L’ouverture du congrès antiochien, en présence de six patriarches orientaux catholiques et orthodoxes.
Pour manifester la force de l'unité chrétienne et confirmer l'attachement des chrétiens du monde arabe à leur terre, un « congrès antiochien » s'est ouvert hier à l'Université de Balamand.
Le congrès, une première absolue dans l'histoire des Églises orientales, regroupe six Églises aux racines antiochiennes en la personne de leurs patriarches : l'Église grecque-orthodoxe, à l'initiative de laquelle il se tient, avec le patriarche Jean X, l'Église maronite, avec le patriarche Béchara Raï, l'Église arménienne-catholique, avec le patriarche Nersès Bedros, l'Église syriaque-catholique, avec le patriarche Ignace Younan, l'Église grecque-catholique, avec Grégoire III et enfin l'Église syriaque-orthodoxe, représentée par le patriarche Ignace II Ephrem.
Il s'agit d'un grand événement par la force de l'image qu'il projette. Il donne certainement un rôle et une envergure régionale plus grande au patriarcat grec-orthodoxe, et précisément au patriarche Jean X, qui en prend l'initiative. Toutefois, ses objectifs œcuméniques et théologiques restent limités, selon les observateurs, dans la mesure où il ne détient qu'en partie les moyens de l'unité souhaitable. Il servira surtout à dresser un état des lieux de la présence chrétienne en Orient, à la lumière des développements souvent dramatiques qui s'y déroulent, sans oublier les exodes forcés et le flux migratoire qui vide certaines régions de leurs populations chrétiennes, ni les grandes causes du monde arabe à l'origine de cette hémorragie.
Mais aucune mesure concrète n'en est attendue, sinon l'expression d'une solidarité retrouvée, affirmée ou réaffirmée face aux dangers qui menacent la présence chrétienne.
Dans leurs discours inauguraux, les patriarches présents ont réaffirmé cette solidarité liée à une source ecclésiale commune antiochienne, ainsi que la volonté d'unité et l'ouverture sur l'islam.
Plus hardi que les autres, ou peut-être plus visionnaire, le patriarche syriaque-catholique a proposé à ses pairs l'unification des calendriers et donc la date de la fête de Pâques, réclamée avec insistance par le peuple chrétien, ainsi que l'intercommunion.
Et quelle niaiserie !
12 h 43, le 28 juin 2014