« La Musica deuxième »

« Ce sont des gens qui se sont aimés et qui se sont séparés. Ils sont encore jeunes. [...] Ils ont fait comme tout le monde, ils se sont mariés, ils se sont installés et puis voilà, ils ont été arrachés l'un à l'autre par les forces mauvaises de la passion. Ils ne savent pas encore qu'ils ont été "eus". Ils sont là pour le dernier acte de leur séparation, celui du jugement de divorce. Ils ne savent toujours pas ce qui leur est arrivé. Ils sont venus chacun de son côté pour se revoir une dernière fois, mais cela, sans presque le vouloir. Tous les deux dans cet hôtel de France pendant une nuit d'été, sans un baiser, je les fais parler des heures et des heures. Pour rien d'autre que pour parler. Dans la première partie de la nuit, leur ton est celui de la comédie, de la dispute. Dans la deuxième partie de la nuit, ils sont revenus à cet état intégral de l'amour désespéré. »
C'est ainsi que Marguerite Duras présente ce dialogue entre deux ex-(?)amants, amoureux. Un dialogue écrit sur un rythme musical avec des hauts, des bas mais aussi des pauses, des interruptions et des non-dits qui en disent long.