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À La Une - Ukraine

Ignorant l'appel de Poutine, les insurgés ukrainiens pro-russes maintiennent le référendum dimanche

Kiev répète n'avoir nullement l'intention de renoncer à rétablir l'ordre dans l'Est.

Les séparatistes pro-russes d'Ukraine annonçant, lors d'une conférence de presse le 8 mai 2014 à Donetsk, leur intention d'organiser leur référendum d'indépendance à la date prévue du 11 mai, malgré l'appel de Vladimir Poutine à un report. REUTERS/Marko Djurica

Les insurgés pro-russes d'Ukraine ont décidé de maintenir dimanche leur référendum d'indépendance, ignorant un appel du président russe Vladimir Poutine à le reporter, tandis que Kiev annonçait la "poursuite" de son opération militaire dans l'Est.


La consultation annoncée pour dimanche dans l'Est sur une "déclaration d'indépendance" de la république autoproclamée de Donetsk aura bien lieu "le 11 mai", ont annoncé des responsables simultanément à Donetsk et Slaviansk. "La date du référendum ne sera pas reportée", a insisté Denis Pouchiline, chef indépendantiste de la république autoproclamée, indiquant que le conseil local des rebelles avait voté en ce sens jeudi. Une décision similaire a été adoptée "à l'unanimité" dans la région voisine de Lougansk, a rapporté l'agence Interfax, citant un porte-parole de l'"armée du sud-est".


"Nous insistons avec force sur le fait que ce référendum ne doit pas se tenir" car "il aggraverait encore la situation" et "pourrait mener à une nouvelle escalade", a immédiatement réagi une porte-parole de l'Union européenne à Bruxelles.


Le président russe Vladimir Poutine, recevant à Moscou le président en exercice de l'OSCE, le Suisse Didier Burkhalter, avait surpris mercredi en semblant adopter un ton plus conciliant que de coutume à l'égard de Kiev. Il avait proposé un scénario de "dialogue" prévoyant l'arrêt de l'opération militaire en cours dans le sud-est en échange d'un report du "référendum".


Les autorités de Kiev ont déjà fait savoir qu'elles ne reconnaissaient pas la légitimité de ce projet de "référendum terroriste". "Tout appel à le +reporter+ n'est donc qu'une moquerie et aucunement un signe de bonne volonté. La Russie a déjà mis en oeuvre un tel scénario en Crimée", a souligné le ministère des Affaires étrangères. Cette péninsule du sud de l'Ukraine est de facto passée en mars sous le contrôle de Moscou, au grand dam de la communauté internationale.
"Malgré un semblant de geste de +bonne volonté+, le contenu et la rhétorique exprimés au Kremlin (mercredi) n'ont rien à voir avec la vraie recherche d'un règlement" à la crise ukrainienne, a jugé Kiev.
Mercredi soir, le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk avait déjà vivement réagi aux propos de M. Poutine, l'accusant de "vendre du vent".


Le Kremlin avait déjà affirmé plus tôt cette semaine ne plus avoir d'influence sur les rebelles pro-russes d'Ukraine en raison de la dégradation de la situation sécuritaire. Mais pour le journal en ligne Ukraïnska Pravda, "Poutine fait semblant ne pas avoir d'influence sur les séparatistes". Après l'annonce des pro-russes, le Kremlin a indiqué, jeudi, "analyser" la situation.

 

(Lire aussi : Le leader des Tatars dénonce le « retour aux pires jours de l'URSS » en Crimée)

 

Poursuite de l'opération
Le gouvernement ukrainien a de son côté répété jeudi qu'il n'avait nullement l'intention de renoncer à rétablir l'ordre dans l'Est.
"L'opération antiterroriste va se poursuivre, quelles que soient les décisions (sur le référendum) des groupes subversifs ou terroristes de la région de Donetsk", a déclaré le secrétaire du Conseil de sécurité nationale et de défense, Andriï Paroubiï lors d'un point de presse à Kiev.
Les autorités ukrainiennes se trouvent depuis vendredi engagées dans une opération militaire dans cette zone, dont elles tentent de reprendre le contrôle. Cette opération s'est déjà soldée par des dizaines de morts.

