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Économie - Conjoncture

Chammas appelle à la mobilisation nationale

Si les temps sont plus que moroses pour les acteurs des secteurs productifs, la communauté des commerçants via le président de l'ACB, Nicolas Chammas, lance un cri de cœur aux Libanais : maintenant plus que jamais, il est interdit de baisser les bras.

Malgré la morosité ambiante, l’ACB appelle les Libanais à la résistance économique.

C'est un sentiment de découragement général qui s'est abattu sur les professionnels des secteurs commerciaux, hôteliers et de restauration. Les trois attentats survenus en trois jours ont fini de saper le moral de ceux qui commençaient à croire en l'été 2014, vecteur potentiel de relance économique. Dans une entrevue accordée à L'Orient-Le Jour, le président de l'Association des commerçants de Beyrouth (ACB), Nicolas Chammas, lance un appel à tous ceux et celles qui baissent les bras « sans doute légitimement » afin de « sauvegarder les fondements de l'économie libanaise ».
« Nous pensions que la traversée du désert entamée en 2012 dans le sillage de la guerre en Syrie prendrait fin à l'été 2014 », a indiqué Nicolas Chammas qui précise que cet optimisme était basé sur des résultats concrets survenus suite à la formation d'un gouvernement d'intérêt national. Dans les détails, le responsable revient sur la représentativité politique, le vote de confiance du Parlement, les plans sécuritaires mis en place au Liban-Nord et dans la Békaa, les nominations administratives, etc. Une série d'initiatives qui avait insufflé un climat positif, surtout depuis le retour « hautement symbolique » de l'ambassadeur d'Arabie saoudite au Liban. M. Chammas rappelle que la communauté des commerçants, qui était « assommée par une baisse de 35 % de son chiffre d'affaires », avait réenclenché une reprise de ses activités en vue d'un été plus calme et certainement plus prometteur. Et d'ajouter que les commerçants avaient recommencé les opérations de stockage et les campagnes promotionnelles.
Sauf que les choses ont, une fois de plus, mal tourné. Pour ce professionnel du secteur commercial, cela a débuté avec la vacance présidentielle qui a « déboussolé la vie institutionnelle dans son ensemble ». S'y est ajoutée par la suite la menace fiscale, qui a accompagné les débats autour du financement de la grille des salaires. M. Chammas rappelle en effet que la hausse d'impôts pourrait atteindre 20 % des recettes actuelles, « un traumatisme fiscal garanti » pour les secteurs productifs. Le coup de grâce a été asséné par les attentats à répétition des derniers jours. « Le timing, les cibles des terroristes et l'intensité des opérations » ont contribué à sonner le glas des espoirs des commerçants, déplore le responsable. Il ajoute que certains hôtels de la capitale se sont retrouvés, à leur corps défendant, comme base terroriste opérationnelle. Nicolas Chammas a en outre mis en garde contre l'option que le Liban soit en passe de se transformer en caisse de résonance des événements qui se déroulent en Syrie et en Irak, couplée à un « déversoir de réfugiés et de terroristes de tous poils ».
Si Nicolas Chammas comprend l'angoisse et la démoralisation de la communauté commerciale et la légitimité de ces sentiments, il maintient que « la démobilisation, voire la démission, est une forme de soumission inacceptable », qui mènera sans aucun doute au « déclin et au déclassement de notre pays ».

« Défense de désespérer »
Pour mettre l'accent sur la nécessité d'enclencher une résistance économique urgente, Nicolas Chammas rappelle deux éditoriaux du journal Le Monde parus aux lendemains des assassinats des présidents de la République Béchir Gemayel et René Moawad, respectivement en 1982 et 1990. Au lendemain de l'assassinat du premier, l'éditorial d'André Fontaine portait le titre « Défense d'espérer »... Pourtant en 1990, toujours sous la plume d'André Fontaine, l'édito portait le titre « Défense de désespérer ». C'est sur ce dernier titre que Nicolas Chammas veut mettre l'accent. « C'est exactement l'état d'esprit que les Libanais doivent adopter », martèle-t-il. « Les événements de ces derniers jours et ceux qui sont à prévoir ne doivent pas avoir raison de la capacité des acteurs économiques à enclencher une véritable résistance ».
Le cri que lance l'ACB est louable. Encore faut-il que les principaux concernés l'entendent.

C'est un sentiment de découragement général qui s'est abattu sur les professionnels des secteurs commerciaux, hôteliers et de restauration. Les trois attentats survenus en trois jours ont fini de saper le moral de ceux qui commençaient à croire en l'été 2014, vecteur potentiel de relance économique. Dans une entrevue accordée à L'Orient-Le Jour, le président de l'Association des...

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