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Économie - Liban - Social

« Trahis par EDL », scandent les journaliers

Le feuilleton des journaliers d'EDL a marqué hier un nouveau tournant. Les 1 700 journaliers concernés se disent trahis par la direction d'EDL qui a chiffré le nombre de postes vacants au sein de l'institution à 891.

Un incendie s’est déclaré à l’intérieur du siège d’EDL.

« Nous sommes les laissés-pour-compte de la société », « les responsables du secteur de l'électricité camouflent leur échec, leur incompétence et leur corruption en nous faisant assumer devant l'opinion publique la responsabilité de la dégradation de la situation ». C'est par ces mots amers que Bilal Bajouk, un des représentants des journaliers de d'Électricité du Liban (EDL), s'est confié à L'Orient-Le Jour, à la suite d'une journée sociale mouvementée.
En effet, depuis samedi dernier, la colère du mouvement des journaliers d'EDL ne faiblit pas. Hier matin, ils ont fermé le siège de l'institution, empêchant le personnel d'y accéder. Selon EDL, des pneus ont également été brûlés à l'intérieur du bâtiment, ce qui a provoqué un important incendie et nécessité l'intervention des forces de sécurité pour mettre fin au mouvement de protestation et assurer les entrées et sorties des employés et des citoyens. Des actions similaires ont eu lieu dans d'autres régions (Baalbeck, Nabatiyeh, Saïda...) devant les bâtiments régionaux d'EDL.
« Nous avons appris que la direction d'EDL a transmis une liste de 891 journaliers au Conseil de la fonction publique qui doit, selon la loi approuvée par le Parlement en avril dernier, organiser un concours pour l'intégration au cadre des journaliers », indique Bilal Bajouk. Cette annonce a fait l'effet d'une douche froide aux quelque 1 700 journaliers qui se battent depuis plus de trois ans pour obtenir leur place d'employés au sein de l'institution. « Voilà des mois que nous nous réunissons, tour à tour, avec la direction d'EDL, avec le ministre de l'Énergie et de l'Eau et avec le Conseil de la fonction publique, qui nous promettent que tout le monde sera cadré ou du moins aura la possibilité de participer au concours, explique M. Bajouk. Voilà des années qu'on explique à qui veut l'entendre qu'il y aurait environ 3 500 postes vacants au sein de l'institution, et ils veulent nous faire croire que les nécessités d'EDL se limitent aujourd'hui à 891 salariés seulement ? » s'est-il indigné. Selon Bilal Bajouk, parmi les 891 noms de journaliers ayant le droit de passer le concours, 300 font déjà partie de la Qadischa, société d'électricité du Liban-Nord. Il déplore qu'au final, « le nombre de candidats potentiels qu'EDL propose est inférieur à celui qu'elle avançait il y a trois ans, avant notre mouvement de protestation ! ».

« Nous ne lâcherons rien »
Le représentant des journaliers d'EDL est catégorique : « Nous n'avons plus rien à perdre aujourd'hui, nous n'abandonnerons pas le combat, quel que soit le prix à payer. » Une grève ouverte est déclarée à partir d'aujourd'hui, mercredi, « avec des mesures d'escalade si nous le jugeons nécessaire ». Concrètement, les journaliers disent ne plus assurer la collecte des factures ni les réparations sur le réseau électrique, « jusqu'à ce qu'EDL revienne sur sa décision et que l'ensemble de nos revendications soient satisfaites ». Ces mesures risquent d'augmenter encore davantage le rationnement électrique, déjà insoutenable en cette saison estivale. « Nous avons demandé un rendez-vous avec le directeur d'EDL, Kamal Hayek, pour qu'il s'explique sur ce choix aberrant et révoltant, mais nous n'avons toujours pas obtenu de réponse », a déploré M. Bajouk. Selon lui, EDL les a trahis, et « c'est aujourd'hui au ministre de l'Énergie et de l'Eau, Arthur Nazarian, d'imposer sa décision et de corriger la donne ». Un sit-in devant le ministère est prévu aujourd'hui à partir de 9 heures 30.
Face à cette montée de colère, EDL n'a pas réagi, mais elle a simplement publié un communiqué, en fin de journée, relayant le mécontentement des différents directeurs de l'institution, qui appellent la direction à « prendre des mesures radicales pour préserver l'ordre et la sécurité, et à traduire en justice les fauteurs de troubles ». Même son de cloche du côté du syndicat des employés d'EDL qui se sont dit « lésés et fatigués de subir les conséquences des actions des journaliers » et qui ont demandé aux manifestants de « préserver leur intégrité sur leur lieu de travail ».

« Nous sommes les laissés-pour-compte de la société », « les responsables du secteur de l'électricité camouflent leur échec, leur incompétence et leur corruption en nous faisant assumer devant l'opinion publique la responsabilité de la dégradation de la situation ». C'est par ces mots amers que Bilal Bajouk, un des représentants des journaliers de d'Électricité du Liban (EDL),...

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