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Moyen Orient et Monde - syrie

Pour Assad, l’Occident commence à changer de position dans le conflit syrien

Les principaux militants antirégime toujours détenus malgré l'amnistie ; des rebelles appellent à l'aide contre les jihadistes dans l'Est.

Alors que la libération des militants anti-régime amnistiés se fait toujours attendre, 274 détenus de la prison d’Adra ont retrouvé la liberté. HO/Sana/AFP

Les pays occidentaux, qui soutiennent la rébellion en Syrie, commencent à modifier leur position en prenant conscience du danger que représentent les filières jihadistes chez eux, selon le président Bachar el-Assad.
« Les États-Unis et l'Occident commencent à envoyer des signaux de changement. Le terrorisme est désormais sur leur sol », a indiqué M. Assad, selon des propos reproduits hier par le quotidien libanais al-Akhbar. « Vous avez un Américain qui s'est fait exploser sur le territoire syrien et un Français d'origine maghrébine qui a tué des juifs (...) à Bruxelles », a-t-il indiqué.

Il faisait référence à la fusillade le 24 mai du Musée juif de Bruxelles qui a fait quatre morts et pour lequel un Français d'origine algérienne au profil jihadiste passé par la Syrie a été arrêté. Et fin mai, les États-Unis ont annoncé qu'un Américain avait commis un attentat-suicide dans le nord de la Syrie.

À la suite de l'attentat de Bruxelles, les dirigeants du G7 ont annoncé il y a une semaine avoir « décidé d'intensifier » les « efforts pour répondre à la menace que constituent les combattants étrangers qui se rendent en Syrie ». Côté français, le Premier ministre Manuel Valls, avait affirmé début juin, en référence à des Français jihadistes combattant en Syrie, que la France n'a jamais été confrontée « à un tel défi ».

 

(Pour mémoire: Le cas Nemmouche renforce l'inquiétude sur le jihadisme syrien)


Par ailleurs, le président Assad, toujours cité par le journal, a assuré que « des responsables américains actuels et anciens essaient d'entrer en contact avec nous, mais ils n'osent pas en raison des puissants lobbys qui font pression sur eux ».

Quant à la vaste amnistie annoncée il y a deux jours par le régime, sa concrétisation laisse l'avocat des droits de l'homme, Me Michel Shammas, sceptique. En effet, ce dernier a affirmé que les principaux militants antirégime, arrêtés pour « terrorisme » par les autorités syriennes, étaient toujours en prison hier. « Nous attendons toujours ces libérations mais pour le moment aucun des principaux militants (antirégime) n'a été libéré. Il n'y aucune transparence dans le processus d'amnistie », a déclaré Me Michel Shammas.

Plus tôt dans la journée, l'agence officielle syrienne SANA a annoncé la libération de 274 détenus de la prison de Adra, sans préciser quand ils avaient été remis en liberté, se bornant à dire qu'il s'agissait d'un « premier groupe » relâché dans le cadre de l'amnistie. « Les médias officiels ont annoncé un grand nombre (de libérations) mais nous ne savons pas si (ces personnes) ont été amnistiées dans le cadre du décret » qui s'étend à ceux poursuivis pour « terrorisme », a noté l'avocat. « Nous n'avons pas de nouvelles de détenus célèbres comme (le journaliste) Mazen Darwish », dont la libération était attendue dans le cadre du décret, a-t-il ajouté.

Pendant ce temps, sur le terrain, un groupe rebelle syrien soutenu par des pays occidentaux et arabes a réclamé hier de l'aide face aux jihadistes dans la région est, frontalière de l'Irak. « Le conseil militaire supérieur demande à tous les pays arabes amis et frères, notamment l'Arabie saoudite, la Turquie, le Qatar, les Émirats arabes unis et la Jordanie d'apporter de l'aide aux brigades et bataillons sur le terrain dans la province de Deir ez-Zor pour faire face à l'organisation terroriste qu'est l'État islamique en Irak et au Levant », selon un communiqué de l'Armée syrienne libre (ASL).

En Syrie, ces jihadistes contrôlent de larges parties de l'est du pays, notamment dans la province pétrolière de Deir ez-Zor où, depuis fin avril, des combats sanglants font rage entre ce groupe et les rebelles alliés avec le Front al-Nosra, la branche officielle d'el-Qaëda en Syrie. Ces combats ont fait plus de 630 morts en 40 jours de combats et déplacé plus de 130 000 civils.

 

(Lire aussi: Daech s'empare de Tikrit et avance vers Bagdad)



Dans ce contexte, Dana Shell Smith, future ambassadrice des États-Unis au Qatar, a confirmé hier que le gouvernement américain était d'accord avec le libellé d'un texte sur la défense en cours d'examen au Sénat qui permettrait à Washington d'assurer directement un entraînement militaire de l'opposition syrienne modérée.

 

La faute aux Occidentaux...
Sur un autre plan, le vice-ministre des Affaires étrangères Fayçal Moqdad a rejeté sur les pays occidentaux le retard dans l'évacuation des armes chimiques de Syrie. « Les États occidentaux sont responsables de tous les retards dans la fermeture de ce dossier car ils politisent cette affaire », a-t-il dit, cité par l'agence officielle SANA.

Bien qu'il n'ait pas précisé comment les pays occidentaux soutiennent « les groupes armés terroristes » qui selon lui retardent le transfert, il faisait certainement allusion à la présence de rebelles dans le secteur d'où les dernières armes doivent être évacuées.

Quelque 7,2 % de l'arsenal d'armes chimiques syriennes est toujours en Syrie, a expliqué il y a une semaine Sigrid Kaag, coordinatrice du désarmement chimique syrien pour l'ONU, qui avait une nouvelle fois appelé hier la Syrie à évacuer ses derniers conteneurs d'armes chimiques.

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commentaires (2)

CHANGER DE POSITION... OUI ! L'ABRUTISSEMENT Y CHANGE DE PLANS SUIVANT LA DONNE... MAIS PAS DANS LE SENS QU'ON Y SOUHAITE...

LA LIBRE EXPRESSION

14 h 20, le 12 juin 2014

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Commentaires (2)

  • CHANGER DE POSITION... OUI ! L'ABRUTISSEMENT Y CHANGE DE PLANS SUIVANT LA DONNE... MAIS PAS DANS LE SENS QU'ON Y SOUHAITE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 20, le 12 juin 2014

  • Et pourquoi les appelle t on les occicon.Selon lui, « l’Occident ne peut plus faire plus qu’il n’a fait pour changer l’équation en Syrie. Ils parlent d’armes létales et non létales. Tous les armements ont été fournis aux miliciens terroristes depuis longtemps, dont des anti aériens ».Le président Assad, toujours cité par le journal, révèle aussi : “des responsables américains actuels et anciens essaient d'entrer en contact avec nous, mais ils n'osent pas en raison des puissants lobbys qui font pression sur eux".Il rappelle à cet égard l’histoire de l’ancien président américain Jimmy Carter qui a voulu se rendre en Syrie en 2007 et en a été empêché par l’administration américaine. Dernièrement, un sénateur américain de Virginie a rendu hommage au président syrien pour sa lutte contre le terrorisme. Il semble ne pas être le seul. Selon Assad, la position américaine parait de loin plus rationnelle que celle de France, quoique « tous sont associés dans le complot ». Il explique cet acharnement français par des raisons économiques liées aux transactions juteuses conclues avec l’Arabie saoudite. s ?

    FRIK-A-FRAK

    12 h 37, le 12 juin 2014

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