Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Ukraine

La confrontation reprend le dessus, Biden menace Moscou d’« isolement »

Les Américains ont annoncé l'envoi de 600 soldats en Pologne et dans les pays Baltes ; le président Tourtchinov ordonne la reprise de l'opération « antiterroriste » dans l'Est.

Lors de sa visite à Kiev, le vice-président américain Joe Biden a exigé de Moscou de « cesser de soutenir des hommes qui se cachent derrière des masques dans des uniformes sans insigne », en référence aux insurgés prorusses souvent cagoulés, accusés de vouloir empêcher le (bon) déroulement de l’élection présidentielle prévue le 25 mai. Marko Djurica / Reuters

Les espoirs d'apaisement nés de la signature jeudi à Genève d'un compromis international sont définitivement retombés hier face à l'emprise croissante des prorusses à l'est de l'Ukraine et ce malgré l'appel de l'Union européenne à sa mise en œuvre rapide censée permettre une désescalade.

Face à l'impasse, les Américains ont annoncé l'envoi de 600 soldats en Pologne et dans les pays baltes pour des exercices. Lors d'une déclaration devant la presse à Kiev, le vice-président américain Joe Biden a par ailleurs promis à Kiev un plan d'aide qui s'élève à 50 millions de dollars, une goutte d'eau en comparaison au milliard de dollars de garanties de prêts déjà promis, mais il donne une idée de la volonté de Washington d'appuyer le gouvernement ukrainien.

M. Biden a aussi mis en garde la Russie contre « l'isolement » qui la menace si elle continue de vouloir « démembrer » l'Ukraine en soutenant les insurgés séparatistes dans l'Est. « Il est temps de cesser de parler et de commencer à agir. (...) Nous devons voir des mesures prises sans délai, le temps est compté », a martelé M. Biden aux côtés du Premier ministre Arseni Iatseniouk. Il a exigé de Moscou de « retirer ses troupes » massées à la frontière et de « cesser de soutenir des hommes qui se cachent derrière des masques dans des uniformes sans insigne », en référence aux insurgés prorusses souvent cagoulés, accusés de vouloir empêcher le (bon) déroulement de l'élection présidentielle prévue le 25 mai. Le vice-président a prévenu la Russie : si elle continue « ses provocations », elle risque de subir de nouveaux coûts et « plus d'isolement ».

 

(Commentaire : La fin du nouvel ordre du monde)



Les États-Unis ont déjà appliqué des sanctions contre de hauts responsables russes, dans l'entourage du président Vladimir Poutine. Ils menacent désormais de s'en prendre à des secteurs entiers de son économie, déjà au bord de la récession, fragilisée par de massives fuites de capitaux.

« Une voie sans issue »
« C'est une voie sans issue », a tranché hier le Premier ministre russe Dmitri Medvedev. « Mais si certains de nos partenaires occidentaux décident tout de même de s'y engager, nous n'aurons pas d'autre choix que faire face avec nos propres forces. Et nous gagnerons », a-t-il poursuivi.

C'est ainsi que l'espoir de désescalade dans la pire crise entre Moscou et les Occidentaux depuis la guerre froide né à Genève avec la signature surprise d'un accord entre l'Ukraine, la Russie, les États-Unis et l'Union européenne, prévoyant notamment le désarmement des groupes illégaux et l'évacuation des bâtiments occupés, aussi bien de la part des pro-Occidentaux à Kiev que des séparatistes dans l'Est, est partie en fumée. Les séparatistes ont même étendu leur contrôle sur de nouveaux bâtiments publics lundi à Kramatorsk, au sud de leur place forte de Slaviansk, dont le poste de police. L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, qui a déployé des observateurs sur place, a indiqué que le chef de la police était détenu par les prorusses et s'est élevée contre des « provocations » de nature à « aggraver les tensions existantes ».