 

Dans les villes rebelles de Slaviansk et Donetsk, la population a semblé réagir favorablement à la décision des chefs insurgés de maintenir le référendum.
"Le référendum doit se dérouler le plus vite possible avant l'élection présidentielle, a estimé Sergueï, un habitant de Slaviansk. "Quoi qu'il arrive, j'irai voter", a-t-il ajouté.
"Jusqu'à ce que tout cela (les événements du Maïdan qui ont abouti à la chute du président Viktor Ianoukovitch) se soit passé, personne ne pensait à cela, se séparer de l'Ukraine", a estimé de son côté Olga, une retraitée de bientôt 80 ans.
"Depuis que les fascistes sont arrivés au pouvoir, il ne nous reste plus d'autre chose à faire que de nous séparer d'eux. Comment peut-on vivre sous le fascisme, nous qui avons connu cette horrible guerre (2e guerre mondiale) ?", a-t-elle souligné. "Il faut arrêter toutes ces opérations militaires criminelles", a-t-elle souligné.

 

Tension avant la présidentielle
Référendum ou non, la tension va rester vive en Ukraine à l'approche du scrutin présidentiel du 25 mai, qui doit permettre l'élection du successeur de Viktor Ianoukovitch.


Le Premier ministre Arseni Iatseniouk a mis en garde contre des "provocations" lors des cérémonies du 9 mai, qui marquent la victoire de l'URSS contre l'Allemagne nazie en 1945. Il a également tendu la main aux russophones en promettant un rôle étendu pour la langue russe dans les régions russophones d'Ukraine, où seul l'ukrainien est actuellement langue officielle.


Les Occidentaux, qui jugent crucial que le scrutin du 25 mai se déroule correctement, accusent la Russie de tout faire pour déstabiliser l'Ukraine et empêcher la tenue de l'élection.
Ils se sont par ailleurs déclarés sceptiques quant au retrait annoncé par M. Poutine des dizaines de milliers de soldats russes déployés ces dernières semaines le long de la frontière avec l'Ukraine.
"Nos troupes (...) ne sont plus aujourd'hui à la frontière ukrainienne, mais là où elles mènent leurs exercices habituels", a affirmé le président russe. L'Otan a déclaré n'avoir noté "aucun signe" d'un tel retrait.

 

Le président russe sera néanmoins présent le 6 juin à la commémoration du 70e anniversaire du Débarquement allié en Normandie, a annoncé jeudi l'ambassadeur de Russie en France, Alexandre Orlov.
"Le président Poutine a été invité par le président Hollande pour prendre part aux cérémonies de la commémoration du débarquement en Normandie pour le 6 juin. Il a accepté cette invitation, il viendra le 6 juin, il sera en Normandie", a déclaré M. Orlov sur la chaîne BFM TV.
Interrogé sur l'hypothèse d'une rencontre avec les dirigeants occidentaux en marge de cette commémoration, à laquelle doivent notamment assister le président américain Barack Obama et la chancelière allemande Angela Merkel, l'ambassadeur a dit penser "qu'il y a quelques rencontres qui peuvent être prévues".

François Hollande a annoncé jeudi que Vladimir Poutine était "le bienvenu" aux cérémonies du 70e anniversaire du Débarquement allié le 6 juin en Normandie.

 

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Les insurgés pro-russes d'Ukraine ont décidé de maintenir dimanche leur référendum d'indépendance, ignorant un appel du président russe Vladimir Poutine à le reporter, tandis que Kiev annonçait la "poursuite" de son opération militaire dans l'Est.
La consultation annoncée pour dimanche dans l'Est sur une "déclaration d'indépendance" de la république autoproclamée de...

commentaires (2)

La tenue d'une telle consultation aggraverait la situation encore paisible en Europe .

Sabbagha Antoine

16 h 35, le 08 mai 2014

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Commentaires (2)

  • La tenue d'une telle consultation aggraverait la situation encore paisible en Europe .

    Sabbagha Antoine

    16 h 35, le 08 mai 2014

  • Et ca sera a Poutine de nettoyer la crasse des occicons soutien de kiev !!!! faut reflechir les eurodecadents avant de provoquer les catastrophes ... debarassez vous de ces parasites qui ne militent pas pour votre interet . Vous savez de qui je veux parler !

    FRIK-A-FRAK

    15 h 40, le 08 mai 2014

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