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Économie

Le rôle de Christine Lagarde dans l’affaire Tapie-Crédit lyonnais

La directrice du FMI Christine Lagarde et l’homme d’affaires français Bernard Tapie. Georges Gobet-Jacques Demarthon/AFP

La patronne du FMI Christine Lagarde a été mise en examen mardi pour « négligence ». En cause, son rôle controversé quand elle était à Bercy dans le règlement du conflit entre Bernard Tapie et le Crédit lyonnais, une affaire vieille de 20 ans née de la vente d'Adidas.

Les faits
Tout commence le 15 février 1993, quand Bernard Tapie annonce la vente du fabricant allemand d'équipements sportifs Adidas pour 315,5 millions d'euros, soit peu ou prou le montant qu'il en espérait. L'acquéreur est en fait un groupe d'investisseurs dont fait partie le Crédit lyonnais, qui est alors une banque publique.
Mais le 26 décembre 1994, le président du directoire d'Adidas, Robert Louis-Dreyfus, en prend le contrôle pour 701 millions d'euros. L'ancien ministre de la Ville de François Mitterrand juge cette revente frauduleuse et réclame, l'année suivante, 229 millions d'euros de plus-values de cession à la banque.
Une longue bataille judiciaire s'engage alors. Plusieurs décisions favorables à Bernard Tapie sont remises en cause ou cassées. Une médiation est tentée mais échoue en 2005. En 2006, la Cour de cassation annule une décision de la cour d'appel qui donne gain de cause à l'homme d'affaires et lui alloue 145 millions d'euros.
Quand Christine Lagarde devient ministre de l'Économie de Nicolas Sarkozy en 2007, elle hérite d'un véritable imbroglio. Le Consortium de réalisation (CDR), organisme chargé de gérer le passif du Crédit lyonnais après sa quasi-faillite, accepte fin 2007 la saisine d'un tribunal arbitral, qui le condamne le 11 juillet 2008 à verser 285 millions d'euros à Bernard Tapie, soit quelque 400 millions d'euros avec les intérêts.

L'enquête
Ministre pendant les faits, Christine Lagarde est la cible d'une enquête distincte de la Cour de justice de la République (CJR), alors que les juges d'instruction poursuivent leurs investigations. Ils ont mis en examen cinq personnes pour escroquerie en bande organisée, qu'ils soupçonnent d'avoir mis en place un « simulacre » d'arbitrage : Bernard Tapie, son avocat Maurice Lantourne, l'un des juges arbitres, Pierre Estoup, l'ancien président du CDR Jean-François Rocchi et l'ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde à Bercy et actuel PDG d'Orange, Stéphane Richard.

Ce qui est reproché à Christine Lagarde
Le recours à l'arbitrage, une procédure privée, pour résoudre une affaire mettant en jeu des deniers publics avait été vivement contesté, notamment par l'opposition. L'Agence des participations de l'État (Ape) s'opposait à ce scenario, qui avait au contraire les faveurs de l'Élysée.
De son côté, à Bercy, Christine Lagarde a donné des instructions aux représentants de l'État au sein du conseil d'administration de l'EPFR, l'entité qui contrôle le CDR, pour aller à l'arbitrage, d'une part, et pour ne pas contester la sentence arbitrale rendue en 2008, d'autre part.
Christine Lagarde a toujours assumé son choix et s'est toujours défendue par sa volonté de mettre fin à une procédure jugée longue et coûteuse. Pressée de questions par les magistrats de la CJR, lors d'une audition en mai 2013, elle avait néanmoins concédé qu'elle aurait pu être mieux informée : « J'aurais dû être plus méfiante », avait-elle lâché, selon une source proche du dossier.
À l'époque, elle avait semblé charger son directeur de cabinet, Stéphane Richard. Dans des auditions plus récentes, elle est beaucoup plus réservée sur ce point, a indiqué cette source.

La patronne du FMI Christine Lagarde a été mise en examen mardi pour « négligence ». En cause, son rôle controversé quand elle était à Bercy dans le règlement du conflit entre Bernard Tapie et le Crédit lyonnais, une affaire vieille de 20 ans née de la vente d'Adidas.
Les faitsTout commence le 15 février 1993, quand Bernard Tapie annonce la vente du fabricant allemand...

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