La région d'Alep, ex-capitale économique, dans le nord de la Syrie, est privée d'électricité depuis une semaine, a indiqué hier l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Alep et sa province « sont privées d'électricité depuis sept jours, après que le tribunal islamique (rebelle) eut ordonné la coupure des lignes à haute tension pour faire pression sur (les quartiers tenus par) le régime et le contraindre à cesser de lancer ses barils d'explosifs », a précisé l'OSDH. Jeudi en effet, au moins 48 personnes, dont sept enfants ont été tuées dans des raids aériens de l'armée syrienne sur la région d'Alep. Trente d'entre eux ont péri dans un raid sur le marché du village d'Atareb, a assuré l'OSDH dans un nouveau bilan. L'armée syrienne intensifie depuis le 15 décembre ses attaques contre les positions rebelles dans la métropole d'Alep, divisée entre quartiers pro et antirégime, et sa province. Selon l'OSDH, les frappes aériennes ont tué ces derniers mois des centaines de personnes, en majorité des civils, et poussé des milliers de familles à s'enfuir.
À l'aube, des combats violents se sont déroulés entre Daech (État islamique en Irak et au Levant – EIIL), groupe ultraradical accusé par l'opposition de servir les intérêts du régime, et des brigades rebelles, près du village de Halissa qui surplombe des routes importantes pour les renforts militaires dans le nord de la province d'Alep. Et ailleurs, dans la province de Deraa, des combats entre les forces loyalistes et des brigades islamistes ont fait 31 morts dans les rangs de ces dernières, notamment du Front al-Nosra (branche d'el-Qaëda en Syrie), dans le secteur de Tal al-Jabié.
Sur un autre plan, le ministère russe des Affaires étrangères a affirmé hier disposer de preuves que les accusations contre Damas d'une utilisation d'un produit toxique dans ses attaques étaient « fausses ». Ces affirmations font référence au fait que Paris et Washington accusent Damas d'avoir utilisé récemment un produit chimique industriel dans des attaques contre les rebelles.
Le ministère juge que ces soupçons constituent « une nouvelle hystérie "chimique" antisyrienne », qui conduit « à s'interroger sur le véritable but de ses initiateurs, qui tentent encore de trouver un prétexte pour une intervention militaire en Syrie ». Menacée de frappes militaires américaines, la Syrie s'était engagée en août à détruire son arsenal d'armes chimiques d'ici au 30 juin. Plus de 90 % de cet arsenal a quitté le pays, selon la mission conjointe de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) et l'ONU.
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commentaires (2)
Plus ça dure, plus ça rappelle la guerre libanaise attisée par ces mêmes Syriens et bääSSyriens ! Khaïï, qu'ils goûtent enfin ce que les Libanais avaient déjà enduré, entre autres du fait de leurs méfaits !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
10 h 25, le 26 avril 2014