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Moyen Orient et Monde - Egypte

La mise en garde de Sissi : L’Afrique est menacée par le terrorisme transfrontalier

Le nouveau président égyptien, le maréchal Abdel Fattah al-Sissi. Élias Asmare / AFP

L'Union africaine (UA), réunie en sommet hier à Malabo, a appelé à la mobilisation face à la progression des groupes jihadistes jusqu'au cœur du continent où attaques meurtrières et attentats sont désormais quasi quotidiens.

Très applaudi en séance plénière pour le retour de l'Égypte au sein de l'organisation panafricaine après sa suspension dans la foulée du coup d'État ayant renversé en juillet 2013 l'islamiste Mohammad Morsi, le nouveau président égyptien, le maréchal Abdel Fattah al-Sissi a vigoureusement invité ses pairs à prendre la mesure du « fléau » que constituent selon lui les islamistes armés. « L'Afrique est menacée par le terrorisme transfrontalier » des groupes jihadistes, a-t-il lancé en présence notamment du secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon. « Ce danger commun nous impose de renforcer notre coopération » en matière sécuritaire, a-t-il assuré.

 

(Pour mémoire : L'Égypte engagée dans une guerre juridique sans précédent contre les islamistes)

 

De son côté, Ban Ki-moon a évoqué les différentes crises qui secouent le continent africain, appelant à ce que « l'architecture africaine de paix et de sécurité devienne pleinement opérationnelle ».

En effet, dès les travaux préparatoires du sommet, dont le thème officiel est « agriculture et sécurité alimentaire » et qui s'achèvera aujourd'hui, chefs d'État et ministres ont ouvertement fait part de leur inquiétude grandissante face à la poussée des groupes jihadistes sur le continent.

« L'Afrique fait face depuis peu à un ennemi d'un nouveau genre plus redoutable et sans visage, je veux parler du terrorisme qui sévit en ce moment au Nigeria et en Somalie, et qui a failli désagréger le Mali », a résumé le président tchadien Idriss Déby Itno. M. Déby, qui a engagé son armée au Mali et a accueilli à N'Djamena des drones américains chargés de traquer Boko Haram au Nigeria voisin, a également insisté sur l'importance pour les États « d'assurer eux-mêmes leur sécurité individuelle et collective », et ne pas s'en remettre entièrement aux Occidentaux.

 

(Lire aussi: « Je ne veux plus travailler ; j'ai vu des corps démembrés »)


« Ces menaces sont nouvelles. Avant, les crises africaines étaient liées à des coups d'État, des rébellions auxquelles pouvaient faire face les armées conventionnelles. Les appareils sécuritaires ne sont pas assez complexes pour faire face au terrorisme », souligne une source diplomatique française en marge du sommet. Même si, tempère ce diplomate, « depuis 10 ans, les États ont mis beaucoup plus de moyens dans la lutte antiterroriste ». Mais face à des mouvements qui ignorent les frontières, la coopération entre les États reste souvent embryonnaire, déplore de son côté un diplomate africain. « La coordination entre États est lente, car ils ne sont pas tous sur la même longueur d'onde », explique-t-il. « Certains pays ne réalisent pas encore que la question de la sécurité les concerne aussi, ou veulent éviter de se mettre à dos les jihadistes ».

 

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