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Économie - La Rochelle

Valls : Nous ne faisons pas de l’austérité

Manuel Valls au cours de l’université d’été du PS à La Rochelle. Stéphane Mahe/Reuters

Le Premier ministre français Manuel Valls a répondu hier à ses détracteurs de gauche en martelant que son gouvernement ne faisait « pas de l'austérité ». Si la lutte contre les déficits est « une priorité », cette « réduction des déficits ne doit pas se faire par dogmatisme, ce n'est pas un but en soi », et « sur cette question, il n'y a pas de débat à avoir entre nous », a-t-il lancé sous les applaudissements en clôture de l'université d'été du PS à La Rochelle.
Dans une anaphore, il a asséné huit fois de suite : « Nous ne faisons pas l'austérité. »
« Quand nous créons 60 000 postes dans l'Éducation nationale pour refaire de l'école une priorité, nous ne faisons pas de l'austérité. Quand nous préservons les missions du budget de la Culture pour la création et le spectacle vivant, nous ne faisons pas de l'austérité. Quand nous créons des postes de policiers et de gendarmes, pour garantir la sécurité des Français sur tout le territoire – dans les quartiers populaires, dans les zones rurales –, nous ne faisons pas de l'austérité », a-t-il dit sous de vifs applaudissements. « Quand nous créons des postes dans la Justice, le pénitentiaire, et pour mettre en œuvre la réforme pénale, nous ne faisons pas de l'austérité. Quand nous agissons avec les emplois d'avenir pour permettre aux jeunes de débuter dans la vie, nous ne faisons pas de l'austérité », a-t-il lancé. « Quand nous augmentons le RSA de 10 %, quand nous mettons en place un grand plan de lutte contre la pauvreté, nous ne faisons pas de l'austérité. Quand nous augmentons l'allocation de rentrée scolaire que viennent de toucher des milliers de familles, nous ne faisons pas de l'austérité. Quand nous augmentons les bourses pour les étudiants, nous ne faisons pas de l'austérité », a ajouté le chef du gouvernement.
Il a donc exhorté les socialistes à ne pas « caricaturer » eux-mêmes leur action car « d'autres s'en chargent ». « Sachons expliquer, valoriser ce que nous faisons ! Soyons-en fiers ! Nous faisons des choix calibrés, équilibrés. Ils visent à préserver notre modèle social », a-t-il encore dit.

Aux chefs d'entreprise, « faites preuve de patriotisme économique »
Par ailleurs, Manuel Valls a exhorté les chefs d'entreprise à « faire preuve de patriotisme économique ». « La nation a consenti un effort nécessaire, et c'est donc maintenant aux chefs d'entreprise, parce que nous créons un début de confiance, de faire preuve de patriotisme économique sur les salaires, en embauchant, en formant, en investissant », a lancé le Premier ministre devant les militants PS, quatre jours après avoir dit devant le Medef qu'il « aime l'entreprise ».
Cette ode aux entreprises avait été très mal accueillie par les contestataires du PS et la gauche de la gauche. « La nation a consenti un effort sans précédent. Cet effort était nécessaire. Il va se mettre progressivement en œuvre. J'assume que la gauche fasse ce qui est nécessaire pour renforcer l'économie, et donc les entreprises qui créent de la richesse et de l'emploi. Et nous le faisons dans le dialogue, en associant les syndicats aux réformes conduites. Et nous sommes vigilants, exigeants sur les engagements qui ont été pris », a ajouté Manuel Valls.

« L'Allemagne aura aussi besoin de relance » économique
L'Allemagne ne pourra pas « échapper à ses responsabilités » et aura elle aussi besoin d'une relance économique face au ralentissement de la croissance européenne, a en outre estimé le Premier ministre. « Tous les pays doivent prendre leurs responsabilités. Et l'Allemagne ne peut pas échapper aux siennes. Elle aura aussi besoin d'une relance », a jugé le chef du gouvernement, alors que la France pousse pour ralentir le rythme de réduction des déficits publics en Europe pour ne pas étouffer la croissance. Manuel Valls a également salué l'action, plus souple monétairement, de la Banque centrale européenne (BCE) et de son président Mario Draghi ces derniers mois, tout en appelant à aller « plus loin ». « Reconnaissons-le : la politique monétaire a commencé à changer. Mais il faut aller plus loin », a dit le Premier ministre, qui, depuis sa prise de fonctions, avait jugé à plusieurs reprises l'euro surévalué sur le marché des changes. « La position du président de la BCE aujourd'hui, c'est celle que nous défendons. C'est celle portée depuis deux ans par le président de la République. C'est celle qui est prônée par de nombreuses institutions internationales, par des économistes. C'est celle que je porte depuis cinq mois », a fait valoir M. Valls.

(Source : AFP)

Le Premier ministre français Manuel Valls a répondu hier à ses détracteurs de gauche en martelant que son gouvernement ne faisait « pas de l'austérité ». Si la lutte contre les déficits est « une priorité », cette « réduction des déficits ne doit pas se faire par dogmatisme, ce n'est pas un but en soi », et « sur cette question, il n'y a pas de débat à avoir entre...

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