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Moyen Orient et Monde - Syrie

Ahmad Tohmé écarté sous la pression de l’Arabie saoudite

Les combats font rage entre régime et rebelles dans l'est de Damas.

Un jeune rebelle syrien qui prépare ses armes avant de combattre les forces du régime à Alep. Ahmad Deebs/AFP

Le chef du gouvernement provisoire syrien soutenu par le Qatar a été relevé de ses fonctions hier sous la pression de l'Arabie saoudite. En effet, les rivalités entre Riyad et Doha, les deux principaux soutiens régionaux des détracteurs du régime syrien, n'ont cessé de miner la coalition de l'opposition depuis sa naissance fin 2012.
Selon Samir Nachar, membre de la coalition basée à Istanbul, M. Tohmé a été écarté « pour des raisons politiques, mais aussi pour sa gestion » du gouvernement. Ahmad Tohmé est proche des Frères musulmans de Syrie, confrérie influente au sein de l'opposition et bête noire de l'Arabie saoudite. Appuyés par le Qatar, « les Frères musulmans dominent le gouvernement (...) et l'Arabie saoudite a laissé entendre à (ses alliés dans l'opposition) qu'il fallait couper les ponts avec la confrérie », selon M. Nachar. Le nouveau chef de la coalition, Hadi al-Bahra, élu le 9 juillet, et son prédécesseur, Ahmad Jarba, sont tous deux proches de Riyad. L'idée d'un gouvernement de transition, qui a vu le jour en mars 2013, a toujours été une pomme de discorde entre les prosaoudiens et les proqataris.
Sur le terrain, les combats « les plus violents depuis des mois » opposaient hier le régime syrien et les rebelles à la périphérie du quartier stratégique de Jobar dans l'est de Damas, où les insurgés avaient avancé il y a une semaine. Jobar est contrôlé par les rebelles, hormis quelques zones périphériques qui donnent accès au centre de la capitale et où l'armée est présente. Le 15 juillet, les rebelles sont parvenus à prendre le contrôle d'un barrage militaire et ses environs à la périphérie, entraînant ainsi une contre-offensive de l'armée. Un civil a été tué par les obus tirés par les insurgés selon l'OSDH tandis que l'agence officielle Sana a fait état de 18 civils blessés.
L'armée de l'air a mené au moins neuf frappes aériennes contre le quartier, et selon Rami Abdel Rahmane, l'armée, déjà appuyée par des miliciens prorégime, « a envoyé des renforts dans la zone » pour reprendre le poste militaire. Si les rebelles avançaient au-delà de ce poste, ils accéderaient à la place des Abbassides, l'une des principales de Damas, et menaceraient directement le régime dans son fief, ce qui explique l'intensité de la bataille, selon M. Abdel Rahmane. Par ailleurs, à l'est et au nord-est de la capitale, les avions ont bombardé les zones contrôlées par les rebelles d'Erbine et de Hammouriyé, tuant un homme et un enfant, selon l'OSDH.
Sur le plan économique, les pertes dans les secteurs pétrolier et gazier de Syrie se sont élevées à près de 21,4 milliards de dollars (15,9 mds d'euros) au cours des trois ans de guerre dans ce pays, a annoncé hier le ministre du Pétrole syrien. Pour rappel, au cours des derniers mois, les jihadistes de l'État islamique (EI) ont pris le contrôle des principaux champs pétrolifères dans la province de Deir ez-Zor (Est) et exportent du pétrole par le biais de négociants vers l'Irak et la Turquie. En outre, l'armée syrienne tente depuis jeudi dernier de chasser l'EI qui s'était emparé du champ gazier de Chaer, dans la province de Homs (centre), faisant 270 morts en majorité exécutés par les jihadistes, selon une ONG.
Enfin, l'UE a décidé hier de renforcer les sanctions contre le régime syrien, en ajoutant trois personnes et neuf entités à sa liste noire. La décision prise aujourd'hui porte le total des personnes faisant l'objet de sanctions de l'UE à 192 et le nombre d'entités à 62. Les sanctions consistent en un gel des avoirs et une interdiction de pénétrer sur le territoire de l'UE.

(Source : AFP)

Le chef du gouvernement provisoire syrien soutenu par le Qatar a été relevé de ses fonctions hier sous la pression de l'Arabie saoudite. En effet, les rivalités entre Riyad et Doha, les deux principaux soutiens régionaux des détracteurs du régime syrien, n'ont cessé de miner la coalition de l'opposition depuis sa naissance fin 2012.Selon Samir Nachar, membre de la coalition...

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