Les religieuses de Notre-Dame du Bon service de Jabboulé : 60 ans au service des enfants, des prêtres et des personnes démunies

Le 9 janvier dernier, l'émission Istiksa, présentée par Firas Hatoum et diffusée sur la LBC, a porté atteinte et préjudice à l'image de la congrégation Notre-Dame du Bon service, en déclarant qu'elle faisait du trafic d'enfants. Par la voix de son avocat Me Joseph Ghazal, sœur Pascale Khadra, supérieure générale, a immédiatement intenté une action en justice pour diffamation contre la chaîne et son employé. Verdict du tribunal : ni la congrégation ni sa supérieure ne sont impliquées dans un quelconque trafic.
L'année 2014 célèbre l'anniversaire des 60 ans de la fondation des sœurs de Notre-Dame du Bon service. Raison de plus pour découvrir l'honorable mission de cette communauté, qui œuvre depuis toutes ces années dans une région reculée de la Békaa, à Jabboulé.
La congrégation Notre-Dame du Bon service a été créée en 1954 par Mgr Joseph Maalouf, évêque de Baalbeck. Le 11 mai dernier, dans leur couvent de Jabboulé – Békaa, les sœurs Notre-Dame du Bon service, lors d'une messe célébrée par Mgr Cyrille Bustros, évêque melkite de Beyrouth, ont rendu grâce au Seigneur pour ces soixante ans d'apostolat.
Malgré les difficultés rencontrées ces derniers mois, malgré la situation délicate dans la région due aux répercussions du conflit en Syrie, les sœurs de Notre-Dame du Bon service poursuivent avec un dévouement particulier leur mission auprès des enfants. À Jabboulé, outre le couvent, se trouvent l'orphelinat, qui accueille gratuitement une centaine de jeunes, et l'école, qui accueille les élèves du petit jardin jusqu'à la classe de brevet.
L'orphelinat de Jabboulé cherche d'abord à redonner à ces enfants issus d'un milieu défavorisé un cadre qui leur permettra de se construire et d'avoir une vie équilibrée. Il vise aussi à réunir dans la paix les chrétiens et les musulmans. Certains enfants viennent de villages qui sont actuellement, de par le conflit syrien, en tension l'un avec l'autre : Ersal, Laboué, al-Aïn ou encore Nabi Osmane.
Les sœurs veulent les aider à dépasser les idées reçues, en leur apprenant à se connaître, à jouer ensemble et à vivre dans la convivialité.
Enfin, l'orphelinat de Jabboulé donne aux enfants abandonnés (souvent à la naissance) la possibilité de retrouver un nouveau foyer. En attendant qu'ils soient confiés par le procureur de Zahlé à des parents adoptifs, les religieuses Notre-Dame du Bon service les « pouponnent » avec attention et tendresse. Partager ces moments avec les enfants met du baume sur le cœur. Que de fois, ces derniers mois, de jeunes enfants sont arrivés à l'orphelinat de Jabboulé avec ce traumatisme et cette inquiétude de l'abandon, et ceux qui les suivent ont pu les voir en quelques jours se « transformer », rayonner cette tendresse reçue des sœurs, rayonner cette paix intérieure, ce OUI à la vie.
Les religieuses de Notre-Dame du Bon service ont ce charisme particulier de servir discrètement et en toute humilité, dans une région bien souvent inconnue des Libanais, toutes les personnes en détresse qui se présentent à leur couvent. Leur plus belle récompense : la visite de tous ceux passés par l'orphelinat de Jabboulé, qui viennent à leur tour présenter leurs propres enfants. La relève assurée, la mission des religieuses Notre-Dame du Bon service peut continuer.

* Ancienne volontaire de la Délégation catholique de coopération à Jabboulé de 1996 à 1999, et depuis 1996 amie des sœurs de Jabboulé.