Le jeune Syrien âgé de 25 ans est arrivé l'an dernier à Beyrouth après avoir fui la ville de Homs. Il présente actuellement à la galerie 392Rmeil393* plusieurs de ses toiles. Ses œuvres expriment la torpeur dans laquelle vivent de nombreux Syriens depuis plus de trois ans maintenant. L'artiste a dû retourner dans sa ville natale depuis ce rapide passage au Liban, mais les toiles sont restées.
Avant même la guerre civile, ses peintures reflétaient une inspiration enfantine avec une dimension inquiétante. En 2008, son œuvre Feast / Famine oscillait déjà entre l'espoir d'un avenir meilleur et la peur du futur. Dans la douzaine de tableaux exposés transparaît une anxiété latente mais divague entre rêve (avec la représentation du Jardin d'Éden) et cauchemars sombres (le glaçant Monsters 1).
Magdie Zwahri dessine comme pour exorciser ses angoisses. Ses œuvres les plus récentes renferment une noirceur effrayante, tel le miroir de la Syrie actuelle. Quelques toiles sont très colorées – parfois avec des personnages souriants – à l'image de Beyond the Rainbow, peut-être une manière de montrer que tout espoir n'est pas perdu. À moins que ce ne soit pour se blottir totalement dans ses rêves.
B. L.
*De 11h00 à 19h00, galerie 392Rmeil393, Gemmayzé, rue Gouraud.
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