 

(Lire aussi : Le pape appelle à la pacification, de l'Ukraine à la Syrie)



De son côté, le président par intérim Olexandre Tourtchinov a estimé que les actions, attribuées à « la Russie et ses unités terroristes, mettent une croix » sur l'accord de Genève. Peu après le départ de M. Biden, il a annoncé la reprise de l'opération antiterroriste lancée dans la région mais qui avait tourné à la déroute, des chars se trouvant saisis par les pro-russes et d'autres terminant bloqués par des villageois. « Les terroristes qui ont pris en otage toute la région de Donetsk ont franchi la ligne rouge en torturant des patriotes de l'Ukraine », a lancé le président par intérim, en référence à la découverte des corps de deux hommes « sauvagement torturés » dont l'un semble appartenir à un élu local du parti pro-occidental de Ioulia Timochenko, Batkivchtchina. « Ces crimes sont commis avec le soutien total de la Russie », a-t-il affirmé, ce qu'affirme aussi Washington, photos à l'appui.

 

Référendum à Lougansk ?
Des propos que démentent Moscou et le « maire » autoproclamé de Slaviansk, qui avait appelé dimanche Vladimir Poutine à envoyer des troupes de maintien de la paix après une fusillade meurtrière. Un avion de reconnaissance militaire qui survolait ce bastion des séparatistes a été visé par des tirs. Touché, il a pu atterrir sans encombre.

 

(Lire aussi : Guerre des mots entre les patriarches russe et ukrainien avant Pâques)



À 150 kilomètres plus à l'est, à Lougansk, les insurgés prorusses, qui occupent les locaux des services de sécurité (SBU), ont nommé lundi un « gouverneur populaire ». Ils ont décrété l'organisation d'un référendum le 11 mai afin de déterminer si la région doit continuer de faire partie de l'Ukraine ou proclamer son indépendance, avant de se prononcer sur un éventuel rattachement à la Russie. Cette décision rappelle l'organisation du vote, le 16 mars, qui a débouché sur le rattachement de la Crimée au territoire russe. Mais l'organisation d'un scrutin semble plus complexe dans l'est de l'Ukraine où le contrôle des séparatistes se limite à certains bâtiments publics.

 

Lire aussi
En Transdniestrie pro-russe, la lassitude des habitants d'un "pays qui n'existe pas"

La Gagaouzie, entre nostalgie de l'URSS et crainte d'un scénario ukrainien...

Poutine menace carrément de fermer son robinet de gaz à l'Europe

Le monde de Poutine, le commentaire de Ivan Krastev

Les espoirs d'apaisement nés de la signature jeudi à Genève d'un compromis international sont définitivement retombés hier face à l'emprise croissante des prorusses à l'est de l'Ukraine et ce malgré l'appel de l'Union européenne à sa mise en œuvre rapide censée permettre une désescalade.Face à l'impasse, les Américains ont annoncé l'envoi de 600 soldats en Pologne et...

commentaires (2)

POUR MENACER LE MASTODONTE DEVRAIT AVANT RÉCUPÉRER SES DEUX "DONTES" !

LA LIBRE EXPRESSION

19 h 46, le 23 avril 2014

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • POUR MENACER LE MASTODONTE DEVRAIT AVANT RÉCUPÉRER SES DEUX "DONTES" !

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 46, le 23 avril 2014

  • kerrydiot disait hier que c'etait plus simple du temps de la guerre froide . Il ne pense pas si bien dire .Les us sont en perte de vitesse totale et ont besoin de l'aide de l'eurodecadente et de la Chine autre nouvelle puissance mondiale , ce qui n'etait pas le cas du tps de la guerre froide . Pour l'eurodecadente pas de pblm le lobby se charge de les amarrer aux yankies , mais pour la Chine ils peuvent tjrs esperer des sourires tiques des mignons asiatiques !

    FRIK-A-FRAK

    17 h 39, le 23 avril 2014

Retour en haut