Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Syrie

La France a livré des armes à des rebelles syriens « il y a plusieurs mois »

Un an après, l'attaque chimique à la Ghouta reste impunie ; le conflit a fait 180 000 morts.

Un masque posé sur le visage d’une statue sur la place des Martyrs à Beyrouth, en référence à l’attaque chimique au gaz de sarin du régime. Alia Haju/Reuters

La France a livré des armes il y a plusieurs mois à des rebelles syriens pris « en tenaille » entre le régime de Bachar el-Assad et l'État islamique, a déclaré hier le chef de l'État François Hollande.
Ces livraisons sont intervenues « il y a plusieurs mois, quand des rebelles syriens faisaient face à la fois aux armées du dictateur Bachar el-Assad et au comportement de ce groupe terroriste, l'État islamique », a déclaré M. Hollande, en déplacement sur l'île de La Réunion. « On ne pouvait pas laisser les seuls Syriens qui préparaient la démocratie (...) être sans armes », a-t-il fait valoir devant la presse.
« Aujourd'hui encore, c'est terrible, ce qui se passe en Syrie », a-t-il poursuivi, avec, « d'un côté, l'État de Bachar el-Assad qui continue de pilonner et de massacrer, (de l'autre) l'État islamique et, au milieu, celles et ceux qui étaient supposés préparer l'avenir et qui sont pris en tenaille ».
De plus, un an après l'attaque chimique qui a fait des centaines de morts près de Damas, l'arsenal chimique syrien a été détruit mais la justice n'a toujours pas été rendue aux victimes, affirmait hier Human Rights Watch. En effet, le 21 août 2013, une attaque au gaz sarin sur la Ghouta orientale et Moadamiyat al-Cham, deux bastions de la rébellion de l'est et du sud-ouest de la capitale syrienne, fait des centaines de morts. « Le coupable continue de perpétrer des crimes contre l'humanité avec d'autres armes, en bombardant les maisons et les marchés avec des missiles et des barils d'explosifs », rappelle le Conseil national syrien en référence aux barils largués par les hélicoptères du régime, notamment sur les secteurs rebelles de la métropole d'Alep, et qui ont fait plusieurs centaines de victimes depuis fin 2013.
D'après un nouveau bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) publié hier, plus de 180 000 personnes, dont un tiers de civils, ont trouvé la mort dans le conflit qui ravage la Syrie depuis trois ans.
D'un point de vue stratégique, pour la Syrie, la montée en puissance des jihadistes de l'État islamique (EI) poussera tôt ou tard les Occidentaux à négocier avec le président Bachar el-Assad qu'ils ont diabolisé mais dont ils devront reconnaître le rôle-clé pour faire face à cette menace. En effet, la menace représentée par l'État islamique commence à faire évoluer les esprits sur la politique à l'égard de la Syrie. Après plus de trois ans de guerre civile, l'opposition modérée dont les Occidentaux pensaient qu'elle finirait par l'emporter est désormais éclipsée par les islamistes radicaux. Pour le régime de Damas, le combat contre l'EI ouvre de nouvelles perspectives. « Le régime reconnaît qu'une ouverture des Occidentaux se fera en secret, via les services de renseignements plutôt que par la voie diplomatique. L'ouverture politico-diplomatique demande plus de temps », note Salem Zahran, un journaliste libanais proche de Damas. Pour Ghaleb Kandil, un autre journaliste proche du régime de Damas, l'Occident sera obligé de négocier avec Assad tôt ou tard. « L'État syrien est la seule instance disposant de suffisamment de renseignements sur les terroristes », souligne-t-il.
Enfin, de son côté, un ancien général américain a suggéré hier que l'armée américaine doit lancer sans attendre une action décisive pour « éradiquer » les islamistes radicaux non seulement en Irak, mais aussi en Syrie, où les États-Unis ont jusqu'alors toujours refusé de mener des frappes. Cette suggestion a été approuvée par le chef d'état-major interarmées américain hier dans la soirée qui a estimé que l'État islamique a été « coupé dans son élan » grâce aux frappes américaines dans le nord de l'Irak, mais que, pour en venir à bout, il faudra s'y attaquer aussi en Syrie.

(Sources : agences)

La France a livré des armes il y a plusieurs mois à des rebelles syriens pris « en tenaille » entre le régime de Bachar el-Assad et l'État islamique, a déclaré hier le chef de l'État François Hollande.Ces livraisons sont intervenues « il y a plusieurs mois, quand des rebelles syriens faisaient face à la fois aux armées du dictateur Bachar el-Assad et au comportement de...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut