Bahreïn: 10 ans de prison confirmés pour le photojournaliste Ahmed Humaidan (source judiciaire)

Une Cour d'appel de Bahreïn a confirmé dimanche la condamnation à 10 ans de prison du photojournaliste chiite bahreïni Ahmed Humaidan, jugé pour implication dans une attaque contre la police dans ce pays secoué par des troubles politiques, selon une source judiciaire.

La confirmation du jugement est intervenue en dépit d'appels pressants d'organisations de défense des droits de l'Homme qui demandaient une annulation de la peine prononcée le 26 mars contre le reporter.

Ahmed Humaidan, 25 ans, présent à la barre dimanche, était poursuivi pour une attaque contre le commissariat de police de Sitra, village chiite proche de Manama, le 8 avril 2012. Son procès s'était ouvert le 12 février 2013.
Il faisait partie d'un groupe de 32 chiites jugés pour la même affaire. En première instance, 26 accusés, dont M. Humaidan, avaient été condamnés à dix ans de prison chacun et trois autres avaient écopé de trois ans de détention chacun.
Trois autres prévenus avaient été acquittés faute de preuves.

Plusieurs ONG, dont Reporters sans frontières (RSF) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), avaient lancé des appels à la clémence ces derniers jours auprès des autorités.
Selon l'acte d'accusation, les 32 personnes jugées dans cette affaire avaient attaqué en avril 2012 le poste de police de Sitra à l'aide de cocktails Molotov et de bombes artisanales bourrées de clous.
Elles avaient incendié une partie du poste et blessé l'un des agents de police, toujours selon l'acte d'accusation.

Des dizaines de chiites ont été jugés ces derniers mois pour leur participation aux troubles qui accompagnent la contestation du régime.

Bahreïn, petit pays du Golfe dirigé par la dynastie sunnite des Al-Khalifa, est secoué depuis février 2011 par un mouvement de contestation animé par la majorité chiite qui réclame une monarchie constitutionnelle.
Face à la poursuite du mouvement, le pouvoir a alourdi l'an dernier les peines pour les auteurs de violences et introduit la peine de mort ou la prison à perpétuité en cas de morts ou de blessés.