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Moyen Orient et Monde - Tensions

Kiev dénonce la « guerre » russe dans l’Est

Le gouvernement ukrainien mène une offensive contre les prorusses ; Moscou le somme de cesser « la guerre contre son propre peuple ».

Barricadés devant les locaux des services de sécurité de la ville de Slaviansk, les militants prorusses se réchauffent. Genya Savilov/AFP

Le gouvernement ukrainien a déclenché hier une « opération antiterroriste » dans l'Est contre les insurgés armés prorusses après une série d'attaques visiblement coordonnées la veille dans cette région russophone par des hommes armés, portant souvent des uniformes sans insignes. Ce regain de tension a fait craindre que Moscou, qui a massé jusqu'à 40 000 hommes à la frontière, ne saisisse ce prétexte pour une intervention, le président Vladimir Poutine ayant promis de défendre « à tout prix » les ressortissants russes dans l'ex-URSS.


« Le sang a été versé dans la guerre que la Russie livre à l'Ukraine », a affirmé le président ukrainien par intérim Olexandre Tourtchinov dans un discours à la nation, ajoutant avoir ordonné « une opération antiterroriste de grande envergure avec les forces armées » pour mettre fin à ces troubles.
Moscou a aussitôt répliqué en sommant les autorités prœuropéennes de Kiev de cesser « la guerre contre leur propre peuple », en dénonçant « l'ordre criminel de Tourtchinov de recourir à l'armée pour réprimer les protestations ». Il a également demandé une réunion « urgente » du Conseil de sécurité de l'ONU qui devrait avoir lieu tard hier soir. « C'est de l'Occident que dépend la possibilité d'éviter une guerre civile en Ukraine », a dit un porte-parole de la diplomatie russe.


Les événements dans l'est de l'Ukraine rappellent les événements du mois de mars en Crimée, rattachée à la Russie après l'intervention de groupes armés non identifiés – des militaires russes selon tous les observateurs – et un référendum controversé. « Nous ne laisserons pas la Russie répéter le scénario de la Crimée », a d'ailleurs promis M. Tourtchinov. Le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, et l'ambassadrice américaine à l'ONU, Samantha Power, qui a menacé Moscou de nouvelles sanctions, ont tous deux fait la comparaison avec la Crimée, dénonçant « l'implication » de Moscou dans ces troubles.
La Russie dément toute responsabilité et son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a de nouveau affirmé qu'elle n'avait aucune intention de rattacher à son territoire les régions orientales de l'Ukraine. M. Lavrov va d'ailleurs effectuer mardi une visite à Pékin, durant laquelle il va notamment évoquer la situation en Ukraine, a annoncé hier la diplomatie russe.

 

 

 

« Boucliers humains »
Selon le ministre de l'Intérieur ukrainien Arsen Avakov, la contre-offensive déclenchée hier matin a fait un mort et cinq blessés côté loyaliste et « un nombre indéterminé » de victimes chez les séparatistes. Elle était, a-t-il dit, concentrée sur Slaviansk, où un groupe armé s'est emparé des locaux de la police et des services de sécurité (SBU), hissant le drapeau russe. L'administration régionale a fait état d'un mort et de neuf blessés.
Un photographe de l'AFP a vu des voitures civiles portant des impacts de balles sur une route près de Slaviansk, à la suite d'un incident qui a fait un mort d'après l'administration régionale et des témoins. L'agence de presse russe RIA a de son côté affirmé qu'un civil avait été tué dans cette ville. Des photographes de l'AFP présents à Slaviansk n'ont toutefois constaté aucun combat dans la ville, survolée par des hélicoptères militaires. Les assaillants tenaient l'un des ponts donnant accès à cette localité de 100 000 habitants.
Des civils prorusses se sont regroupés dans la pluie et le froid pour protéger les bâtiments occupés. M. Avakov a dénoncé l'utilisation de « boucliers humains ». Les assaillants sont apparus bien équipés et organisés. Un groupe semblable s'est emparé du commissariat et de la mairie de Kramatorsk, une ville voisine, ont affirmé les autorités régionales.

 

Manifestations prorusses
Par ailleurs, des manifestations prorusses, mais aussi pour l'unité de l'Ukraine, ont eu lieu hier dans différentes cités de l'Est, selon les autorités régionales. À Marioupol, sur la mer d'Azov, les manifestants se sont emparés sans résistance du siège de l'administration locale, hissant le drapeau de la « république de Donetsk ».
À Kharkiv, une agglomération qui a connu des émeutes prorusses, des incidents entre manifestants des deux camps ont fait une cinquantaine de blessés, ont annoncé les autorités locales.
« Très inquiet » face aux « risques croissants d'affrontements violents », le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé tous les protagonistes à « faire preuve du maximum de retenue » et au dialogue.
Des pourparlers Russie/Ukraine/États-Unis/UE sont justement annoncés pour jeudi prochain à Genève, mais la Russie a douché samedi cette lueur d'optimisme en affirmant que rien n'était en fait arrêté, notamment le « format » des discussions. Elle a insisté pour que les prorusses puissent être représentés et exposer leurs « intérêts légitimes ».

 

 

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commentaires (1)

Ils provoquent la gifle ces kieviens , et c'est eux qui pleurent . Les occicons ne pourront rien faire d'autre que vous balader les petits , demandez aux mercenaires syriens ou ils se trouvent en ce moment après avoir visite les plus belles capitales du monde . kieviennes , kieviens soyez plus intelligent que ca , allez chercher la paix avec Moscou sinon vous allez souffrir pour rien , faites comme sarko avait fait avec la Georgie , il avait au moins sauve les meubles en discutant avec Poutine nouvel homme fort du monde moderne et libre.

FRIK-A-FRAK

11 h 31, le 14 avril 2014

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Commentaires (1)

  • Ils provoquent la gifle ces kieviens , et c'est eux qui pleurent . Les occicons ne pourront rien faire d'autre que vous balader les petits , demandez aux mercenaires syriens ou ils se trouvent en ce moment après avoir visite les plus belles capitales du monde . kieviennes , kieviens soyez plus intelligent que ca , allez chercher la paix avec Moscou sinon vous allez souffrir pour rien , faites comme sarko avait fait avec la Georgie , il avait au moins sauve les meubles en discutant avec Poutine nouvel homme fort du monde moderne et libre.

    FRIK-A-FRAK

    11 h 31, le 14 avril 2014

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