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Économie - Econerf

1 milliard... et alors ?

L'ébullition qui a suivi l'arrivée surprise de l'ancien Premier ministre Saad Hariri en a touché plus d'un. Les milieux politiques comme les organismes économiques se sont bousculés au portillon pour louer le retour de celui qui « redonnera un souffle positif à la nation », « unira la rue sunnite » (modérée ou pas), « apprivoisera l'angoisse des investisseurs », etc.


Flanqué du milliard saoudien supplémentaire destiné à l'armée et aux FSI, il est arrivé en grande pompe. Et dans les médias comme chez le coiffeur de quartier, les spéculations vont bon train... Car il ne faut pas oublier que l'explication officielle semble un peu simpliste. Quels sont les véritables accords sous-jacents ?
Et même si le roi d'Arabie saoudite s'était engagé en décembre dernier à faire un premier don de trois milliards de dollars à l'armée libanaise afin que celle-ci s'équipe en armes françaises (un don qui au demeurant ne s'est jamais matérialisé), et même si le général Kahwagi a lancé la semaine dernière un cri d'urgence à la France au nom de « la lutte contre le terrorisme », et même si on a évité dans les sphères politiques comme dans la plupart des médias de s'attarder sur une supposée commission de 500 millions de dollars US qui empêcherait le deal franco-saoudien de se concrétiser, et même si beaucoup de politiques locaux et internationaux évitent de parler du refus du Hezbollah de voir l'armée consolider son arsenal, il n'en demeure pas moins qu'ériger l'ancien Premier ministre en sauveur de la nation à un moment critique de son histoire est au moins réducteur et en tout cas surprenant.


Trêve de naïveté. Car s'il suffisait simplement qu'un responsable, Kahwagi dans ce cas, lève le ton pour que Saad Hariri se positionne en livreur de milliards, pourquoi ne l'a-t-on pas fait plus tôt? Pourquoi est-ce que les ministres de l'Énergie et de l'Eau successifs ne crient pas au scandale depuis plusieurs décennies maintenant ? Pourquoi est-ce que les Libanais toutes catégories confondues continuent de souffrir au quotidien d'un manque de services urbains pourtant vitaux? S'il suffisait de montrer les crocs, pourquoi les bacheliers de la promo 2014 n'obtiendront qu'un simili-bac ? Cela fait deux ans que les responsables et les syndicats sont engagés dans des discussions stériles autour de la grille des salaires, par manque de financement ou trop-plein de corruption : au choix. S'il suffisait de lever le ton, fallait le dire, pardi !
Le nouveau milliard réservé à l'armée est une évidence. Mais ce qui est absurde, c'est que personne des « hauts » placés ne semble se soucier plus que ça du déficit, du chômage galopant, de l'absence de courant électrique continu, d'eau courante et potable, de services éducatifs et de santé décents. Quid de la croissance balbutiante, des licenciements en série, de la précarité de tous les secteurs productifs ?
Le nouveau milliard aurait dû être jouissif. Allez comprendre pourquoi il n'en est que plus humiliant !

L'ébullition qui a suivi l'arrivée surprise de l'ancien Premier ministre Saad Hariri en a touché plus d'un. Les milieux politiques comme les organismes économiques se sont bousculés au portillon pour louer le retour de celui qui « redonnera un souffle positif à la nation », « unira la rue sunnite » (modérée ou pas), « apprivoisera l'angoisse des investisseurs », etc.
Flanqué...

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