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Moyen Orient et Monde - Ukraine

Chargé des 282 corps, le train « réfrigéré » s’ébranle direction Kharkiv

L'Onu condamne l'attaque, exige un accès libre au site du crash ; la pression sur la Russie monte encore.

Le train transportant les dépouilles mortelles des victimes du crash a quitté hier la gare de Torez, mettant le cap sur Kharkiv où les corps seront examinés et identifiés avant d’être remis aux familles. Maxim Zmeyev/Reuters

Le train « réfrigéré » transportant les corps des passagers et membres de l'équipage de l'avion malaisien a quitté hier soir la gare de Torez, en zone rebelle, signe potentiel de progrès.
Il devrait prendre entre 10 à 12h pour atteindre la ville de Kharkiv, après avoir traversé les zones contrôlées par les séparatistes prorusses, a indiqué hier soir le Premier ministre néerlandais Mark Rutte. Le Boeing transportait 193 Néerlandais. Mais il devrait auparavant faire escale à Donetsk, où une délégation malaisienne est arrivée plus tôt dans la journée. Avant que le train quitte Torez, une équipe d'enquêteurs néerlandais a examiné les corps. Un masque sur le visage, les enquêteurs ont ouvert les cinq wagons qui étaient censés être réfrigérés, la température extérieure oscillant autour de 30 degrés. Apparemment, ils ne l'étaient pas, une forte odeur de corps en décomposition s'en dégageant. « Les corps sont entreposés dans de bonnes conditions », a cependant déclaré Peter Van Vliet, expert médico-légal néerlandais, reconnaissant qu'il n'avait pas pu compter les dépouilles mortelles.
À Kharkiv, une grande ville contrôlée par les forces loyalistes, les corps seront examinés et identifiés avant d'être remis aux familles. Selon un chef rebelle, 282 corps sur 298 passagers de l'avion malaisien ont été retrouvés. Les corps seront remis aux Pays-Bas, tandis que la Malaisie récupérera les boîtes noires, a annoncé le Premier ministre malaisien Najib Razak, selon lequel les enquêteurs internationaux auront « un accès sécurisé » à la zone de la catastrophe. De Kharkiv, les restes humains seront transportés jusqu'à Amsterdam par un C130 néerlandais dans lequel se trouvera aussi l'équipe malaisienne puis les corps des victimes malaisiennes seront envoyés en Malaisie, toujours selon le Premier ministre. Quant aux deux boîtes noires, a dit M. Najib Razak, aux termes de l'accord, elles devaient être remises à l'équipe malaisienne hier soir.
Réagissant à la forte émotion aux Pays-Bas, l'Ukraine s'est déclarée prête à confier la coordination de l'enquête internationale à ce « pays, qui a le plus souffert », et à envoyer tous les corps à Amsterdam pour autopsie, a annoncé le Premier ministre Arseni Iatseniouk.
Le Boeing, qui effectuait la liaison Amsterdam-Kuala Lumpur, s'est écrasé jeudi dernier dans l'est de l'Ukraine, probablement abattu par un missile. Les séparatistes prorusses ont immédiatement été soupçonnés par Kiev et les Occidentaux d'avoir abattu l'avion avec des missiles fournis par la Russie.

« Augmenter la pression »
Dans ce contexte, les pressions internationales se sont encore accrues sur Moscou, considéré comme le protecteur des rebelles. Le Premier ministre britannique David Cameron a appelé l'Union européenne à adopter des sanctions économiques d'envergure contre la Russie et à cesser toute vente d'armes à ce pays, pointant du doigt celles de la France. Il est « temps (pour l'UE) de commencer à entrer dans la phase 3 des sanctions, donc par exemple je ne pense pas que de futures ventes d'armes de la part de n'importe quel pays d'Europe devraient se poursuivre », a-t-il dit. « Nous avons déjà stoppé celles du Royaume-Uni », a ajouté David Cameron devant la Chambre des communes, la Chambre basse du Parlement.
Plus modéré, son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier a estimé que l'UE va « devoir augmenter la pression » sur Moscou, alors que les chefs de diplomatie européens doivent se réunir aujourd'hui pour décider éventuellement de nouvelles sanctions.

Contre-attaque russe
La Russie, elle, cherche à contre-attaquer. Un général de l'état-major russe a affirmé hier qu'un avion de chasse ukrainien se trouvait à une distance de 3 à 5 km du Boeing malaisien, laissant entendre qu'il aurait pu tirer un missile sur lui. Et il a démenti que la Russie ait fourni aux insurgés des systèmes de missiles Bouk, soupçonnés d'avoir permis d'abattre l'avion de ligne.
Le Conseil de sécurité a adopté pour sa part une résolution réclamant des séparatistes prorusses qu'ils permettent un accès libre et sécurisé au site du crash du vol MH17, protègent « l'intégrité » du site et cessent les hostilités dans cette zone.
Tandis que l'affaire de l'avion malaisien affaiblit de facto la position internationale des rebelles et du Kremlin, l'armée ukrainienne cherche à marquer des points sur le terrain.
Un bombardement d'artillerie a été déclenché entre la zone de l'aéroport et la gare de Donetsk hier matin. Selon un combattant rebelle interrogé par l'AFP, les forces loyalistes, en provenance de l'aéroport, sont arrivées à environ deux kilomètres de la gare. Plus à l'est, selon le service de presse de l'« opération antiterroriste », le drapeau national a été hissé à Dzerjinsk, une ville de 35 000 habitants au nord de Donetsk. Dans la région de Lougansk, les forces de Kiev ont repris la localité de Roubijné, poursuivant leur avance vers Severodonetsk et Lysytchansk.

Le train « réfrigéré » transportant les corps des passagers et membres de l'équipage de l'avion malaisien a quitté hier soir la gare de Torez, en zone rebelle, signe potentiel de progrès.Il devrait prendre entre 10 à 12h pour atteindre la ville de Kharkiv, après avoir traversé les zones contrôlées par les séparatistes prorusses, a indiqué hier soir le Premier ministre...

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