Rechercher
Rechercher

Liban

Présidentielle : Harb propose un déblocage par le rétablissement du quorum ordinaire

Le ministre des Télécoms, Boutros Harb, dont le nom figure en permanence en bonne place sur la liste des présidentiables, a lancé hier une initiative visant à débloquer l'élection présidentielle en proposant au président de la Chambre, Nabih Berry, de rétablir le quorum ordinaire (majorité absolue des députés) pour les séances d'élection du chef de l'État, en lieu et place de celui des deux tiers retenu actuellement.
M. Harb a fait part de son initiative sous la forme d'une lettre à M. Berry dont il a donné lecture lors d'une conférence de presse. Il en avait préalablement communiqué la teneur à l'intéressé. Il s'agit, selon lui, de « régler la crise de la présidentielle et de sortir le pays de l'impasse constitutionnelle dans laquelle il se trouve pris ».
S'adressant à M. Berry, le député du Batroun commence par dire qu'en dépit de son avis constitutionnel, il « apprécie » le souci du chef du législatif d'assurer une « majorité qualifiée » à l'élection du président de la République et rappelle qu'en 2007-2008, le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, avait adopté la même attitude, ce qui avait contraint le 14 Mars à accepter que les séances électorales soient conditionnées par le quorum des deux tiers.
« Sauf qu'à ce stade, nous avons dépassé le débat sur cette question et nous sommes entrés dans une situation qui constitue un précédent historique sur le plan de la pratique constitutionnelle », souligne-t-il.
Rappelant ce qui s'est passé lors de la première séance de la Chambre, tenue le 22 mai dernier, M. Harb estime qu'il aurait fallu, ce jour-là, « en vertu des us et des coutumes constitutionnels », que l'on procède au second tour de l'élection au cours de la même séance et sur la base de la règle qui stipule que le vote doit se dérouler à la majorité absolue. « Sauf qu'un camp politique déterminé (le bloc du Changement et de la Réforme et le Hezbollah), formant plus du tiers du nombre des députés, s'est retiré de la séance » pour faire échec au quorum des deux tiers.
« Étant donné que le camp précité a continué à faire de l'obstructionnisme, le Liban est resté jusqu'à ce jour, le 86e après la fin du mandat présidentiel, sans chef de l'État, avec tout ce que cela suppose comme retombées sur la bonne marche des institutions constitutionnelles et sur la capacité du Liban à faire face aux graves périls qui le menacent », ajoute M. Harb.
Et de renchérir : « Il ne s'agit plus aujourd'hui d'une course à la présidence ni d'une lutte pour le pouvoir. C'est de bien davantage qu'il est question désormais, de la survie ou pas de la République, de la pérennité ou pas de l'État, du sort des Libanais et du rôle des chrétiens en Orient. »
« Voilà pourquoi l'approche de la question présidentielle doit changer »,
souligne-t-il, assimilant l'attitude de ceux qui « font échec aux dispositions de la Constitution » à un « coup d'État politique contre la Constitution et l'État, tout à fait similaire aux putschs militaires que le Liban n'a pas connus ».
« Je ne sais pas si, à ce stade, l'accession d'un individu donné à la présidence est devenue plus importante que la stabilité, la sécurité, la tranquillité et l'ordre, et si l'on considère désormais que tout est permis pour parvenir à cet objectif, même s'il faut pour cela paralyser les institutions, frapper la Constitution et jeter le pays dans le vide », souligne-t-il.
« Tenter d'amener les forces politiques à se mettre d'accord sur un président est une bonne chose, mais cela ne veut pas dire qu'il faut installer le vide à la présidence si un tel accord est impossible à obtenir. » Dès lors, propose M. Harb, il convient de retourner aux règles constitutionnelles de l'élection. « Si nous ne nous mettons pas d'accord, comme c'est le cas aujourd'hui et comme ce sera toujours le cas tant que le général Michel Aoun continuera de refuser l'application de la Constitution, faudra-t-il que la République reste sans président? » s'interroge-t-il.
« Je vous connais bien, monsieur le Président (de la Chambre). Vous n'êtes pas de ceux qui fuient devant les responsabilités. Vous avez donné suffisamment d'opportunités à un éventuel accord, mais il n'y a pas eu d'accord. Retournons donc aux règles, à la Constitution et aux principes démocratiques vrais. Procédons au choix d'un président patriote, intègre et compétent sur la base de la majorité absolue prévue par l'article 49 de la Constitution. Et comme nous avons déduit que, pour le premier tour, il faut un quorum des deux tiers, déduisons que, pour les tours suivants, le quorum doit se limiter à la majorité absolue », lance-t-il.

Le ministre des Télécoms, Boutros Harb, dont le nom figure en permanence en bonne place sur la liste des présidentiables, a lancé hier une initiative visant à débloquer l'élection présidentielle en proposant au président de la Chambre, Nabih Berry, de rétablir le quorum ordinaire (majorité absolue des députés) pour les séances d'élection du chef de l'État, en lieu et...

commentaires (2)

DÈS LA SECONDE SÉANCE LE QUORUN DES DEUX TIERS N'EST PLUS REQUIS. C'EST LE SERRURIER QUI LAISSE LA CLEF DANS LA SERRURE !

LA LIBRE EXPRESSION

11 h 47, le 19 août 2014

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • DÈS LA SECONDE SÉANCE LE QUORUN DES DEUX TIERS N'EST PLUS REQUIS. C'EST LE SERRURIER QUI LAISSE LA CLEF DANS LA SERRURE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 47, le 19 août 2014

  • C'est LA solution évidente, puisque ce "quorum des 2/3" n'est qu'une invention de Nabih Berry. Mais je pense qu'il serait naïf de croire que notre président de la Chambre à vie puisse se décider un jour à respecter la Constitution!

    Yves Prevost

    06 h 53, le 19 août 2014

Retour en haut