Le président de la Chambre s’entretenant hier avec le député Michel Murr.
Les visiteurs de Aïn el-Tiné ont rapporté hier que « le président de la Chambre, Nabih Berry, a tiré la sonnette d'alarme face au vide institutionnel et mis en garde contre les dangers qui menacent le pays ». Il aurait réitéré dans ce cadre son refus de l'autoprorogation du mandat parlementaire. « Cette rallonge signifierait le prolongement du blocage, du vide et de la paralysie, tant que le Parlement est incapable d'exercer ses fonctions et d'accomplir ses devoirs », a-t-il signalé aux députés du 8 Mars.
Il a par ailleurs révélé à ses visiteurs « avoir été le premier à signer la charte des autorités et personnalités islamiques, spirituelles et politiques. Cette charte stigmatise tout ce que les terroristes font subir aux chrétiens de la région, à savoir le meurtre et l'exode forcé, et s'engage à œuvrer à préserver la présence chrétienne dans la région, dont les chrétiens sont indissociables ».
Les députés qui se sont rendus hier à Aïn el-Tiné sont : Michel Moussa, Hani Kobeïssy, Abdel Majid Saleh, Estephan Doueihy, Ali Khreiss, Farid el-Khazen, Bilal Farhat, Hassan Fadlallah, Émile Rahmé, Walid Succariyé, Kassem Hachem, Walid Khoury, Yassine Jaber, Ali Ammar, Nabil Nicolas, Abbas Hachem, Ali Fayad, Nawwar Sahili, Ali Bazzi et Ali Mokdad.
Le président de la Chambre a reçu par ailleurs le ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur, Élias Bou Saab, ainsi que le député Michel Murr et l'ancien ministre Albert Mansour.
L'assistance de Murr
S'exprimant à l'issue de sa visite, Michel Murr a fait état « d'options sur lesquelles le président Berry œuvrera afin de trouver des solutions à la situation actuelle ». Expliquant le contexte de sa visite, l'ancien ministre a déclaré qu' « en ces circonstances difficiles, il est nécessaire de se concerter avec le président Berry, surtout qu'on a l'habitude de recourir à lui pour faire face aux crises ardues. Il est notre référence pour régler les affaires touchant au pays ». Pour le député du Metn, « même si la solution est complexe, il ne faut pas baisser les bras. C'est pourquoi nous avons examiné des issues possibles à la situation de crise subie par les Libanais, qui ignorent jusqu'où va le pays ».
À la question de savoir si ces concertations ont porté sur la présidentielle, Michel Murr a répondu : « Non, pas vraiment, puisqu'il existe d'autres crises importantes, comme celle à laquelle fait face l'armée, ou encore la situation de vide général. Les solutions envisagées ne se limitent donc pas à la présidentielle. »
Interrogé sur son rôle dans la recherche de solutions et de compromis, il a affirmé que « le président Berry, fort de sa place, cherche des issues à la crise. Il a besoin d'aide. Nous l'assistons dans cette démarche ». Le député a ainsi soutenu le refus du président de la Chambre d'une rallonge du mandat parlementaire. « Il n'est pas acceptable de proroger le mandat du Parlement lorsque celui-ci ne légifère pas », a-t-il souligné, rappelant que « le dilemme sans précédent vient du fait que sans prorogation ni législatives, le pays irait vers le vide parlementaire ».
LES VIDES... DU VIDE !
20 h 03, le 05 septembre 2014