Alors qu'Abou Bakr al-Baghdadi, à la tête du califat proclamé à cheval sur la Syrie et l'Irak, a appelé tous les musulmans à lui prêter allégeance (voir par ailleurs), les responsables à Bagdad semblent incapables de s'unir pour sortir le pays du chaos.
En effet, le 1er juillet, la séance inaugurale du Parlement issu du scrutin du 30 avril s'était révélée désastreuse, les députés s'invectivant ou quittant la salle. L'Assemblée doit se réunir de nouveau demain pour tenter de se choisir un président puis élire un président de la République chargé de désigner le prochain Premier ministre. Très contesté, le chef du gouvernement sortant Nouri al-Maliki, au pouvoir depuis 2006, a assuré vendredi qu'il ne renoncerait « jamais » à présenter sa candidature. Pourtant, si son bloc est arrivé en tête des législatives, son autoritarisme et son choix de marginaliser les minorités sunnites et kurdes limitent ses capacités de rassemblement. Dans ce contexte, l'Iran a annoncé hier soutenir la candidature de M. Maliki, tout en affirmant que Téhéran respectera le choix d'une autre personnalité si le Parlement irakien le décide.
« Une mesure salutaire »
Le dignitaire chiite Moktada al-Sadr a quant à lui estimé que la coalition de M. Maliki ne doit pas soutenir sa décision de briguer un troisième mandat à la tête du gouvernement et doit désigner un autre candidat. Dans un communiqué publié sur son site, Sadr a estimé que Maliki a engagé l'Irak dans des « contentieux durables sur la sécurité et dans des crises politiques majeures ». Pour lui, empêcher Maliki, au pouvoir depuis 2006, d'accomplir un troisième mandat constituerait « une mesure salutaire », même si sa coalition de l'État de droit est arrivée en tête des élections parlementaires en avril. « Il est nécessaire que les personnalités et les blocs (politiques) fassent preuve d'un courage national et paternel en essayant d'atteindre un objectif plus élevé et plus général, ce qui signifie selon moi de changer de candidat », ajoute-t-il. Le dignitaire religieux et plusieurs de ses alliés politiques avaient déjà émis le souhait que le prochain Premier ministre soit choisi en dehors de la coalition de l'État de droit. Cette coalition fait partie de l'Alliance nationale, un bloc réunissant toutes les formations chiites favorables ou opposées à l'actuel chef du gouvernement. « Je reste convaincu que les frères de la coalition de l'État de droit doivent présenter un candidat au poste de Premier ministre parce que c'est la plus importante formation au sein de l'Alliance nationale », poursuit Sadr.
Une position soutenue par Dhiya al-Assadi, secrétaire général du bloc al-Ahrar, parti politique chiite fidèle à Sadr. « Nous n'avons aucun problème avec un candidat de l'État de droit tant que ce n'est pas Maliki », a-t-il dit.
La situation est d'autant plus critique que le président du Kurdistan irakien Massoud Barzani a décidé d'organiser un référendum en vue de l'indépendance de cette région autonome, un mouvement critiqué par les États-Unis et vivement dénoncé par M. Maliki.
Limogeages
Cette paralysie politique est couplée d'une inertie sur le terrain. En effet, les forces gouvernementales ne progressent pas, en particulier à Tikrit, ancien bastion de Saddam Hussein, où elles ont lancé une contre-offensive il y a huit jours. Un porte-parole de l'armée a indiqué que 14 insurgés avaient été tués dans des affrontements dans les secteurs d'al-Daïoum et de Ouadi Chichine, près de Tikrit et que les militaires renforçaient leur présence à Aouja, repris il y a trois jours.
Comme pour justifier cette stagnation, alors que les autorités avaient déjà annoncé le 18 juin une série de limogeages parmi les hauts commandants de l'armée, un porte-parole de M. Maliki a indiqué samedi soir que le commandant des forces terrestres Ali Ghaidan, qui avait fui Mossoul au début de l'offensive jihadiste, avait été « mis à la retraite », de même que le chef de la police fédérale Mohsen al-Kaabi.
(Sources : agences)
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À L'APPROCHE DU CALIFE... ILS SE CACHENT BEYN WARA2 IL LIFFE !
LA LIBRE EXPRESSION
13 h 05, le 07 juillet 2014