Le Comité des ulémas a estimé hier dans un communiqué que l'État ne devrait pas négocier avec « les terroristes takfiristes et adopter une feuille de route précise afin de libérer les otages sans pour autant faire appel à des médiations de personnes partiales qui n'œuvreront que dans l'intérêt des groupes auxquels ils appartiennent ».
« Le danger qui est représenté par al-Nosra et Daech est d'ordre existentiel et nous proposons l'adoption de textes de lois stipulant des sanctions exemplaires par le Parlement », a ajouté le Comité, qui a noté que « le mystère entoure toujours l'affaire des événements de Ersal, surtout après que certaines parties de sécurité eurent dévoilé des informations sur la présence d'éléments armés dans la localité et prétendu qu'ils interpellent toute personne soupçonnée de coopérer avec les forces de l'ordre ».
« Ceci augmente, selon le Comité, le sentiment de paranoïa chez les Libanais concernant la présence des takfiristes aux abords du village. » Le Comité des ulémas s'est dit déçu de la façon avec laquelle cette crise a été gérée par la classe politique qu'il a tenue pour responsable de ce qui s'est passé à Ersal « parce qu'ils n'ont pas osé éradiquer ce phénomène extrémiste et qui, au contraire, ont décidé de négocier avec ces groupuscules en leur permettant ainsi de s'enfuir et de prendre avec eux les otages ».
En soirée, le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, a tenu une réunion avec une délégation des familles des militaires pris en otage par les islamistes à Ersal, en présence du directeur général de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim. M.
Machnouk a assuré devant ses visiteurs que « la libération des militaires était un devoir patriotique ». Il a ajouté que « cette affaire n'admet aucun compromis et que les tractations se poursuivent pour les libérer, mais loin des médias et des réseaux sociaux qui transmettent des messages erronés ». La délégation a invité le Comité des ulémas à reprendre sa mission qu'il avait décidé de suspendre.
Selon M. Machnouk, la décision des ulémas est « injustifiée ». Il a en outre souligné que les menaces de liquider les militaires, proférées par les ravisseurs, ne sont pas sérieuses. « Ces derniers ne vont pas lâcher un atout qu'ils détiennent », a-t-il dit.
Liban
Le Comité des ulémas privilégie une « feuille de route » permettant la libération des otages
OLJ / le 26 août 2014 à 00h00