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Moyen Orient et Monde - Proche-Orient

Le délai des pourparlers israélo-palestiniens expire sur un constat d’échec

Abbas prêt à poursuivre les discussions si elles portent sur les frontières; près de 14 000 logements approuvés dans les colonies durant les négociations.

À Khirbet Tawil, en Cisjordanie, une mosquée et d’autres bâtiments construits sans permis ont été détruits par l’armée israélienne. Jaafar Ashtiyeh / AFP

L'échéance des négociations entre Israéliens et Palestiniens expirait hier sans résultat, soldant l'échec des intenses efforts du secrétaire d'État américain John Kerry, dernière tentative en date pour résoudre le conflit, après plus de 20 ans de processus de paix.
Le président palestinien Mahmoud Abbas s'est toutefois dit prêt à poursuivre les discussions si elles portaient prioritairement sur le tracé des frontières, plutôt que la sécurité, sur laquelle insiste Israël. « Nous sommes déterminés à connaître nos frontières et les leurs, sans quoi il n'y aura pas de paix », a déclaré M. Abbas. « Si nous voulons prolonger les négociations, il doit y avoir une libération des prisonniers et nous irons aux négociations sur la base d'un arrêt de la colonisation et la discussion des cartes et des frontières pendant trois mois, au cours desquels l'ensemble de la colonisation sera arrêtée. »
Un haut responsable israélien a réagi en exigeant de nouveau que M. Abbas renonce à l'accord de réconciliation conclu le 23 avril entre son Organisation de libération de la Palestine (OLP) et le Hamas, qui ne reconnaît pas Israël, alors que des élus et responsables américains ont averti hier que les Palestiniens risquent, par cet accord, de compromettre les millions de dollars d'aide américaine. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, soucieux de ne pas brouiller son message imputant l'échec des négociations à la réconciliation palestinienne, a ordonné le report d'une réunion prévue aujourd'hui sur l'approbation de milliers de nouveaux logements dans des colonies, a rapporté la radio militaire. Israël a suspendu les pourparlers au lendemain du nouvel accord de réconciliation, qui prévoit la formation d'un gouvernement palestinien transitoire de personnalités indépendantes, sans mandat politique.
Le négociateur palestinien Saëb Erakat a de son côté reproché à M. Netanyahu d'avoir utilisé cet accord comme « prétexte », exhortant la communauté internationale à « montrer à Israël que choisir les colonies et l'apartheid au lieu de la paix a un prix politique, juridique et économique ».

Appels à la retenue
De ce fait, le coordinateur de l'ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient, Robert Serry, a « appelé les parties à s'abstenir de mesures qui pourraient transformer une situation délicate en crise ouverte », estimant dans un compte-rendu devant le Conseil de sécurité que la réconciliation palestinienne pourrait représenter « une chance et non une menace » pour la paix. « Si Israël est sérieux au sujet de la solution à deux États, il doit reconnaître l'impact négatif de la poursuite de la colonisation illégale. Les Palestiniens pour leur part doivent réfléchir à leurs actions dans les forums internationaux », a-t-il ajouté, en allusion à la décision de l'OLP de poursuivre les démarches d'adhésion à une soixantaine d'instances de l'ONU et accords internationaux. Israël a annoncé qu'il sanctionnerait ces démarches par la retenue des fonds qu'il perçoit pour le compte de l'Autorité palestinienne et des restrictions à la construction pour la population palestinienne dans les 60 % de Cisjordanie sous son contrôle total.
En attendant, l'organisation israélienne anticolonisation La Paix Maintenant a révélé qu'Israël avait approuvé la construction de 13 851 logements dans les colonies de Cisjordanie et Jérusalem-Est durant les neuf mois impartis aux négociations, soit une moyenne de 50 par jour, un rythme « sans précédent ». Selon le dirigeant de la Paix Maintenant, Yariv Oppenheimer, « ces chiffres montrent mieux que tout que le gouvernement Netanyahu n'a pas été sérieux durant ces négociations et a tout fait sur le terrain pour rendre impossible une solution de deux États ». L'armée israélienne a en outre démoli hier plusieurs bâtiments palestiniens, dont une mosquée, construits sans son autorisation à Khirbet Tawil, dans le nord de la Cisjordanie.
(Source : AFP)

L'échéance des négociations entre Israéliens et Palestiniens expirait hier sans résultat, soldant l'échec des intenses efforts du secrétaire d'État américain John Kerry, dernière tentative en date pour résoudre le conflit, après plus de 20 ans de processus de paix.Le président palestinien Mahmoud Abbas s'est toutefois dit prêt à poursuivre les discussions si elles...

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