Rechercher
Rechercher

Campus

Lobbying législatif fictif à la faculté de droit de l’USJ

Des étudiants en première année de droit ont assumé les rôles de représentants d'une commission parlementaire, d'un ministère et d'une association de la société civile, et ce lors de la simulation d'un lobbying législatif organisée au mois de mai à l'USJ sur la protection juridique de la femme libanaise contre la violence conjugale.

De gauche à droite, les étudiantes May Sabbath, Christine Antaki, Nour Souhaibi, Myriam Khoury, Anna-Maria el-Kaï, Yara Souaid, Joy el-Kady, Patricia Maria Ghannoum et Iris Boudaher.

« Comment peut-on affirmer que le Liban est le plus démocratique des pays arabes lorsqu'il n'assure pas aux femmes une protection juridique contre la violence conjugale, alors que c'est le cas, sous certaines conditions, en Arabie saoudite par exemple? » se sont indignés les jeunes « représentants des associations ».
Les autres arguments avancés par les étudiants en faveur de la protection juridique de la femme ont été puisés dans la Constitution libanaise – qui stipule que tous les Libanais sont égaux devant la loi et jouissent des mêmes droits civils et politiques sans distinction aucune – ainsi que dans l'article 505 du code pénal libanais qui protège les mineurs contre tout acte sexuel avec des personnes adultes.

Une sérieuse préparation
Face aux « représentants des associations » qui cherchaient à faire voter une loi protégeant la femme contre la violence conjugale, les « représentants des ministères », eux, ont avancé des arguments contraires. « Les médias sont très manipulateurs et cherchent toujours à "victimiser" la femme libanaise. » « Les hommes ne sont pas les auteurs de toutes les violences conjugales. Les femmes le sont parfois ; si ce n'est pas physiquement, c'est moralement. Mais les hommes ne portent pas plainte pour éviter le regard méprisant que porte la société libanaise sur l'homme battu par sa conjointe. » « La cellule familiale tout entière mérite une protection légale : mettre en vigueur une loi qui protège exclusivement la femme revient à établir une discrimination. » « Certaines communautés tolèrent la violence conjugale envers la femme, et tant qu'il n'existe pas de séparation stricte entre l'État et la religion, notamment en ce qui concerne le statut personnel, il est toujours licite de faire prévaloir les principes religieux. »
Les étudiants, qui ont fait preuve d'un sérieux travail de groupe, ont préparé méticuleusement leurs interventions pendant les semaines qui ont précédé la simulation.
« La participation aux procès fictifs permet aux étudiants de mettre en application les connaissances théoriques acquises en cours, de développer le sens de l'argumentation, de s'entraîner à la prise de parole en public, à l'art du débat et de la direction des débats, et de rédiger une décision de justice. Elle leur permet également de faire preuve de créativité et de gagner en confiance », explique leur professeure, Mme Marie-Claude Najm Kobeh, avant d'ajouter : « Dans le même temps, cet exercice permet à l'enseignant d'évaluer les acquis des étudiants, et aux étudiants n'ayant pas directement participé à l'exercice (le "public") de donner leur avis, donc de s'associer à l'activité. »

Simuler le milieu professionnel
La « commission parlementaire » a écouté les raisonnements des deux parties ; et après délibération, a voté une loi protégeant la femme libanaise contre la violence conjugale.
Les procès fictifs organisés par Mme Najm Kobeh à la faculté de droit, non seulement amènent les étudiants à développer diverses capacités à travers des mises en situation liées au contenu de l'enseignement, mais de plus créent un contexte simulant le milieu professionnel où les futurs diplômés sont appelés à travailler à l'avenir.

Maud MAHFOUZ

« Comment peut-on affirmer que le Liban est le plus démocratique des pays arabes lorsqu'il n'assure pas aux femmes une protection juridique contre la violence conjugale, alors que c'est le cas, sous certaines conditions, en Arabie saoudite par exemple? » se sont indignés les jeunes « représentants des associations ».Les autres arguments avancés par les étudiants en faveur de la...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut