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Moyen Orient et Monde - Ukraine

Poutine menace carrément de fermer son robinet de gaz à l’Europe

Kiev promet l'amnistie aux prorusses ; une première sanction politique s'abat sur Moscou.

Les séparatistes renforçaient leurs barricades autour du bâtiment de l’administration régionale à Donetsk, entassant sacs de sable, pneus et pare-chocs automobiles. Alexander Khudoteply/AFP

Vladimir Poutine a mis en demeure hier les Européens d'assurer le paiement des milliards de dettes de l'Ukraine ou risquer de voir leurs approvisionnements en gaz menacés, relançant la pire crise Est-Ouest depuis la fin de la guerre froide.
Dans une lettre à 18 dirigeants européens, le président russe a affirmé que son pays a « subventionné l'économie de l'Ukraine » à hauteur de plus de 35 milliards de dollars depuis quatre ans et exige que ce soutien se fasse désormais « sur un pied d'égalité ». Alors que Moscou a augmenté de 80 % la semaine dernière le prix de ses livraisons à Kiev, au bord de l'asphyxie financière, M. Poutine a prévenu qu'en cas de non-paiement le robinet serait coupé, faisant surgir le spectre des « guerres du gaz » qui avaient réduit les livraisons vers l'ouest du continent en 2006 et 2009. Menace d'autant plus pesante pour l'UE qu'elle importe le quart de son gaz de Russie, dont près de la moitié transite par l'Ukraine. Et M. Poutine d'exiger des consultations ministérielles « sans délai (...) pour mettre sur pied des mesures conjointes de stabilisation de l'économie de l'Ukraine et pour assurer les livraisons et le transit du gaz russe dans le strict respect des conditions contractuelles ».
Cette initiative du Kremlin intervient alors que le gouvernement ukrainien proeuropéen, que Moscou ne reconnaît pas, cherchait à faire retomber la pression en promettant l'amnistie aux prorusses qui ont pris des bâtiments publics dans l'est russophone du pays. « Si les gens déposent les armes et libèrent les bâtiments (...) nous garantissons qu'il n'y aura aucune poursuite », a lancé le président par intérim Olexandre Tourtchinov.

« Les nazis sont au pouvoir à Kiev »
Mais l'appel est resté vain dans l'immédiat et sur le terrain les séparatistes renforçaient leurs barricades autour du bâtiment de l'administration régionale à Donetsk, ville d'un million d'habitants à moins de 50 km de la frontière russe, où ils ont proclamé une « République souveraine ». Sous une pluie fine, on entassait sacs de sable, pneus et pare-chocs automobiles, alors que des femmes âgées distribuaient des tracts affirmant que « les nazis sont au pouvoir à Kiev ».
À Lougansk, 400 000 habitants, les séparatistes étaient également toujours retranchés dans le bâtiment des services de sécurité (SBU) dont ils ont pillé l'armurerie. Mais dans les deux villes, aucun mouvement de soutien massif aux insurgés n'était visible, et les prorusses ne tenaient que les deux bâtiments sous leur contrôle. Les insurgés réclament l'organisation de référendums sur l'autonomie régionale ou le rattachement pur et simple à la Russie, qui a massé des dizaines de milliers de soldats à la frontière, faisant craindre une invasion.
Une lueur d'espoir diplomatique avait pourtant suivi avec l'annonce de la tenue de pourparlers à quatre – États-Unis, Russie, Ukraine, Union européenne – la semaine prochaine, à Vienne ou Genève, selon les sources. La Russie a souhaité que les prorusses puissent y être représentés et le parti du président déchu Viktor Ianoukovitch, le Parti des régions, a proposé hier d'y envoyer son candidat à la présidentielle Mikhaïl Dobkine. Si Vladimir Poutine a espéré que ces discussions aient une « issue positive », Washington a d'emblée placé la barre assez bas. « Nous n'avons pas d'attentes fortes (...), mais nous pensons qu'il est très important de laisser ouverte cette porte diplomatique », a ainsi déclaré la secrétaire d'État adjointe pour l'Europe, Victoria Nuland.
Pendant ce temps, la Russie a enregistré hier une sanction politique symbolique, avec la suspension jusqu'à la fin 2014 des droits de vote de ses 18 membres à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE).
(Source : AFP)

Vladimir Poutine a mis en demeure hier les Européens d'assurer le paiement des milliards de dettes de l'Ukraine ou risquer de voir leurs approvisionnements en gaz menacés, relançant la pire crise Est-Ouest depuis la fin de la guerre froide.Dans une lettre à 18 dirigeants européens, le président russe a affirmé que son pays a « subventionné l'économie de l'Ukraine » à hauteur de plus...

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