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Culture - Exposition

Degas/Cassatt : pinceaux croisés franco-américains

En 70 œuvres, la National Gallery of Art dévoile le brillant jeu de miroirs du célèbre peintre français des ballerines Degas et de la non moins célèbre peintre américaine impressionniste Mary Cassatt.

Petite fille dans un fauteuil bleu de Cassatt portant une touche de Degas.

« Ma première vision de l'art de Degas a changé ma vie », avait dit Mary Cassatt, tandis qu'Edgar Degas percevait dans ses toiles à elle « quelqu'un qui sentait comme moi ». Ils avaient fait ample connaissance dans la capitale française où Mary Cassatt (née en Pennsylvanie en 1844) s'était fixée après s'être bien fait connaître aux États-Unis, où elle affichait une grande admiration pour les impressionnistes. Et c'est après qu'elle eut exposé au Salon de Paris l'une de ses toiles (Le toréro et la Jeune fille) qu'elle avait attiré l'attention de Degas.
À partir de là, ils vont se lier d'une grande amitié uniquement professionnelle et non romantique, comme on pourrait le penser. Ils travailleront sur une même longueur d'onde quoique chacun à sa manière. Sous l'influence de Degas, elle développera sa technique des pastels et il l'initiera aussi à la gravure dont il était un grand maître. Et l'exposition de la National Galllery of Art a judicieusement juxtaposé la similitude de leur manière de faire et de voir. À noter que Degas a exécuté plusieurs portraits de Cassatt alors qu'elle se trouvait au musée du Louvre. Ce lieu était devenu le point de rencontre des artistes français hommes et des artistes femmes, dont une autre admise dans le cercle des impressionnistes, Berthe Morisot, car il n'était pas permis à ces dames de s'attabler dans un café où palabrait l'avant-garde masculine.

Expérimentations picturales en duo
Relevé un autre intéressant facteur d'ordre social ayant créé une divergence au sein du dénominateur commun cultivé par Degas et Cassatt : le premier, en tant qu'homme, avait accès aux coulisses du monde du spectacle alors qu'elle, du sexe faible mais néanmoins bonne observatrice de cet univers, n'avait pu le représenter qu'à partir des loges des spectateurs. Il en est ainsi de plusieurs de ses toiles respectivement intitulées Au théâtre, La dame en noir dans sa loge, Dans la loge de l'opéra.
Il n'en demeure pas moins que tous deux ont exploré, alterné et mélangé les médias, notamment la tempera, la détrempe et la peinture métallique (choisie par Degas pour décorer les éventails de ses sujets). Leur grande collaboration a été dans le domaine de la gravure où ils ont utilisé une technique innovatrice pour des images initialement destinées à être publiées dans le journal Le jour et la nuit. Ce qui, finalement, n'a pas pu se faire, mais ces créations restent parmi le plus importantes de leurs œuvres.
Le grand témoin de ces pinceaux croisés Impressionnistes franco-américains est une toile de Mary Cassatt nommée Petite fille dans un fauteuil bleu. Dans une lettre datée de 1903, l'artiste américaine raconte au marchand d'art Ambroise Vollard que Degas avait admiré cette peinture tout en suggérant certaines modifications qu'il avait effectuées lui-même. Récemment, le canevas passé au rayon X a révélé cette touche: notamment l'éclaircissement à gauche de la toile d'un espace en diagonale pour mieux illuminer le tout et que Cassatt avait refondu.
En retour, cette dernière avait beaucoup inspiré Degas, devenant l'un des principaux sujets de son travail durant la période de leur relation parisienne. Il l'avait portraiturée à la gouache, à l'huile, en dessins et en gravures, et dans ses diverses attitudes lorsqu'elle se trouvait au musée du Louvre.
C'était là, pour lui, l'apport inattendu d'une talentueuse artiste venant de la Pennsylvanie. Que l'on pensait à ses débuts être uniquement la peintre de la bourgeoisie, exhibant des mamans souriantes et des bébés joufflus, et autres scènes enjolivées aux tendres couleurs.

« Ma première vision de l'art de Degas a changé ma vie », avait dit Mary Cassatt, tandis qu'Edgar Degas percevait dans ses toiles à elle « quelqu'un qui sentait comme moi ». Ils avaient fait ample connaissance dans la capitale française où Mary Cassatt (née en Pennsylvanie en 1844) s'était fixée après s'être bien fait connaître aux États-Unis, où elle affichait une grande...
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