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Liban

Et pourquoi pas le droit à une deuxième chance ?

Actuellement, le système pénitentiaire ne semble satisfaire personne, pas plus les détenus que les victimes, les forces de l'ordre ou le corps judiciaire, malgré tous les efforts déployés. Se voiler les yeux et considérer que la société souffre de bien d'autres maux que ceux du monde carcéral est pure chimère! Un délinquant qui se suicide, prend sa revanche ou récidive est un échec pour la société qui, tout en préservant sa sécurité, se doit de permettre aux personnes exclues de réintégrer leur milieu social dans les meilleures conditions de dignité humaine. L'incarcération répressive à elle seule ne corrige pas et n'atténue pas la déchéance humaine. Au contraire, elle tend à l'aggraver.
À quoi sert alors la prison si elle ne met pas fin au parcours de délinquance? À punir bien sûr, par la privation de la liberté; à protéger la société également en mettant les personnes dangereuses hors d'état de nuire; à dissuader, dit-on aussi. Or la réalité montre qu'un séjour en prison n'est pas une condition suffisante pour éviter la récidive. Victor Hugo l'avait bien dit: «Jean Valjean était entré au bagne sanglotant et frémissant; il en sortit impassible. Il y était entré désespéré, il en sortit sombre...»
Comment alors rendre à la prison son efficacité? Afin d'y parvenir, ne faut-il pas principalement rétablir le respect de la dignité des détenus et les préparer à une réinsertion sociale? Ne convient-il pas de sensibiliser la population afin de changer son regard sur les prisonniers? Nul doute que la réinsertion est une tâche ardue. C'est un combat sans relâche contre la pauvreté, contre les fléaux (drogue, prostitution...) qui perdurent. C'est aussi une lutte contre la stigmatisation. Le passé est un lourd fardeau, encore plus quand il s'agit du sexe féminin. Les «étiquettes» affectent psychologiquement les détenues qui ont du mal à mener une vie normale stable. Aux murs de la prison, succèdent souvent les cloisons des préjugés ancrés dans les mentalités, qui les gardent en marge de la société. Ce serait mentir que d'affirmer que le mot prisonnière, même précédé du préfixe «ex», n'entraîne pas une certaine appréhension, une crainte, voire une animosité franche à être en contact avec elle. Mais on oublie souvent que les incarcérées qui ont passé des années en détention sont complètement désorientées à leur sortie, sans ressources, sans logement, munies simplement d'une formation «professionnelle» qu'elles ont pu acquérir pendant leur séjour en prison. La nécessité d'un accompagnement, d'une préparation à la réinsertion, en prison dès le début de la condamnation, s'avère indispensable. Un manque de suivi et d'encadrement ne pourrait qu'empirer la situation et pousser aisément à la récidive. D'où l'importance d'un changement de mentalité. Les prisonniers, eux aussi, ont droit à une 2e chance. À cet effet, il est important de leur donner les moyens nécessaires pour trouver une place dans la société, en premier lieu en trouvant du travail.
Avoir un emploi stable et un engagement personnel sont des facteurs primordiaux pour qu'un individu ne retourne pas dans le milieu criminel. Évidemment, un grand taux de réussite serait peut-être utopique. Alors que certains prisonniers sauront saisir leur seconde chance, d'autres se retrouveront de nouveau derrière les barreaux. Toutefois, il ne faut pas perdre de vue que lorsqu'une personne réussit son insertion, sa réhabilitation, c'est toute une vie qui renaît, toute une famille qui respire.

Actuellement, le système pénitentiaire ne semble satisfaire personne, pas plus les détenus que les victimes, les forces de l'ordre ou le corps judiciaire, malgré tous les efforts déployés. Se voiler les yeux et considérer que la société souffre de bien d'autres maux que ceux du monde carcéral est pure chimère! Un délinquant qui se suicide, prend sa revanche ou récidive est...

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