas sortie, ce n'est pas le genre de la maison. Nos quatre otages ont été libérés, d'autres ont été exécutés, et cette personne est en prison", a répondu le directeur du Monde, joint au téléphone par l'AFP.

"Et le Parquet ne nous a pas suppliés de ne pas le sortir, contrairement à ce qu'a écrit Libération. Nous avons contacté le Parquet, qui savait donc que nous avions l'information et qui a refusé de commenter, mais il n'a pas été demandé au journal de ne pas la sortir, ni non plus par les services de renseignements", a-t-il dit.

Selon des sources policières, les enquêteurs ont été gênés, mais pas surpris par la divulgation de l'information. Ils s'y attendaient tôt ou tard. "C'est étonnant que cela ait tenu aussi longtemps", a indiqué l'une de ces sources à l'AFP.

Samedi, Le Monde a révélé que Medhi Nemmouche, tueur présumé du Musée juif de Bruxelles, aujourd'hui incarcéré en Belgique, "aurait été l'un des geôliers des otages occidentaux détenus" en Syrie.

Cette divulgation a poussé l'hebdomadaire Le Point, employeur de Nicolas Hénin, à diffuser le témoignage de son journaliste qui a affirmé avoir reconnu en Mehdi Nemmouche l'un de ses geôliers.

Dans la foulée, Libération a rapporté que les quatre otages français libérés en avril 2014 avaient tous "identifié sur photos, vidéo et matériel sonore Mehdi Nemmouche comme ayant été un de leurs gardiens".

Samedi soir, le journaliste d'Europe 1 Didier François, autre ex-otage, a jugé dans une interview à Libération que la révélation de cette information par le Monde était "irresponsable" car cela "pose un véritable problème pour l'enquête, pour les témoins et pour les otages restés là-bas".

"Cela permet malheureusement d'alerter les autres ravisseurs sur le fait que les services français détiennent des éléments sur les membres de ce groupe terroriste ayant déjà perpétré des attentats. Du coup, ça va leur permettre de se protéger, ce qui met en danger le travail des spécialistes du contre-terrorisme et les citoyens français", a-t-il expliqué.

Libération a affirmé samedi avoir "choisi de ne pas sortir ce scoop" à la demande impérieuse du Parquet de Paris et de la DGSI, les services de renseignement français, et n'avoir décidé de le publier "qu'après la décision du Monde de le faire".

Selon Libération, le Parquet avait demandé la même discrétion à tous les médias "pour ne pas risquer de faire porter les conséquences sur la vingtaine d'autres otages occidentaux" restés sur place.

Le directeur du Monde, Gilles Van Kote, a déclaré dimanche à l'AFP que son journal "n'a pas eu le sentiment de mettre en danger qui que ce soit" en révélant samedi que Mehdi Nemmouche avait été geôlier d'otages en Syrie.Le Monde a été vivement critiqué ce week-end par l'ex-otage Didier François, pour qui révéler cette information était "irresponsable" car cela met en danger les...