Il ne manquait plus qu'elle pour compléter le tableau ! Le Pentagone y maintient une présence depuis plusieurs années déjà, tout comme la Maison-Blanche et les autres institutions gouvernementales américaines. De l'autre côté du spectre, on y retrouve des groupes comme el-Qaëda et affiliés, dont les shebab somaliens et le Front al-Nosra en Syrie, etc.
Vendredi dernier, la très puissante agence américaine de renseignements CIA a annoncé avoir rejoint les réseaux sociaux de Twitter et Facebook. Bien que généralement entourés d'une grande discrétion, les moukhabarate américains ont choisi l'ironie pour faire leur grande entrée sur Twitter : « Nous ne pouvons confirmer ni démentir que c'est notre premier tweet », écrit l'agence. En 90 minutes, plus de 80 000 personnes s'abonnent à leur compte.
Bien sûr, la CIA n'a jamais été bien loin des réseaux sociaux. L'agence, qui s'intéresse depuis un certain temps déjà à Facebook – mais non pas pour retrouver des amis –, posséderait une cellule dédiée à l'espionnage des réseaux sociaux. Dans un communiqué, son directeur John Brennan explique toutefois que la décision d'investir les réseaux sociaux a été prise pour « entamer un dialogue plus direct avec l'opinion publique et fournir des informations sur la mission de l'agence et sur son histoire ». La CIA était d'ailleurs déjà officiellement présente sur Flicker et sur YouTube. « Nous avons des contenus importants à partager, ajoute le patron de l'agence. Nous voulons faire en sorte que le public américain soit plus au courant de nos informations déclassifiées, conformément à notre mission de sécurité nationale. »
Dans son second tweet – le dernier en date d'ailleurs –, la CIA écrit : « Merci pour vos messages de bienvenue sur @Twitter ! Nous avons hâte de partager avec vous des informations déclassifiées fort intéressantes. »
Mais Twitter étant ce qu'il est, permettant la communication directe entre internautes de tous bords, il n'était qu'une question de temps avant que la CIA ne soit bombardée de messages absurdes et/ou drôles. Comme celui de @Wikileaks qui annonce à l'agence avoir hâte de partager des informations classifiées sur l'institution ou encore celui du blogueur Karl Sharro qui s'adresse dans un même tweet à la CIA et au Front al-Nosra en espérant les mettre en contact. « J'espère que ce n'est pas trop maladroit », ironise-t-il.
Sur Facebook, l'agence adopte un ton de loin plus sérieux (et quelque peu menaçant ! ). Avec une photo de son siège en Virginie, la CIA met en garde dans un de ses statuts contre la diffusion sur sa page de tout propos vulgaire ou image offensante : « Nous ne tolérerons pas les commentaires injurieux, haineux ou diffamatoires (...). Ne publiez aucun contenu considéré comme étant classifié ou sensible, ou qui pourrait porter atteinte à un individu ou à une organisation. Ne publiez aucune publicité (...), ni des images ou photos soumises à des droits d'auteur. (...) Les contenus représentant des activités criminelles ainsi que les menaces seront transmis aux autorités judiciaires appropriées. »
Un bon conseil : trolls, abstenez-vous ! On ne plaisante pas avec le renseignement américain. Pas sur sa page Facebook du moins...
Pour mémoire
Les pirates iraniens espionnaient les Etats-Unis et d'autres pays via Facebook