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Moyen Orient et Monde - Crise ukrainienne

Moscou fustige les nouvelles sanctions occidentales

Les milieux d'affaires craignent une récession et un isolement à long terme pour la Russie de Poutine.

Sur le terrain, les forces ukrainiennes ont continué à regagner du terrain et annoncé avoir repris aux séparatistes la ville d’Avdiivka, à une dizaine de kilomètres de Donetsk, principale place forte de la rébellion. Genya Savilov/AFP

La Russie, frappée par de nouvelles sanctions américaines et européennes en raison de son implication dans la guerre en Ukraine, a dénoncé hier des mesures « antirusses », et menacé Washington et l'UE.
En effet, Washington a imposé de nouvelles sanctions aux secteurs-clés de l'énergie, de l'armement et de la finance, et l'UE a annoncé une série de mesures bloquant l'accès des entreprises et banques russes aux marchés financiers européens, et interdisant toute vente d'armes et de technologies sensibles dans le domaine de l'énergie. Les Européens ont également décidé de bloquer les avoirs de huit personnes, dont quatre hommes d'affaires russes proches du président Poutine, accusées de bénéficier de l'annexion de la Crimée ou de soutenir activement la déstabilisation en Ukraine.
« Les conséquences pour Washington de cette politique destructive et à courte vue vont être très concrètes », a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères, en assurant que les sanctions prises par Bruxelles « auront inéluctablement pour résultat une hausse des prix sur le marché de l'énergie en Europe ». Dénonçant « des sanctions antirusses tirées par les cheveux et illégitimes », Moscou a critiqué de manière inhabituellement sévère la politique de l'UE qui « ne se fonde plus aujourd'hui sur des faits vérifiés, mais est dictée par Washington ». Les sanctions adoptées par Bruxelles témoignent « de l'incapacité de l'UE à jouer un rôle autonome dans les affaires mondiales », poursuit le ministère dans un communiqué.
Après l'annonce par l'UE de restriction de l'accès des banques d'État russes aux investisseurs européens et l'ajout de trois établissements financiers russes à la liste noire de Washington, la Banque centrale de Russie a assuré de son côté que « toutes les mesures seraient prises, en cas de besoin, pour soutenir les banques » touchées. Le ministère russe des Affaires étrangères a par ailleurs minimisé l'impact des sanctions en affirmant que « les difficultés qui pourront surgir dans certains secteurs de l'économie russe seront sans aucun doute surmontées ».
La presse russe minimisait également la portée des nouvelles sanctions et soulignait qu'elles pourraient profiter à Vladimir Poutine en politique intérieure. « Les sanctions, soit ne marchent pas, soit ont un effet visible dans un avenir lointain », écrit le journal économique de référence Vedomosti qui estime que « les sanctions américaines contre Cuba introduites en 1960 (...) n'ont pas affaibli le régime de Castro ». Comme toute réponse à ces sanctions, les services vétérinaires russes ont d'ores et déjà annoncé hier l'interdiction des importations de fruits et légumes de Pologne, considérée par la plupart des experts comme une mesure de rétorsion.
Mais si l'impact de ces sanctions pour l'économie russe est relativisé au niveau officiel, elles suscitent de vives inquiétudes dans les milieux d'affaires, qui craignent une récession et un isolement à long terme pour la Russie de Vladimir Poutine. Pour Nikolaï Petrov, de la Haute École d'économie de Moscou, les nouvelles sanctions « frappent directement l'économie » et « leurs effets se feront rapidement sentir pour les Russes ordinaires ». Parmi les grandes sociétés occidentales, qui ont fortement investi en Russie ces dernières années, plusieurs ont déjà reconnu que la crise actuelle risquait de les affecter.
Et après les États-Unis et l'Union européenne, le groupe des pays du G7 a à son tour menacé de sanctionner la Russie si elle refusait « de choisir la voie de la désescalade » en Ukraine.

12 000 soldats
Pendant ce temps, sur le terrain, les forces ukrainiennes ont continué à regagner du terrain et annoncé avoir repris aux séparatistes la ville d'Avdiivka, à une dizaine de kilomètres de Donetsk, principale place forte de la rébellion. Les combats à Gorlivka, autre ville proche de Donetsk, ont fait cinq morts au cours des dernières 24 heures, selon l'agence Interfax. Les forces ukrainiennes cherchent à isoler les insurgés, retranchés essentiellement dans une zone située entre les villes de Donetsk et de Lougansk proche de la frontière.
Par ailleurs, 16 observateurs de l'OSCE ont entamé hier une mission de surveillance sur deux points de contrôle à la frontière russo-ukrainienne dans le sud de la Russie, a annoncé le ministère russe des Affaires étrangères. En invitant des observateurs de l'OSCE aux points de contrôle, Moscou cherche à répondre aux accusations de Washington et de Kiev, selon lesquelles ces postes-frontières sont utilisés pour le passage de combattants et de matériel militaire aux insurgés prorusses.
De son côté, le chef militaire de l'Otan, le général américain Philip Breedlove, a annoncé hier que le nombre des militaires russes le long de la frontière avec l'Ukraine est « en hausse » et est aujourd'hui « bien supérieur à 12 000 » soldats. « Toute sorte d'armes » sont massées dans cette zone, dont des « armes d'infanterie, des véhicules blindés », a-t-il ajouté.

(Source : AFP)

La Russie, frappée par de nouvelles sanctions américaines et européennes en raison de son implication dans la guerre en Ukraine, a dénoncé hier des mesures « antirusses », et menacé Washington et l'UE.En effet, Washington a imposé de nouvelles sanctions aux secteurs-clés de l'énergie, de l'armement et de la finance, et l'UE a annoncé une série de mesures bloquant...

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