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À La Une - Egypte

Un premier procès de masse de jihadistes prévu au Caire

Depuis juillet 2013, Ansar Beit al-Maqdess, qui dit s'inspirer d'el-Qaëda, est le fer de lance des attaques contre les forces de l'ordre.

Photo d'archives d'un manifestant égyptien sur la place Tahrir au Caire. Photo AFP

Deux cents membres du groupe jihadiste le plus actif en Egypte, Ansar Beit al-Maqdess, seront prochainement jugés pour "terrorisme", dont des attentats meurtriers contre les forces de l'ordre, ont indiqué samedi des sources judiciaires.

Sur les 200 accusés de ce premier procès de masse de jihadistes pour lequel aucune date n'a encore été fixée, 102 sont actuellement en détention, ont précisé ces sources. Ils répondront "d'appartenance à une organisation terroriste, d'actes criminels et terroristes et d'attaques contre des QG de la police au Caire, dans le delta du Nil et dans le Sinaï, ainsi que de l'assassinat d'au moins trois hauts gradés, dont un général de la police", de même source. Au total, les accusés doivent répondre de la mort de 40 policiers et de 15 civils.

Depuis la destitution en juillet 2013 du président islamiste Mohamed Morsi, élu un an plus tôt, Ansar Beit al-Maqdess, qui dit s'inspirer d'el-Qaëda, est le fer de lance des attaques contre les forces de l'ordre devenues quasi-quotidiennes.
Selon les sources judiciaires, l'enquête a révélé que M. Morsi communiquait avec des dirigeants du groupe durant sa présidence. Depuis sa destitution, les autorités accusent sa confrérie des Frères musulmans d'être derrière les attaques menées par Ansar Beit al-Maqdess, ce que l'influent mouvement de l'islam politique a toujours nié.

(Lire aussi : En Egypte, la campagne électorale s'ouvre sur fond de nouveaux attentats)

Les 200 hommes sont en outre accusés d'"espionnage" au profit du Hamas palestinien au pouvoir dans la bande de Gaza, frontalière de la péninsule désertique du Sinaï où Ansar Beit al-Maqdess a sa base arrière. Le Hamas, grand allié de l'Egypte sous la présidence Morsi, est désormais interdit dans le pays.

Ansar Beit al-Maqdess, les "Partisans de Jérusalem" en arabe, a été formé après la révolte de 2011 en Egypte qui a chassé du pouvoir le président Hosni Moubarak, et focalisait alors ses attaques contre Israël, vers lequel il a revendiqué plusieurs tirs de roquette. Il a été déclaré "organisation terroriste" par les nouvelles autorités dirigées de facto par l'armée, ainsi que par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne.
Le groupe a revendiqué les attaques les plus spectaculaires en Egypte, dont un attentat à la voiture piégée contre le QG de la police au Caire et l'assassinat d'un général de la police en plein jour dans la capitale. Il a aussi affirmé avoir abattu un hélicoptère de l'armée au Sinaï.
Les attentats, initialement cantonnés à la péninsule désertique du Sinaï, ont gagné les régions du Delta du Nil et du Caire, régulièrement secouées par des attentats à la voiture piégée et des attaques à l'arme automatique. Ils ont, selon le gouvernement, fait quelque 500 morts, en grande majorité des policiers et des soldats.

(Lire aussi : La justice égyptienne accusée d'être au service d'une répression aveugle)

Depuis l'éviction de M. Morsi, seul président jamais élu démocratiquement du pays, plus de 1.400 personnes -en majorité des manifestants pro-Morsi-- ont été tués dans la répression et quelque 15.000 arrêtées. En outre, des centaines d'accusés, présentés comme des pro-Morsi, ont été condamnés à la peine capitale à l'issue de procès expéditifs qui ont déclenché un tollé international.

Samedi, la police égyptienne a arrêté un chef opérationnel d'Ansar Beit al-Maqdess, accusé d'avoir organisé deux attentats au Caire et une attaque suicide contre un bus dans le sud du Sinaï qui a tué un soldat et blessé 11 personnes. Cette dernière attaque avait eu lieu début mai, à la veille du lancement officiel de la campagne pour l'élection présidentielle. Abdel Fattah al-Sissi, l'ex-chef de l'armée, architecte de la destitution de M. Morsi, en est le grand favori et n'a qu'un seul rival, le leader de gauche Hamdeen Sabbahi.


Outre les islamistes, le pouvoir intérimaire s'en est pris aussi aux militants de la contestation libérale et laïque, inquiets d'un retour en force des militaires au sommet de l'Etat.
Les limites posées au droit de manifester puis la condamnation de jeunes leaders laïques de la révolte de 2011, font désormais redouter l'avènement d'un régime plus autoritaire que celui de Moubarak.


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commentaires (2)

Comme ca les dirigeants alaouites/chiites egyptiens vont juger des salafowahaabites binsaouds ? Euhhh... pardon je fais erreur c'est des dirigeants sunnites qui jugent des alaouites/chiites ..... euh pardon ! je ne sais plus comment le dire , mais il me semble que ca se passe entre frère du meme bord ideologique , euhh non pas ideologique , confessionnel. euhhh je sais plus ! de toute facon , je me demende comment on peut voir des fakihistes ici ? a moins d'avoir une cervelle legerement endommagee !

FRIK-A-FRAK

10 h 10, le 11 mai 2014

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Commentaires (2)

  • Comme ca les dirigeants alaouites/chiites egyptiens vont juger des salafowahaabites binsaouds ? Euhhh... pardon je fais erreur c'est des dirigeants sunnites qui jugent des alaouites/chiites ..... euh pardon ! je ne sais plus comment le dire , mais il me semble que ca se passe entre frère du meme bord ideologique , euhh non pas ideologique , confessionnel. euhhh je sais plus ! de toute facon , je me demende comment on peut voir des fakihistes ici ? a moins d'avoir une cervelle legerement endommagee !

    FRIK-A-FRAK

    10 h 10, le 11 mai 2014

  • Bien fait pour leur faciès de jihadistes, qu'ils soient sunnites ou Takfiristes chïïtes.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    20 h 33, le 10 mai 2014

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